TRANSCRIPTION

Le bran de scie pour la Fête-Dieu :
« Au printemps, on réservait beaucoup de bran de scie pour les chemins de la Fête-Dieu. On faisait presque un kilomètre avec le bran de scie. On partait d'ici (maison St-Joseph) et on allait à la grotte, on allait à la statue du Sacré-Coeur l'autre coté, et revenait jusqu'à la chapelle. Il y avait des canevas perforés pour la décoration avec couleurs spécifiques à mettre dans les différents trous du canevas. On retirait les canevas ensuite et on recommençait à côté plus loin. Il n'y a plus de canevas aujourd'hui car ils ont brûlé avec la maison aujourd'hui [incendie de l'école des Frères de l'Instruction chrétienne en 1995].

Les jeunes faisaient cela le jeudi matin. Ça prenait 2-3 heures à faire. Ils étaient 150 jeunes pour le faire alors ca se faisait vite. Le tout restait pour le dimanche, la paroisse venait faire leur procession sur les terrains. Il ne fallait pas mettre de plâtre (dans certains endroits pour l'hostie, on mettait du bran de scie blanc, mais parfois pour faire spécial on mettait du plâtre, par contre si le prêtre marchait dessus, ça cassait). Les gens ne pouvaient passer sur le tapis, seulement le prêtre pouvait le faire, pour le conserver. Des couronnes très grandes étaient à d'autres endroits. Le jeudi, les jeunes des écoles, Shawinigan, Trois-Rivières, venaient pour la procession. »

Technique de teinte et d'application du bran de scie en tapis :
« Le bran de scie est teint avec de l'aniline. Une poudre servant à teindre les habits. Le bran de scie trempait et prenait la couleur assez rapidement. On utilisait des gros barils de 45 gallons, moitié aniline avec de l'eau, ordinairement eau chaude. On mettait le bran de scie dedans. On versait ensuite l'aniline dans un autre baril et on conservait la couleur du bran de scie. On avait alors diverses couleurs. Lors de la réalisation, on mettait un tapis de bran de scie blanc comme fond au tapis coloré. Ordinairement, tout le tour du canevas il y avait une bande de couleur. On n'avait pas à ramasser à la fin, le tout s'envolait au vent après quelques jours. Tout se mélangeait dans la nature. »