TRANSCRIPTION

Variations musicales, Famille Rousson, Malartic
avec Robert Rousson

On avait un vieux tourne-disques ici pis euh, quand on arrivait de la messe là, c'tait drôle là. On arrivait les sept de la messe de 11 heures, tu comprends ben pis là souvent c'tait, euh on arrivait à course «premier su l'pickup», l'autre y disait «premier dans l'toaster», l'autre «deuxième dans l'toaster», trois... «deuxième su l'pickup». Pis là on faisait jouer, moi j'me rappelle que j'faisais jouer des chansons du Soldat Lebrun, pis euh, on avait quelques disques que mon père avait eu comme, des fois, un gars qui voulait monter à Amos un moment donné pis y'avait pas d'argent c'fait qui avait, y dit: «R'gardes j'ai trois disques de Nat King Cole icite m'a t'les laisser en garantie, pis vends-la pas parce que j'vas te, j'vas revenir les chercher pis j'aimerais mieux les chercher.» Faque euh on a hérité de disques comme ça t'sais pis euh. Y'avait dans c'temps là c'tait Gina Autrey qui chantait des... des, des chansons en anglais là. Pis eum, on avait euh c'tait vraiment, ben l'répertoir pis en plus c'est qu'à la radio t'avais le... l'émission qui s'appelait: «Le Club Rusticana». J'sais pas si euh vous euh vous, euh vous vous rappelez p't'être de ça?

[Oui oui, je connais parce que j'ai fait l'histoire de la radio, alors...]

Ah bon, le Club Rusticana là, c'était tout des chansons d'Oscar Thiffault, euh le Soldat Lebrun, Marcel Martel, Roger Miron. Tous ces chanteurs là. Pis moi ben, l'après-midi, avant quand j'allais pas à l'école, j'me berçais. J'avais là, j'avais pris l'habitude de m'bercer pis j'me berçais en écoutant ces, ces tounes là, là. Mais le samedi après-midi j'me rappelle quand on rentrait ben fatigué là, y'avait une émission, on prennait l'poste de Ville-Marie, au Témiscamingue. Mais ça grichait dans l'radio là. Pis on ajustait l'radio pour essayer que ça griche pas trop, pis y'avait une émission qui s'appelait: ''Sur demande spéciale''.

[Ah!]

Ça disait euh: «Je veux par la présente souhaiter une bonne fête à mon ami euh Chantal, et pour elle, j'voudrais qu'on écoute la chanson du Soldat Lebrun: «Dans ma pauvre mansarde». Faque là y faisaient jouer l'disque à radio.

[Chantez-nous le dont, j'suis sûre que vous en savez quelques unes.]

Oui oui j'en ai mais j'veux pas euh.

[Non non, une au moins!]

Aïe, j'suis'pas l'chanteur là moi. Non non, moi j'suis sûr aïe musique, là les paroles comme ça. Y'en avait dans l'texte de môman là, ailleurs mais...

[Oui oui mais vous avez pas mis, vous avez pas mis la musique.]

Oui oui, mais c'fait rien là euh écoutez là vous m'ferez pas chanter.

[J'ferai pas chanter quand à...]

Mais c'tait drôle les chansons du Soldat Lebrun là, lui y composait en 15 minutes une chanson là. Pis après ça y'allait la produire n'importe où là. Mais coup donc, y'avait, c'tait tout le temps le même air quasiment là.

[À peu près, c'pour ça j'me rappelle pu d'l'air, dites-moi juste le début.]

Ça disait heum: ''J'étais heureux, dans ma pauvre mansarde. Esprit du ciel, mon ange tant aimé...''

Production Cinémanima inc.