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Entrevue avec Nicole Tanguay: le système de jetons
décembre 2007
Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Nicole Tanguay
France Bourassa

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Exemple d'un chèque de paye
6 août 1949
Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada


Crédits:
Jacques Richard

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Dans les bureaux
Alors que le travail en usine et celui de bureau est essentiellement l'apanage des francophones, le travail de direction est assuré par une majorité anglophone. Ainsi, dans les bureaux, la langue de travail utilisée est l'anglais. Les livres utilisés pour travailler sont unilingues anglais jusque dans les années 1960 où la compagnie commence à se tourner de plus en plus vers le français. Même les formules pour embaucher le personnel sont en anglais. De plus, il est plutôt rare que les grands patrons parlent le français. Dans toute l'histoire de Singer Saint-Jean, seul un Québécois francophone, Georges Mercier, a accédé aux hautes sphères du pouvoir en étant, de 1960 à 1972, gérant général. Il deviendra par la suite le premier président canadien-français de la compagnie Singer du Canada, poste qu'il occupera de 1972 à 1984. Pour assister les patrons, on retrouve des francophones comme chefs de département. Il s'agit généralement de gens de la ville.

Le travail de bureau est majoritairement effectué par des femmes. Ces dernières ont peu de possibilités d'avancement et effectueront la même tâche durant des années, sans obtenir aucune promotion. À l'opposé, un homme qui commence sa carrière dans les bureaux est assuré de progresser dans la sphère des travailleurs. Déjà à son arrivée, il devient le patron des femmes, même s'il fait le même travail et depuis moins longtemps. Cette mentalité est symptomatique de la société québécoise qui, jusque dans les années 1960 et 1970, n'accorde aucune place d'avant-plan aux femmes. Durant les premières années de l'entreprise à Saint-Jean, des femmes célibataires sont embauchées. Une fois mariées, elles ne travaillent plus à la Singer. Peu à peu, les femmes mariées sont intégrées au lot des travailleurs Singer. Mais, même dans les années 1970, les femmes qui tombent enceintes sont fortement encouragées à quitter l'entreprise Singer à leur accouchement pour accomplir leurs devoirs de mère au foyer.

Les femmes ne sont pas confinées aux tâches de bureau. Elles sont également présentes dans l'usine. Par exemple, le département des aiguilles, construit en 1946-1947, compte plus de 125 personnes spécialisées, dont la majorité est féminine. De plus, les ressorts qui sont installés sur les machines à coudre sont faits à la main par des femmes et ce, dès les premières années de production de l'usine Singer à Saint-Jean.

Quelques femmes atteignent des sphères décisionnelles, non pas dans la direction de l'entreprise, mais plutôt sur le plan social. Par exemple, dans les années 1980, c'est une femme, Anita Lussier, qui est présidente du syndicat des employés de Singer Saint-Jean.

Lors du démantèlement progressif qui commence dans les années 1950-1960, Singer Saint-Jean est forcée de fermer des départements. Les travailleurs qui veulent continuer à travailler sont transférés dans un autre département. En fait, c'est un phénomène d'ancienneté : les plus vieux peuvent rester, mais sont transférés dans un autre département. Par exemple, une femme interviewée nous révèle que son mari est passé du bureau à l'entrepôt, à soulever des boîtes. Le transfert n'est alors pas facile, surtout pour les employés qui ont de l'âge.

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Entrevue avec Hélène Plouffe Rondeau: peu davantages sociaux et un faible salaire
octobre 2007
Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Hélène Plouffe Rondeau
France Bourassa

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Entrevue avec Hélène Plouffe Rondeau: les congés
octobre 2007
Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Hélène Plouffe Rondeau
France Bourassa

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Entrevue avec la famille Paradis: relations patrons-employés
octobre 2007
Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Fernand Paradis
Yolande Paradis
France Bourassa

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Entrée des travailleurs
Fin années 1960, début années 1970
Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Hélène Plouffe Rondeau

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Entrevue avec Hélène Plouffe Rondeau: le travail dans les bureaux
octobre 2007
Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Hélène Plouffe Rondeau
France Bourassa

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Le syndicat entre dans l'usine
En 1946, un premier syndicat " maison " est formé dans l'usine. Les travailleurs de bureau n'en font pas partie et ne seront jamais syndiqués tout au long de l'histoire de la Singer à Saint-Jean. La première entente entre la compagnie et les employés survient la même année; par la suite, les ententes syndicales sont signées environ aux deux ans. La United Steelworkers of Canada (local 3764) devient le syndicat officiel des travailleurs d'usine en 1946. Il le restera jusqu'en 1986, à la fermeture de l'usine. Fait ironique, les représentants doivent, dans les débuts du syndicat, collecter les cotisations syndicales de la main même des employés, à la porte de l'usine, avant qu'un système de perception des cotisations soit instauré.

