La communauté de Lac-Simon,

Vrais hommes issus de cette terre

La communauté de Lac-Simon, une des plus populeuses de la nation Anishnabe (qui compte dix communautés, dont neuf au Québec), réside sur un site ancestral. Anishnabe se traduit par « vrais hommes issus de cette terre ». C'est le nom que les Algonquins utilisent pour se nommer. Ils sillonnent le territoire depuis plus de 6 000 ans.

Le nom Simo Sagigan (Lac-Simon) pourrait provenir de Simon Papatie, fils de Frank Papatie, chef des Outaouais au XIXe siècle. D'autres hypothèses existent. Par exemple, une déformation du mot siamo, désignant le canard branchu, espèce disparue de la région, pourrait expliquer le toponyme.

Avec presque 1 500 membres, cette communauté rassemble deux groupes d'Anishnabe (l'un provenant de Grand-Lac-Victoria et l'autre de la rivière Bell - la rivière Nottaway, de son nom premier). Elle a pris forme entre 1955 et 1972. Certains disent qu'elle a été créée par la Compagnie de la Baie d'Hudson et un missionnaire Oblat, qui auraient séparé la bande en deux groupes, vers 1910, en encourageant une partie de la bande de Grand-Lac-Victoria à s'établir à Lac-Simon. Les Oblats y établissent une mission permanente en 1924, en fonction jusqu'en 1930. Quelques familles y retournent à partir de 1940.

Vers 1965, des familles de Lebel-sur-Quévillon rejoignent celles de la réserve, alors située sur les rives du lac Simon. C'est un peu plus tard, en 1969, que la réserve est déplacée sur une butte à proximité du lac. Dès lors, la communauté prend une expansion remarquable.

Plus de la moitié des membres de la communauté a moins de 25 ans, et plus des trois quarts de la population parle la langue anishnabe. Une école primaire, l'école Amikobi, et une école secondaire, l'école Amik-Wiche, contribuent à la transmission de la langue et de la culture amérindiennes, placées au centre du projet éducatif. Par ailleurs, les principales activités économiques de la communauté de Lac-Simon touchent la culture du riz sauvage, le piégeage, la foresterie, la construction ainsi que différents commerces et services.

La Réserve de Lac-Simon a été instaurée en 1962 par le gouvernement fédéral. Depuis 1975, un Centre d'entraide autochtone est aménagé dans une résidence au coin de la 3e Avenue et de la 9e Rue à Val-d'Or. En 1980, l'Association des chefs et conseils algonquins du Québec ouvre aussi un local à Val-d'Or. L'année suivante, le nouveau centre d'entraide autochtone ouvre ses portes et deviendra le Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or. Ces initiatives ont pour effet de créer des liens entre les membres des communautés autochtones et de permettre aussi de mieux diffuser leur culture.