LE COEUR DU MOULIN
Les meules, aussi appelées moulanges, constituent le cœur du moulin. Dans sa période la plus productive, vers le début du 19e siècle, le moulin de Pointe-du-Lac possède quatre paires de meules, ce qui implique une activité considérable. Un tel rendement suffit à approvisionner les environs en farine, en plus de permettre le commerce du grain.
Les moulanges proviennent de France et sont faites d'un agglomérat de silex. Elles fonctionnent par paires superposées. La pierre inférieure - la dormante - est fixe, alors que la pierre du dessus - surnommée la vaillante - tourne. C'est elle qui crée la friction nécessaire à la mouture, en emprisonnant les grains dans les rayons creusés sur sa surface.
Le meunier doit surveiller étroitement ses meules afin d'ajuster leur écart et leur vitesse de rotation. Une friction insuffisante diminuerait le rendement, alors qu'une friction outrancière altèrerait le goût de la farine et en brûlerait les éléments nutritifs. De surcroît, le meunier veille à « faire manger » ses meules, c'est-à-dire à conserver une couche de grains entre les pierres. Un frottement excessif use prématurément la pierre, en plus de générer une chaleur intense qui risque même de faire jaillir des étincelles. Le grain étant hautement inflammable, le meunier doit se montrer vigilant face à la menace d'incendie.