En 1951, les employés syndiqués déclenchent une grève : ils revendiquent une augmentation de salaire, des droits d'ancienneté, des révisions de tâches et contestent le chronométrage. Trois mois plus tard, en septembre 1951, la compagnie et les grévistes concluent une entente qui, selon les dires, est peu profitable pour les employés, en plus d'avoir coûté au syndicat 30 000 $. Cette grève qui paralyse toute l'usine ne touche cependant pas les départements des dessinateurs et celui d'étude du temps qui sont respectivement transférés à Saint-Jean et à Montréal. Après 1951, Singer Saint-Jean n'a connu qu'un autre arrêt de travail en 1974.

Le syndicat des Métallos (local 3764) mène des combats sur plusieurs fronts. Ainsi, durant les années 1950, il lutte pour faire reconnaître le français dans l'usine. En effet, à cette époque, la compagnie Singer refuse les griefs rédigés en français. Le syndicat gagne finalement cette bataille.

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Entente syndicale
1951
Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Guy Roy

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Une expertise johannaise qui s'exporte
Au fil des années, l'usine Singer de Saint-Jean devient une véritable référence pour de nombreuses autres usines Singer dans le monde. Il arrive régulièrement que les dirigeants et chefs de départements soient appelés à voyager pour apporter leur expertise aux quatre coins de la planète. L'usine Singer à Saint-Jean-sur-Richelieu devient, au fil des années, une référence pour de nombreuses autres usines dans le monde.

Liste des usines Singer à travers le monde qui ont reçu l'aide technique des employés de Singer Saint-JeanÈ

Alençon (France): aide technique pour la construction de cabinets et de mallettes des machines à coudre

Apapa (Nigéria): aide pour machines à coudre domestiques et mallettes

Bonnières (France): aide pour machines à coudre domestiques et moteurs électriques

Bogota (Colombie): aide technique pour machines à coudre domestiques

Buenos Aires (Argentine): aide technique pour machines à coudre domestiques

Campinas (Brésil): aide pour les machines à coudre domestiques, cabinets, moteurs électriques et aiguilles

Queretanos (Mexique): support technique pour la réalisation des machines à coudre domestiques

Maltete (Turquie): aide pour la fabrication de machines à coudre domestiques

Taichung (Taiwan): aide technique pour la fabrication de machines à coudre domestiques

Taytay (Philippines): aide pour la fabrication de machines à coudre domestiques et de cabinets

Lima (Pérou): aide pour la fabrication de machines à coudre domestiques et de cabinets

Johannesbourg (Afrique du Sud): aide technique pour les machines à coudre et supports de cabinets ainsi que pour l'outillage servant à la fabrication des pièces de machines.

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Entrevue avec Georges H. Blais: l'expertise johannaise au service de Singer
octobre 2007
Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Georges H. Blais
France Bourassa

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La formation des employés
Le travail à la Singer nécessite des connaissances et une formation qui varient selon le type de travail à effectuer. Les témoignages recueillis révèlent notamment que certains travailleurs dans les bureaux sont des diplômés du collège Marcoux, une école postsecondaire qui offre une spécialisation dans le domaine commercial. Cependant, de nombreux travailleurs de la Singer ne possèdent aucune formation particulière. De fait, à l'époque de l'ouverture de la Singer à Saint-Jean en 1906 et lors des années suivantes, la majorité des travailleurs embauchés sont peu scolarisés. Ainsi, un inspecteur qui s'assurait de la qualité des produits n'était pas nécessairement formé pour cette tâche. À l'époque, c'est davantage la formule " apprendre sur le tas " qui prédomine. Ainsi, les travailleurs acquièrent leurs connaissances grâce à leurs années d'expérience dans le milieu.

L'usine Singer de Saint-Jean-sur-Richelieu n'exporte pas uniquement son savoir : elle s'assure également d'avoir des employés formés adéquatement pour répondre aux besoins de l'usine. Ainsi, il arrive régulièrement que les chefs de département soient appelés à perfectionner leurs connaissances lors de formations notamment à Montréal ou à New York. Par exemple, en 1947-1948, Singer Saint-Jean entreprend un virage technologique et prépare l'implantation du département de l'étude de temps et mouvements. Trois représentants sont envoyés à New York suivre un cours. Ainsi, au besoin, des formations sont données aux employés. Par la suite, ces cours sont donnés au personnel de l'usine directement à Saint-Jean.

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Entrevue avec Georges H. Blais: la formation académique
octobre 2007
Saint-Jean-sur-Richelieu (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Georges H. Blais
France Bourassa