La pêche dans la Jacques-Cartier du 19e au 21e siècle

La pêche dans la Jacques-Cartier du 19e au 21e siècle

Site de pêche Déry 2012

La pêche dans la rivière Jacques-Cartier du 19e au 21e siècle : d’un sport d’élite à une activité pour tous

La rivière Jacques-Cartier est réputée pour sa quantité de poissons depuis fort longtemps. À l’arrivée des Européens, elle est déjà fréquentée par les Premières Nations, qui y pratiquent la pêche depuis des millénaires à l’aide de techniques qui leur sont propres. En 1632, Champlain remarque aussi à quel point elle est poissonneuse et la nomme « rivière des Estugeôs et saulmons ». Les premiers habitants de Pont-Rouge (seigneurie de Dombourg ou Pointe-aux-Trembles, à l’époque) y pratiquent une pêche de subsistance. Cependant, cette activité est rapidement réservée à l’élite par les autorités en place, forçant les habitants au braconnage.

Au 19e siècle, les officiers britanniques de la garnison de Québec découvrent l’endroit. Ces adeptes de pêche sportive en font leur lieu de prédilection et viennent pour de courts séjours y pratiquer leur loisir préféré. Ils sont alors logés dans quelques maisons, notamment celle du péager du pont, connue aujourd’hui sous le nom de maison Déry. Le Site de pêche Déry, classé historique depuis 1984, comprend cette maison ainsi qu’un pont, un tronçon du chemin du Roy nommé « Chemin de la Diligence », des gorges et une portion de la rivière Jacques-Cartier dans laquelle on retrouve quatre fosses à saumon.

Des riverains privés de leur ressource

En 1818, le lot comprenant la maison Déry passe aux mains de la Couronne britannique. Celle-ci le loue au Département de la Milice qui en fait la Réserve de l’ordonnance Jacques-Cartier. Cette réserve militaire semble n’avoir d’autre utilité que de permettre aux officiers britanniques de pratiquer leur loisir en toute quiétude. Les riverains sont de nouveau privés de leur ressource. Puis, en 1876, un des premiers clubs de pêche privés voit le jour. Il poursuivra ses activités jusqu’en 1913, année de la construction d’un barrage à Donnacona.

Réglementation et aspects environnementaux passés et actuels La pêche au saumon n’est plus ce qu’elle était. Dès les années 1850, on remarque une baisse de la ressource. Diverses pratiques sont pointées du doigt, notamment la pêche à l’épuisette. La construction d’un moulin et ses transformations subséquentes sont une autre cause de la diminution du nombre de saumons. Enfin, en 1913, la construction d’un barrage à l’embouchure de la rivière empêchera définitivement le saumon de la remonter.

Aux 20e et 21e siècles, le