Musée régional de Vaudreuil-Soulanges
Vaudreuil-Dorion, Québec

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Bohème dans la ville, vie et oeuvre d'Onésime-Aimé Léger

 

 

7. Le monde de l'illustration

Le début de l'illustration au Québec correspond à l'émergence de la presse illustrée. Vers 1880, on voit apparaître une presse populaire quotidienne calquée sur le modèle européen. La Patrie, La Presse, La Minerve, Le Canada ou L'Évènement connaissent une popularité grandissante grâce à la publication d'illustrations. C'est l'invention de la photogravure (technique de reproduction imprimée des illustrations par des procédés chimiques et photographiques) qui permet aux journaux de rendre « visibles » les faits divers aux yeux des lecteurs. En effet, les premiers dessins servent principalement à présenter à l'aide d'illustrations l'actualité et la publicité. Puis, au début du 20e siècle, certains quotidiens commencent à diffuser des textes romanesques. Cette littérature, provenant du répertoire français et, par la suite, d'auteurs québécois, est publiée, jour après jour, sous forme de feuilletons.

Ces histoires, bourrées de rebondissements multiples, d'événements miraculeux, de crimes mystérieux ou de passions déchaînées, ont comme protagonistes des orphelines vertueuses ou des prostituées repenties. Les feuilletons, avec leurs illustrations alléchantes en première page, ont un succès immédiat auprès de la population et assurent la prospérité des journaux qui les publient. Avec la forte diminution des commandes d'œuvres par les communautés religieuses et les grandes familles bourgeoises, l'illustration est le nouveau gagne-pain de toute une génération d'artistes. Rares sont les peintres québécois du début du 20e siècle qui ne retrouvent pas leur nom au bas d'un dessin dans une quelconque publication. Le plus connu des illustrateurs au Québec à cette époque est sans aucun doute Edmond-Joseph Massicotte (1875-1929) dont les célèbres illustrations ont fait la joie des lecteurs de l'Almanach du peuple Beauchemin.

Pour sa part, c'est à partir de 1911, qu'Onésime-Aimé Léger réalise une série de dessins pour divers journaux. Il fait également partie du personnel de La Presse pendant quelques années. Il participe à l'illustration d'ouvrages de pédagogie comme l'Histoire du Canada éditée en 1923 et du mensuel L'Oiseau bleu publié par la Société Saint-Jean-Baptiste et destiné aux enfants. Entre 1919 et 1921, Léger collabore à plusieurs reprises aux Contes historiques de la Société Saint-Jean-Baptiste Léger travaille également au journal La Patrie pour lequel il effectue entre autres des silhouettes des artistes de la Montreal Opera Company qui sont y diffusées. Pour arrondir ses fins de mois, il réalise aussi des affiches commerciales et publicitaires. Il vient tout juste de recevoir une bourse de l'Art Association of Montreal pour la création d'une affiche décorative lorsqu'il décède en mai 1924. Jusqu'à l'arrivée de la photographie dans les journaux, les lecteurs ont pu apprécier, dans le confort de leurs foyers, le talent et l'imagination de grands artistes québécois.

 

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