Musée du Haut-Richelieu
Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec

Galerie Vignettes Histoires Contactez-nous Recherche
 

De fil en aiguille : la compagnie Singer à Saint-Jean-sur-Richelieu

 

 

TRANSCRIPTION

R.C. : L'usine de Saint-Jean qui avait toujours, se spécialisait avec fierté dans le produit noble, noble, qui reste noble, de la machine à coudre... C'est ce qui m'a attiré à Saint-Jean début des années 50 quand j'ai terminé mes études technologiques à Montréal. C'était de faire un produit que je trouvais très intéressant. Ma personnalité ne permettait pas, m'encourageait pas à aller dans les domaines de l'armement. Je n'étais pas attiré par ce domaine. Alors j'étais mari, 35 ans de service à l'usine de Saint-Jean où j'ai occupé beaucoup, beaucoup de fonctions, en partant du bureau d'études, à l'entrée, dessinateur, etc, contrôle de qualité. La compagnie Singer qui avait 60 compagnies, 40 compagnies dans le monde avait des séminaires. Une compagnie dans une ville, euh, Boston, New-York ou Milwaukee, développait une expertise; y avait des troupes qui allaient sur place pour apprendre l'expertise. Alors, voyez, c'était la communication entre les usines pour ne pas essayer d'improviser mais de copier avec succès ce qui avait été éprouvé. Alors, il y a eu beaucoup de développement de fait dans ce domaine. Et Saint-Jean a joué un rôle des plus importants. Après la grande, grande usine que je vous parlais de...
F.B. : ...en l'Écosse?
R.C. : De l'Écosse, qui était à Clydbank, sur le bord de la rivière Clyde, d'où le nom Clydebank, et c'est près de Glasgow. Ils avaient la fabrication de... Clydebank faisait avec ses 16 000 ouvriers, tous les modèles de machines à coudre. Les machines à coudre domestiques et une centaine de modèles de toutes les formes de machines à coudre industrielles. C'était aussi une école de formation. J'ai eu le bonheur d'aller à Clydebank parce que y avait ce qu'y appelaient un produit complet sous le même toit. La fonderie, l'usinage, l'outillage, la partie électrique, des sections de plastique où on faisait le moulage des thermostades, c'était des fénonik, des plastiques stables qu'on appelle, pas les plastiques thermoplastiques qui font partie de notre vie là. Alors St-Jean est devenue une petite usine de formation, à comparer à la Clydebank, l'usine de l'Écosse, parce qu'on fabriquait un produit complet sous un même toit. Donc, les Américains aimaient bien à envoyer des ingénieurs début 20 ans, à Saint-Jean, pour deux-trois ans.
F.B. : Ah oui, tant que ça?
R.C. : Y venaient ici, y faisaient des stages dans tous les départements, et c'était des futurs chefs d'usine, parce qu'y devenaient très compétents, y connaissaient le produit au complet, pis y aimaient ça. St-Jean a formé 12 à 14 de ces personnes pendant une vingtaine d'années. C'était important. La contribution était importante. Et ces gens-là américains, plusieurs voulaient rester au Canada. Ça se comprend. Ils aimaient bien la qualité de vie que nous avions, et y aimaient bien aussi les petites Canadiennes et les Québécoises. Plusieurs, plusieurs ont marié des Québécoises, mais y ont pas resté à Saint-Jean, ils ont retourné avec leur épouse et leur bagage de connaissances aux États-Unis.

 

Imprimer la page

Avis importants  
© RCIP 2024. Tous droits réservés