Musée des Ursulines de Québec
Québec, Québec

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Feuilles d'or et doigts de fée

 

 

TRANSCRIPTION

Voix de Didier Prioul, professeur, Faculté des lettres, Université Laval, Québec

'Dans l'enseignement, c'est une question qui dirige toute l'approche de cet ensemble décoratif. C'est d'essayer de faire comprendre aux étudiants la cohérence d'origine que les Levasseur ont pensée, et non pas par pièces séparées mais comme ensemble harmonisé qui ensuite se décline en unités : la chaire, les balustrades, le retable […] Ça, c'est important parce que il y a un travail de mise en contexte qui est absolument indissociable et indispensable à faire. L'histoire de l'art a souvent dissocié les décors du lieu d'origine. Ça c'est une chose qu'il ne faut vraiment pas faire avec la Chapelle des Ursulines. Donc l'indissociabilité de l'ensemble décoratif de sa conception d'origine et de sa situation d'aujourd'hui. Il y a un travail, dans l'enseignement, dans l'importance que j'accorde à développer une étude sur la chapelle en elle-même. Donc ce qu'elle est et la manière dont elle a été pensée. Aujourd'hui, je ramène vraiment l'enseignement à des unités d'espace-temps qui ont leur propre identité. Ce que je veux dire par là, quand je travaille sur la période du 18e, avant la Conquête, il y a toute une unité qui est propre à cette époque là et qui constitue un tout autonome, mais qui n'est pas une des étapes dans une construction qui se complexifie et qui se ramifie au fil du temps. Tout ça pour dire, aussi, que la problématique de l'art religieux et de l'art sacré, qui est une problématique importante que je travaille, au 18e, s'insère, quand on enseigne et qu'on est étudiant, dans une problématique beaucoup plus vaste qui est toute la situation de l'art historique au Québec dans notre culture d'aujourd'hui. Avec le décor intérieur des Ursulines, il y a un travail important à faire de structure de la compréhension de l'époque. Il faut redéconstruire la manière qu'on a d'avoir un simple regard sensible sur l'oeuvre. Les musées nous ont habitués à avoir une perception sensible, et c'est le rôle du musée de jouer cette activité-là. Alors que, dans le domaine religieux, on est dans le domaine de la contemplation et pas de la perception, dans le domaine de la contemplation, et de la contemplation mystique dans le cas d'une communauté religieuse. Donc, c'est tous ces éléments-là qu'il faut aussi remettre en perspective et faire un travail d'historien, parce que c'est notre métier, mais l'historien non pas sur l'oeuvre mais sur l'oeuvre dans sa société, telle qu'elle l'a acceptée, telle qu'elle l'a voulue, telle qu'elle l'a conçue et telle qu'elle l'a adoptée'.


 

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