Centre de ressources pour l'étude des Cantons-de-l'Est
Sherbrooke, Québec

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De l'autre côté du miroir : cent ans d'associations féminines dans les Cantons-de-l'Est

 

 

TRANSCRIPTION

Les CFUWSD Grannies est un sous-groupe de la Fondation Stephen Lewis.

Stephen Lewis a mis sur pied une fondation à son nom pour les grands-mères africaines qui étaient laissées à elles-mêmes pour prendre soin de leurs petits-enfants qui, dans plusieurs cas, avaient perdu leurs parents lors de l'épidémie de SIDA. Les grands-mères sont alors devenues leur seule ressource.

Stephen Lewis intervenait par le développement de projets locaux. À travers l'éducation et la sensibilisation, les modes de transmission du SIDA étaient expliqués aux gens.

Lewis a décidé de fonder un groupe pour soutenir les grands-mères, où des grands-mères canadiennes seraient jumelées à des grands-mères africaines. La fondation a donc amené 100 grands-mères africaines à la conférence sur le SIDA à Toronto où il y avait aussi 200 grands-mères canadiennes. L'organisation a commencé à fonctionner à cette occasion.

Les grands-mères africaines à cette époques étaient démunies, elles ne savaient pas ce qui leur arrivait. Elles avaient beaucoup de problèmes et elles n'étaient pas organisées. Donc, à travers la Fondation Stephen Lewis, les grands-mères canadiennes ont amassé 9 millions de dollars pour les grands-mères africaines. La fondation Stephen Lewis a des travailleurs sur le terrain, en Afrique, qui assurent un soutien technique. La fondation reçoit des demandes de financement pour une centaine de projets par mois. Alors, elle consulte les travailleurs sur le terrain et leurs disent d'allez de l'avant avec tel ou tel projet. Le projet n'est toujours pas formé à cette étape. Mais les gens ont besoin d'une charte, d'une organisation, de savoir faire la tenue de livres; ils doivent rencontrer certaines conditions de base. Puis la fondation, à travers ses travailleurs sur le terrain, va aller visiter le projet et vérifier si l'organisation rencontre toutes les exigences particulières, et si elle remplit toutes les conditions, elle aura un financement. Au départ, il s'agira d'un petit montant, peut-être 10 000 dollars.

"Wool Fact" est un des premiers projets qui a été financé. Le projet consistait à enseigner aux femmes comment faire face à leur propre deuil et comment conseiller leurs petits-enfants qui ont perdu leurs parents.

C'est déjà très difficile de perdre son enfant, en plus d'avoir à prendre soin des petits-enfants. Car, jusque-là, les grands-mères ne bénéficiaient d'aucune autre forme de soutien.

Maintenant, les grands-mères s'autonomisent en réalisant ces petits projets; elles ont appris comment faire face à différentes situations, comment s'organiser, comment tenir les livres, et elles font des projets qui génèrent des revenus. Elles traitent aussi avec les gouvernements afin de faire changer les lois. Elles apprennent le lobbying...

Alors les organisations Grandmothers to Grandmothers Campaign et les CFUWSD Grannies font deux choses:
- Elles amassent des fonds pour réaliser des petits projets
- Elles font des représentations devant notre gouvernement

Les grands-mères plaident entre autre pour une loi touchant les compagnies pharmaceutiques soumise au vote à la Chambre des communes. Elles disent au gouvernement qu' "il doit s'assurer que ceux qui seront affectés par cette loi seront entendus." De leur côté, les compagnies pharmaceutiques affirment: "nous n'avons pas les moyens de faire des médicaments génériques à des prix normaux." Elles veulent faire des profits. Les grands-mères font donc du lobby auprès des politiciens afin de s'assurer que cette loi, qui ira bientôt en troisième lecture... avant qu'elle ne se rende au Sénat... Un comité a déjà reçu 4000 cartes postales de la part des grands-mères, qui disent "Êtes-vous certains que quelqu'un venant d'un pays sub-saharien est entendu?" Car se procurer ces médicaments représente un très gros montant d'argent pour les gens qui souffrent du SIDA. Alors espérons que ça passe en troisième lecture bientôt. Une fois au Sénat... nous devrons recommencer du début. Plusieurs grands-mères connaissent des sénateurs, alors elles vont faire du lobby au Sénat.

1) Ces actions sont une forme d'autonomisation, de responsabilisation pour les grands-mères canadiennes, mais aussi pour les grands-mères africaines. Plusieurs grands-mères canadiennes sont des professionnelles retraitées. Dans chaque province, elles ont des porte-parole dans différentes régions de la province qui nous donnent régulièrement des mises à jour. Alors c'est une forme de responsabilisation des aînées. Elles veulent avoir le sentiment que ce qu'elles font et ce à quoi elles contribuent fait une différence.

 

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