Centre de ressources pour l'étude des Cantons-de-l'Est
Sherbrooke, Québec

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De l'autre côté du miroir : cent ans d'associations féminines dans les Cantons-de-l'Est

 

 

TRANSCRIPTION

Adhésion au Women's Institute
- Ma mère, dans les années 1940, a joint le Belvidere Women's Institute. Cette branche était appelée Belvidere. Le Lennoxville Women's Institute a été le premier à être établi dans la région en 1914. Le Belvidere Women's Insitute s'est dissocié du Lennoxville Women's Institute parce que c'était trop loin. C'est difficile à croire, mais les membres d'ici trouvaient trop difficile de se rendre à Lennoxville; c'était le temps des chevaux et des bogheis. Elles se sont donc dissociées en 1915. Il faut penser qu'à l'époque, il n'y avait pas beaucoup d'automobiles dans le comté.

- Comme le disait mon frère qui vient de décéder, le Women's Institute a été tout un déclencheur dans la vie de ma mère. Elle travaillait sur la ferme, mais une fois par mois, les femmes se rencontraient, et c'est là que ma mère découvrait à quoi ressemblait le reste du monde. C'était ça l'effet, je pense, le fait de donner aux femmes la chance de sortir et d'exprimer leurs opinions. Lorsque je suis allée à l'école et que je me suis mariée, plus tard dans la vie, j'ai vécu à Lennoxville. Une membre très active est venue me voir et voulait que je joigne le Lennoxville Women's Institute, ce que j'ai fait parce que j'avais connu le fonctionnement de l'organisation à travers ma mère. En fait, elle a été secrétaire de la branche pendant un bon bout de temps, et j'avais l'habitude de l'aider à écrire les procès-verbaux des réunions. Je connaissais le travail et j'ai joint le Lennoxville Women's Institute où je suis toujours.

Activités et soutien offerts à la communauté par le Women's Institute
- En ce qui concerne l'éducation, les Women's Institute ont aidé les petites écoles rurales dès le début. Les associations fournissaient des bassines et des serviettes pour que les enfants apprennent à se laver les mains avant de toucher leur nourriture. Aussi par l'entremise des Women's Institute, certaines écoles rurales bénéficiaient des ressources suffisantes pour que les professeurs puissent offrir une soupe chaude à leurs élèves. Bien entendu, l'enseignant ou un élève devait s'assurer que cette soupe soit chaude. Toutes les écoles du comté avaient des poêles à l'époque, pour le chauffage, alors il était toujours possible de réchauffer la soupe sur ce poêle. Ce n'était que de la soupe, mais au moins elle était chaude.
- Évidemment, il y avait les séances de vaccination qui étaient organisées par le Women's Institute. À un moment donné quelqu'un venait à l'école et vaccinait les élèves.

Résolutions et lois officielles du Women's Institute
- Nous pouvions adopter une résolution ou une loi localement, mais s'il s'agissait d'un projet dont pouvait bénéficier la province entière, il était soumis à l'organisation provinciale qui l'étudiait et l'adoptait le cas échéant.

Activités du Women's Institute pendant les années de guerre
- Les membres ont fait beaucoup de tricot pour la fabrication de bandages. Le matériel était fourni mais les femmes allaient aux points de ravitaillement et passaient ensuite plusieurs heures à fabriquer des bandages. En plus, à la maison, elles tricotaient des bas et des chapeaux qui couvraient la tête et auxquels était attaché un foulard. Elles en ont fait beaucoup, et tout cela était envoyé à un point de collecte dans la province puis, à partir de là, envoyé outremer.
- Aussi, quand les boîtes de conserves sont apparues - avant elles étaient fabriquées dans des bocaux de verre -, les femmes du Belvidere Women's Institute, qui avait une machine à faire des conserves, ont mis en boîtes le surplus de légumes de leurs jardins pour ensuite les envoyer à l'étranger.

L'artisanat du Women's Institute
- Les membres sont reconnues pour la fabrication de courtepointes en utilisant différentes méthodes. Ces dernières pouvaient être attachées ou être matelassées avec une doublure. Les femmes étaient habiles à ce genre de travail et elles le pratiquent encore beaucoup de nos jours. Laissez-moi réfléchir à ce qu'elles pouvaient faire d'autre... Bien, elles avaient des compétitions provinciales d'artisanat. Ces concours commence au niveau de la branche locale; chaque année, nous recevons une liste de produits artisanaux que les femmes veulent présenter en compétition et les membres locales les fabriquent. Mais malheureusement, toutes nos membres sont comme moi : elles vieillissent, et nos doigts ne sont plus aussi agiles, alors c'est difficile de rassembler beaucoup de participantes. Mais lorsqu'il y en a, le processus commence ici, et si vous avez beaucoup de matériel, alors vous devez faire un choix au niveau du comté, puis les gagnantes se rendent au niveau provincial. Chaque année il y a ce genre de compétition. Les articles reviennent ensuite à celles qui les ont fabriqués, ils leur appartiennent.
- Certaines branches pouvaient amasser des fonds avec ces articles. Ils étaient mis en vente et si quelqu'un les voulait, il pouvait les acheter, ce qui fournissait aux femmes un revenu provenant de leur travail à l'Institut. Puis, elles rendaient cet argent à la communauté en aidant dans les bibliothèques ou les écoles.

Transformation du paysage
- Oui, je suis née et j'ai vécu sur la ferme juste en haut du chemin là-bas; mes grands-parents en étaient propriétaires, mais quand mon père s'est marié, mes parents ont acheté cette ferme-ci. Ils ne l'aimaient pas tellement, mais ils ont épargné beaucoup pour construire une maison et acheter une ferme là-bas, qu'ils ont exploitée en lien avec cette ferme-ci. Éventuellement, ils sont décédés et la ferme a été vendue. C'est maintenant difficile à croire, mais je me rappelle, étant enfant, avoir cultivé sur cette ferme. Maintenant il y a des maisons partout..

 

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