Domaine seigneurial Sainte-Anne
Sainte-Anne-de-la-Pérade, Québec

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Quand l'histoire se raconte...

 

 

Citation : Il n'y a point de Canadien ni d'officier qui tire un coup de fusil plus juste que cette Damoiselle - C.C Le Roy de la Potherie.

(Héroux, Lahaise, Vallerand. La Nouvelle-France, Montréal, 1967, p.97)

Comme plusieurs femmes de son époque, Madeleine sait manier les armes. Aux 17e et 18e siècles, il est préférable pour la femme en Nouvelle-France d'avoir la capacité de se défendre elle-même. Alors que les Algonquins forment une alliance naturelle avec les Français, les Iroquois collaborent plutôt avec les Anglais, les tensions sont exacerbées et les hostilités dégénèrent très rapidement. Dans un environnement où la menace de raids est omniprésente, il devient alors primordial pour le sexe que l'on considère « faible » de se défendre.

Les femmes en Nouvelle-France doivent également remplir des rôles qui ne leur sont pas normalement attribués. Outre les tâches domestiques et s'occuper des soins de la famille, elles doivent également participer au travail de leur mari. Le travail aux champs et au sein de l'entreprise commerciale sont des tâches qui ne sont pas exclues de la vie des femmes en Nouvelle-France. Certaines d'entre elles, comme ce fut le cas avec Madeleine, doivent s'impliquer au niveau de la vie publique. Malgré le fait que la Coutume de Paris valorise le rôle de la femme au foyer et voit d'un très mauvais œil leur place dans la vie publique, Madeleine prend part à cet espace ainsi qu'aux activités réservées aux hommes. Ses valeurs sont fortement influencées par une conception très masculine basée sur le courage et la défense.

Suite au décès de son père, Madeleine et sa mère sont plongées dans une situation économique précaire. Madeleine assume tout de même ses responsabilités et prend en charge la seigneurie de son père et veille aux soins de sa mère. Madeleine reçoit une pension de 150£ attribuée dans le cadre de ses actes héroïques au fort de Verchères. En 1669, sous l'insistance de l'Intendant qui juge que l'action vaut une récompense, elle envoie une lettre à la comtesse de Maurepas, l'épouse du ministre principal du roi de France. Madeleine insiste afin qu'on lui donne cette pension ou une promotion militaire pour son frère cadet. Les deux honneurs lui sont concédés.

L'habillement de Madeleine de Verchères ne diffère pas beaucoup de celui des habitants de l'époque. Comme les seigneurs ne jouissent pas beaucoup de leur statut, ils doivent, comme les censitaires, cultiver leurs terres, en plus de faire leurs devoirs de seigneurs. Ce titre de seigneur se veut surtout honorifique. Au quotidien, Madeleine porte une chemise en coton indienne sous un corsage de lin ainsi qu'une jupe longue d'étoffe. Les rares occasions où elle démontre le faste de son titre sont lors d'occasions spéciales, telles que des réceptions qui peuvent être données. Elle se permet alors de porter de belles robes de velours ornées de dentelles fines.

 

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