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Un messager de la Sibérie transmit les nouvelles instructions de Verigin. Toutes les armes que possédaient les doukhobors devaient être détruites en secret et simultanément dans les trois colonies doukhobores.

La veille de la Saint-Pierre (le 29 juin commémore le martyre des apôtres Pierre et Paul et l'anniversaire de naissance de Peter Verigin), les habitants de tous les villages empilèrent leurs épées, leurs dagues et leurs fusils. À minuit, ils les arrosèrent de kérosène et y mirent le feu. Les villageois réunis en grande sobranie (réunion) récitèrent et chantèrent des psaumes et des hymnes pendant que brûlaient les armes.

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Le châtiment du tsar ne tarda pas. Des cosaques armés d'épées et de fouets lestés de plomb aux extrémités vinrent mettre fin au « désordre » en frappant brutalement les manifestants.

Les cavaliers chargèrent directement les manifestants pacifiques. Les soldats armés attaquèrent les manifestants avec violence pour les mater, les blesser, les estropier.

Des arrestations massives, des flagellations et des tortures s'ensuivirent, puis les doukhobors furent exilés encore plus loin, en Géorgie et dans les territoires tartares.

Cette persécution entraîna la mort de plus d'un millier d'âmes sur les 9000 doukhobors exilés. Dire « Non à la guerre » de façon non violente (dans leur cas, du moins) comme ils l'ont fait demandait du courage. Aujourd'hui, des mouvements pacifistes de partout au monde empruntent la même voie.