Domaine seigneurial Sainte-Anne
Sainte-Anne-de-la-Pérade, Québec

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Quand l'histoire se raconte...

 

 

Un premier seigneur, Michel Gamelain, vient s'installer à Sainte-Anne-de-la-Pérade vers 1660. Il établit un poste de traite sur une pointe de terre située au confluent du fleuve et de la rivière Sainte-Anne. Les premiers établissements agricoles s'installent près de ce poste qui devient le centre d'activité de la petite communauté. À l'époque, les efforts de peuplement sont limités. La métropole ne se préoccupe que de l'exploitation des ressources de sa colonie, notamment une ressource des plus précieuses : les fourrures. Les nations amérindiennes ont contribué largement - souvent à leur propre détriment - à l'établissement d'un réseau commercial extrêmement lucratif… pour les Européens.

Peu à peu, le gouvernement voit d'un mauvais œil le commerce de l'eau-de-vie avec les Amérindiens. N'ayant point l'habitude de boire des boissons alcoolisées, les Autochtones ne savent se limiter, ce qui entraîne parfois des comportements violents de leurs parts. Malgré une réorientation du commerce, la traite des fourrures demeure un moyen facile d'amasser des capitaux plus rapidement. Au début du XVIIIe siècle, près de trente pour cent (30%) des hommes qui correspondent aux critères de sélection quittent le district de Trois-Rivières pour faire le commerce des fourrures. L'argent amassé permet l'achat d'une concession et les moyens nécessaires pour assurer la survie d'une famille. Ainsi, le métier de coureur des bois est délaissé au profit de l'agriculture.

Au milieu du XVIIe siècle, le peuplement de la colonie surgit parmi les préoccupations de la métropole. Dorénavant, les efforts de colonisation sont organisés dans le cadre du régime seigneurial. Dans ce système, l'Intendant octroie une portion de terre, appelée seigneurie, à un homme qui obtiendra conséquemment le titre de seigneur. Celui-ci est chargé de diviser sa seigneurie en lots et d'octroyer des terres à tout homme désirant s'établir. En contre-partie, le colon s'engage à défricher sa terre, à payer une rente annuelle (ce qui correspond habituellement à près de 1/12 des récoltes), à participer aux corvées et à faire moudre son grain au moulin seigneurial.

Le seigneur n'a pas que des droits : il assume plusieurs responsabilités. Il doit d'abord encourager le peuplement du territoire qui lui a été confié. Il a l'obligation de construire un moulin banal et d'habiter sa seigneurie. À cet effet, il se réserve le meilleur lopin de terre, qui devient son domaine seigneurial.

Au fur et à mesure que la colonisation progresse en Nouvelle-France, les paysages de cette terre promise se modifient. En effet, les premiers explorateurs mentionnent dès le départ le potentiel agricole de la Vallée du Saint-Laurent qui leur rappelle la France. La qualité des sols, l'égalité du terrain, ainsi que l'abondance des richesses naturelles sont des caractéristiques mentionnées par Jacques Cartier et Samuel de Champlain. Pierre Boucher, gouverneur des Trois-Rivières, souhaite l'exploitation des terres au bénéfice de la colonie. Cependant, le paysage de la Nouvelle-France est aride. La majorité des espaces est couverte d'arbres. Pour un Européen, le paysage idéal est plat et découvert. Cependant, le défrichage est difficile. Un colon qui travaille bien défriche en moyenne un arpent par année. Les seuls arbres épargnés sont les érables à sucre desquels plusieurs aliments peuvent être produits. Par la suite, la mise en culture est possible. Bien que les Amérindiens pratiquaient l'agriculture par brûlis, les cultivateurs poursuivent la tradition française, sauf à quelques exceptions. Les Européens suivront les Autochtones que pour le choix de quelques cultures, notons par exemple, le maïs, les courges et les haricots.

 

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