Musée du Haut-Richelieu
Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec

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De fil en aiguille : la compagnie Singer à Saint-Jean-sur-Richelieu
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TRANSCRIPTION

F.B : Monsieur Blais, premièrement, la première des choses je veux vous demander : qu'est-ce que vous avez fait comme travail à la Singer et de quelle année à quelle année vous avez travaillé là.

G.B : Ok, moi j'ai commencé avec Singer en 1946, après la guerre, comme outilleur. Ensuite, j'ai faite ça pendant 2, 3 ans, ensuite j'ai été promu à l'engineering après ça j'ai faite pendant 15 à 20 ans j'ai été euh en charge de différents départements dans l'usine. Après ça, ils m'ont demandé de travailler euh comme... le département, c'était le département de la maintenance, après ça c'est devenu aussi j'ai pris le département d'engineering.

F.B : Ok, mais toujours dans l'usine, mais, vous, vous n'avez pas travaillé dans le bureau, seulement dans l'usine.

G.B : euh, moi j'dans... comme directeur des services j'étais dans le bureau.

F.B : Ah ok, mais dans le fond, vous, vous voyez à ce qui, tout ce qui était dans l'usine là.

G.B : Oui euh bon l'usine au complet.

F.B : Ok, ok.

G.B : Toutes les fonctions de directeur de service ça comprenait aussi l'ouvrage extérieur pour Singer comme les magasins.

F.B : Ok. Ah ça c'est vous que...

G.B : Ouais, moi je m'occupais de faire des magasins.

F.B : Qu'est-ce que vous voulez dire par de faire des magasins?

G.B : Lorsque y'avait des magasins à travers le Canada, j'aillais pour refaire le, les devantures, les arrangements, toute ça.

F.B : Ok, un peu étalagiste, si vous voulez, comme aujourd'hui.

G.B : Non, on dessinait le magasin, ouais on dessinait le magasin, établir le, mais j'avais faite des standards pour que les couleurs toutes soient la même chose dans chaque magasin : les tapis, l'arrangement, les positions des, de toute. Faque je faisais ça à travers le Canada et, en plus, j'allais aider à des usines extérieures. Comme en 68, chus t'aller ouvrir la fonderie de Turquie à Istanbul du côté asiatique. Faque j'ai été là, ça fonctionne encore aujourd'hui même si c'est pas Singer.
F.B : Ouais, ça changé d'nom maintenant.

G.B : Pis regarde le plan d'opération, j'étais à plusieurs places pour la compagnie, j'étais euh la dernière place que j'ai faite c't'en 84 chus t'allé en Chine.

F.B : Ah ouais y'a des usines aussi... ok.

G.B : À Taiwan pour euh dessiner des, des, des gages et leur montrer comment mesurer de précision aux Chinois. Faque après ça j'ai pris ma pension.

F.B : Donc que vous, est-ce que vous étiez là à la fermeture de l'usine ou vous avez arrêté en 84 avant...

G.B : Euh, c'tait fini. En 84, les, déjà les, les papiers de vente de l'usine, les terrains étaient arpentés, tout était prêt à vendre. Faque c'était plus grand-chose dans le fond en opération.

F.B : Parce qu'y a eu dans le fond un démantèlement de l'usine progressif dans les années (inaudible).

G.B : De 84 à 87 je pense 88, faque moi j'avais fini en 84, y'avait plus rien à pour moi à faire là.

F.B : Donc vous avez pris votre retraite volontairement, j'veux dire y vous ont pas mis à pied parce qu'y'avaient plus besoin de vous.

G.B : Non, non, moi j'l'ai pris volontairement.

F.B : Donc, vous avez travaillé là 39 ans, presque 40.

G.B : C'est ça.

F.B : Pis pour travailler à la Singer, est-ce que vous avez suivi une formation particulière...

G.B : Pendant la guerre, chus t'allé à Montréal à l'école de, de, de, le nom c'était l'école Technique pour former des, des outilleurs, des machinistes, des outilleurs. Fallait faire le cours pendant 2 ans parce que, pendant à guerre, ça pressait. C'tait un cours qui durait 4 ans normal, mais ils nous l'ont faite faire en 2 ans parce qu'on travaillait 8, 10 heures et 12 heures par jour...

F.B : Par jour, ah oui.

G.B :...À l'école. On commençait le matin pis on finissait à 10 heures le soir.

F.B : C'tait intensif là.

G.B : Intensif. Ensuite, après que j'ai commencé avec Singer, j'ai suivi beaucoup de... j'ai suivi des cours à Saint-Jean en dessin mécanique.

F.B : Ça, c'tait payé par la compagnie...

G.B : Payé par la compagnie. Ensuite, j'ai suivi des cours de fonderie à l'Université de Montréal.

F.B : Pis, juste pour m'éclairer un peu, la fonderie qu'est-ce que ça fait précisément...

G.B : La fonderie, c'est la première partie pour faire les pièces en fonte pour qu'y soient usinées après. Comme la tête de la machine à coudre pis toutes les pièces internes qui est en fonte. Après ça, j'ai suivi 2 ans de cours à l'Université McGill en...

F.B : En anglais ?

G.B : Oui, métallurgie. Faque ça, ça m'a aidé beaucoup parce que nous autres, j'étais, j'ai, dans mes départements que j'avais, j'avais le département de trempe, tremper les pièces. Faque, c'est moi qui s'occupais de ça. On avait un p'tit laboratoire pis on s'occupait de ça.

F.B : Tremper les pièces, ça veut dire dans le fond, y'étaient comme renforcées...

G.B : Non, là c'tait des pièces en acier qui sont usinées, ensuite faut les durcir.

F.B : Donc, c'tait vraiment pour durcir les pièces, c'est un langage qui est pas que mou chus pas habituée à ça. C'est pour ça que je vous demande des précisions.

G.B : C'est correct. Faut, quand on fait ça, faut écrire comme on peut dire une prescription. Faque c'est ça, c'tait écrit pour moi. On avait un p'tit laboratoire pour vérifier ça. On été certifiés même pour tremper les pièces de Pratt & Whitney.

F.B : Ok, vous avez une reconnaissance, vous étiez quand même bon, reconnu, dans votre domaine.

G.B : Oh ouais, ouais. J'ai pris ben d'autres cours, aux États-Unis, des cours intensifs d'une semaine là en outillage, pis en toutes sortes de choses. Faque j'me suis tenu à la pointe.

 

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