Musée régional de Vaudreuil-Soulanges
Vaudreuil-Dorion, Québec

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Le canal de Soulanges (1899-1958) : une aventure technologique et humaine

 

 

8.2 L'apparition des « canaliers »

Ce réseau de canaux favorisera cette disparition graduelle des voiliers et des barges au profit de navires mieux adaptés face à ces récents progrès. Le canal de Soulanges sera un témoin privilégié de ce point de rupture. Comme le soulignent les historiens Yvon Desloges et Alain Gelly, jusqu'au début du 20e siècle, la majorité des bateaux naviguant sur le fleuve et les Grands Lacs étaient des voiliers à deux ou à trois mâts (schooners) et ce, malgré l'apparition des premiers vapeurs vers 18401. Durant cette période, les armateurs utilisaient également des barges pour transporter le fret. Elles étaient tirées par des remorqueurs ou des câbles de halage. Leurs dimensions plus modestes leur conféraient un avantage qui s'est rapidement éclipsé avec l'uniformisation du réseau. Toutefois, les compagnies maritimes moderniseront progressivement leur flotte et substitueront les voiliers et les barges par des bâtiments conçus spécifiquement pour les canaux du Saint-Laurent. Ces navires à vapeur portant le surnom de « canaliers » (cannaller) mesuraient généralement 68,5 mètres de longueur par 12,5 mètres de largeur. Ils pouvaient recueillir près de 2 800 tonnes de minerai de fer ou 106 000 boisseaux de grain2. Qu'ils aient été conçus comme charbonniers, cimentiers, pétroliers, transporteurs de bois ou de pulpes, les « canaliers » n'étaient pas créés pour leur rapidité, mais pour leurs tailles maximisées par rapport aux dimensions des écluses. Malgré cet inconvénient, leurs autres innovations techniques, combinées à l'amélioration du système de canaux, permettaient de réduire considérablement le temps que mettait ce type de navire pour parcourir le réseau du Saint-Laurent. Par exemple, en 1935, un aller-retour Montréal-Chicago pouvait durer moins de 12 jours3.

1. Yvon Desloges et Alain Gelly. Le canal de Lachine : du tumulte des flots à l'essor industriel et urbain, 1860-1950. Sillery, Septentrion, 2002, p. 62.

2. François Cartier. Canal de Soulanges. D'un défi à l'autre. Les Coteaux, Société de développement du canal de Soulanges / Musée régional de Vaudreuil-Soulanges, 1999, p. 68.

3. Yvon Desloges et Alain Gelly, op. cit., p. 87.

 

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