Moulin Seigneurial de Pointe-du-Lac
Trois-Rivières, Québec

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Farine de bois 2.0

 

 

TRANSCRIPTION

Entretien des mécanismes :

La turbine :
Si jamais on veut remettre la scierie en marche, mais que les mécanismes n'ont pas été entretenus, particulièrement au niveau du pivot sous la turbine, alors on a un gros problème, car la turbine pourrait être endommagée vu que le tout a tourné au ralenti et frotté trop longtemps.
Le pivot de bois est une sorte de grosse boule de quilles qui est tournée/formée de manière à ce qu'elle ait l'allure d'un champignon. M. Frigon a pris quelques boules de quilles de l'allée de quille des frères. Il est allé à Louiseville voir quelqu'un qui tourne le fer. La boule de quille est faite en bois de fer, un bois très, très lourd, très résistant, qui n'est pas de l'acier car c'est quand même du bois. Sur un tour à fer, on fait un genre de champignon, ce champignon-là est entré dans la partie fixe sous la turbine. Sous la turbine, il y a une partie en ovale creuse, dans laquelle s'insère le champignon ovale convexe. À cette époque, tous les outils avaient une partie en bois et une partie en métal, de sorte que ça ne s'usait jamais. Quand ils usaient, on remplaçait la partie de bois, alors ça ne coûtait rien. Cette partie de bois sous la turbine a été faite par M. Frigon en 1972-1973. Le mécanisme n'avait pas été endommagé, car il a été arrêté à temps, mais on a jamais vérifié où cela [l'usure] en est rendu. Si jamais le mécanisme a roulé fer sur fer, alors il faut sortir la turbine de 4000 livres, aller la faire machiner et la remettre en place et refaire un pivot de bois.

La grande scie :
Tous les ans, il démontait la grande scie, l'amenait à St-Casimir chez un M. Trottier, un genre de ferblantier, et ce dernier battait la scie. Battre la scie est donner à celle-ci une sorte de courbure, non-visible à l'oeil nu. Il fallait la marteler pour lui donner cette courbure là. Une fois qu'elle était en place, lorsqu'elle atteignait sa vitesse maximum, la courbure disparaissait, donc la scie devenait droite. Au ralenti, la scie reprenait sa courbure. Sinon, lorsqu'en arrêt et droite, la scie va courber dans l'autre sens en fonction. Au bout d'un moment, elle chauffe, le bois sent le brûlé. Quand elle avait besoin d'être battue, on sentait son odeur à haute vitesse car elle chauffait et brûlait le bois. On la démontait, on allait la faire battre et on la remettait en place, parfait ça faisait une belle coupe, sans brûlure. Pour ces dépenses ils étaient remboursés.

Les courroies :
Pour changer une courroie, qui coûte les yeux de la tête, ils [les Frères] pouvaient être remboursés par les subventions du ministère. Si c'était de la menuiserie, refaire une roue par exemple, ou autre chose en bois, cela ne coûtait rien car ils le faisaient eux-mêmes. Mais lorsqu'il y avait des choses qu'ils ne pouvaient faire eux-mêmes à ce moment-là la communauté devait payer et parfois on disait que comme c'était patrimonial, alors ils [les Frères] ne s'en occupaient plus. 1000$ pour une courroie de 8 pouces de larges par 50 pieds de long, ce n'était pas cher dans les années 1970. Aujourd'hui ce serait beaucoup plus difficile à trouver et en plus elle ne serait pas en cuir, donc de moins bonne qualité. La courroie de cuir n'étirait pas. De la mélasse mêlée à de l'arcanson étaient mis entre la courroie et le mécanisme pour ne pas que le tout glisse.

 

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