TRANSCRIPTION

« Disons, un chantier de soixante hommes comportait deux dortoirs, deux lits côte à côte avec passage entre chaque deux lit. Pis le soir, on séparait la boucane au couteau. Ah les conditions d'hygiène, c'était ben proche inexistant dans le temps. Y'avait une femme pour laver notre linge. Y'avait ça là. À toutes les semaines, on faisait laver nos sous-vêtements pis notre linge de corps. C'était à peu près la seule affaire qu'on avait parce qu'à part ça… La place, nous autres, pour se laver, y'avait une place pour se laver la face, les mains pis se faire la barbe, c'est correct. Seulement, une place pour prendre des douches, ça ça n'existait pas dans le temps. Faire nos besoins naturels, ben c'était une pôle dehors dans un p'tit cabanon pas chauffé ni rien. Ah ça le régime alimentaire, c'était, c'était assez solide comme nourriture, assez riche mais ç'avait pas d'importance parce qu'on travaillait pour dépenser ça. C'était à répétition la même affaire qui revenait de semaine en semaine. C'était pas si varié que ça, c'était varié, d'une journée à l'autre, c'était jamais la même affaire mais après une semaine, tu savais que cé que t'allais manger toute l'hiver. »