Musée du Haut-Richelieu
Saint-Jean-sur-Richelieu, Québec

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De fil en aiguille : la compagnie Singer à Saint-Jean-sur-Richelieu
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TRANSCRIPTION

F.B. : Mais vous étiez payées pour le temps supplémentaire?
K.P.R. : Non, y... autant que possible y te d'mandaient de pas le d'mander. Autrement dit, ils te tordaient un peu le bras et ils te donnaient du temps. Faque 2h30 te donnaient une demi-journée; faque cinq heures te donnaient une journée. Pis comme le vendredi, pour le commis ordinaire là, les commis qui... pas ceux qui faisaient dans le système final quand toute sortait la finalité... bah eux autres c'tait... comme moi j'prenais des fois mes vendredis après-midis parce que j'ai été déjà dans la dernière opération qui était de rouler les tapes avant des amener à la grosse, euh, au gros ordinateur. Faque j'étais la dernière à sortir tous les jeudis soirs. Des fois j'finissais à 9h, 10h l'été, envoye donc tout c'que tu voudras. Pis y avait pas d'air climatisé; comme de raison, hein, y mettaient les ventilateurs vers le plafond pour pas perdre les feuilles. Pis euh (rire), ça c'est vrai tsé, ils nous l'disaient. Pis j'allais porter les feuilles et les tapes quand même assez tard, faque j'avais droit, j'me ramassais du temps, parce qu'on voulait pas vraiment m'payer. J'savais que j'frais rien, le vendredi après-midi y avait rien. Les, le, la malle, les courriers des magasins rentraient le lundi, ça commençait le lundi, là y avait les courriers. Ça venait à grosses poches là, le patron...
F.B. : Votre job d'la semaine était faite rendu là...
H.P.R. : C'tait le lundi, mardi, mercredi, jeudi.
F.B. : Vous, vous aviez un horaire en dehors des heures supplémentaires. C'était du lundi au...
H.P.R. : ...au vendredi.
F.B. : Au vendredi.
H.P.R. : C'était un horaire régulier.
F.B. : Genre de 9h à 5h.
H.P.R. : Non, eh, j'commençais, me semble que c'tait 8h-4h si j'me trompe pas.
F.B. : De 8h à 4h.
H.P.R. : Ou 8h30 à 4h30, mais là chus pas trop sûre.
F.B. : Mais c'était vraiment toutes les jeudis qu'y avait du temps que vous aviez...
H.P.R. : C'était toujours, parce que les magasins qui étaient comme dans l'Ouest du Canada avant qu'on reçoive leurs affaires... C'était très rare qu'on n'avait pas de... Quand on a rentré l'système informatique, c'tait très rare qu'on n'avait pas... Quand qu'on était à mitaine, on n'aurait dit qu'on pouvait... Le système était pas organisé de la même manière, si ça débordait dans une autre semaine toute le système...
F.B. : Ça dérangeait pas...
H.P.R. : Mais quand t'embarques dans l'informatique, tsé, qu'à telle date faut que ça soit entré, à telle date faut que ça soit sorti...
F.B. : Parce qu'y est programmé pour, hum tsé...
H.P.R. : Toute le, le, le, les bureaux sont organisés en fonction, parce que tes rapports partent, vont à la comptabilité plus avancée, vont icitte, vont là, que c'te monde-là attendent après ces rapports-là. Faut que ça marche autrement dit. Moi en tout cas, quand ça entré l'informatique, j'me suis dit : là, y va avoir des jobs qui vont se perdre. C'en est venu à ça.
F.B. : Ah oui, y a eu des coupures à cause de ça?
H.P.R. : Parce que là un moment donné, ça, y ont besoin de moins de monde, tu comprends : ça va vite ces machines-là. Travailler à mitaine, m'as te dire, c'était pas...
F.B. : C'était pas... Euh, parce que vous disiez que vous étiez 6...
H.P.R. : Sur cette machine-là.
F.B. : Mais dans le bureau là, en tant que tel... (inaudible)
H.P.R. : On était une quarantaine, je pense, mais r'garde ça, j'vas te montrer... C'était des grands, grands bureaux, pis là y avait trois de large, pis c'était à perte de vue.
K.P. : C'tait ça la machine.
H.P.R. : Oui, ben là, la machine est enveloppée ici, c'était un party de Noël, pis j'avais pris une photo avant de partir, mais j'aurais dû dans le temps... T'vois, ça c'était les filles qui faisaient les six nous autres on était. C'était la dernière ouvrage avant de passer à rouler les tapes; après ça, houp, ça s'en allait en arrière. Toutes les filles qui étaient assis là, eux autres y vérifiaient les rapports des magasins. Autrement dit, y prenaient le rapport, pis y avaient des calculatrices, mais ordinaires, des grosses calculatrices.
F.B. : C't'un travail à la chaîne.
H.P.R. : Pis là, ils l'faisaient, tsé pour voir si y avait pas d'erreur autant que possible, pis y codent, y mettaient les codes. Fallait que les codes, parce que mettons, euh, la première ligne, euh, fallait qu'a soit codée en fonction de l'ordinateur, 01, mettons 02, pareil comme un ordinateur ordinaire. Le code veut dire, mettons le labor : qu'est-ce qui était travail quand y réparaient une machine à coudre, ben ça l'avait un code. Des fois les magasins les marquaient pas, fallait toute vérifier ça, toute calculer si leurs calculs avaient été bien faits, qu'est-ce qu'y avaient mis en $, qu'est-ce qu'y avaient dépensé. En tout cas, toute, toute, toute.
F.B. : Parce que c'que je comprends, c'est que ça couvrait les magasins qui vendaient les produits Singer mais pas juste à Saint-Jean : vous parlez de tout le Canada.
H.P.R. : Tout le Canada.
F.B. : Ça s'en venait automatiquement à Saint-Jean?
H.P.R. : À Saint-Jean.
F.B. : Y avait pas d'autres endroits au Canada?
H.P.R. : Non, tout venait à Saint-Jean. Saint-Jean, c'était le point central, c'était gros, oK, c'était gros, parce que moi quand je travaillais là où est-ce que je rentrais pis j'faisais, j'marchais longtemps avant d'arriver à ce grand bureau-là. Y avait des bureaux tout le long pis des p'tits bureaux où est-ce que, qu'y était la malle, c'tait M. Desautel qui travaillait là. Écoute, y avait chais pas comment de filles qui travaillaient là-dedans. C'était un gros département tsé. C'était, c'était gros, y avait beaucoup de monde qui travaillaient au Singer dans ces années-là. Dans bureau, juste dans notre bureau on faisait des partys de Noël, on était facilement 50-60 personnes. Y avait beaucoup de monde, beaucoup de personnes. Si je r'garde les photos, c'était toute des jeunes, à majorité.

 

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