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Technicien manipulant une platine double dans le studio de M. Pound (BANQ, Fonds Poirier)
1938
Montréal


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Studios d'enregistrement marquants à Montréal

Dans cette chronique, quelques studios marquants à Montréal sont évoqués. Chaque studio est issu d´un rêve : créer un environnement technique et humain, propice à inspirer des musiciens oeuvrant dans divers créneaux. Les studios qui perdurent ont su trouver leur voie, leur clientèle et leur son. Le renouvellement des acteurs est constant dans ce domaine. Pour un studio renommé, il y a des centaines de studios éphémères. Malgré tout, Montréal a attiré des milliers d´aventuriers qui ont tenté leur chance dans ce secteur au fil des ans.

Ces studios ont accueilli une variété étonnante d'artistes d'ici et d'ailleurs : grands noms du jazz, chanteurs de charme, cantatrices, groupes rock, musiciens country, ensembles de musique de chambre, orchestres symphoniques, chant choral… Tous les mouvements artistiques y sont passés.

Le choix des studios se veut représentatif, mais il est loin d´être exhaustif. Lors d´une autre phase de rencontres, nous aurons éventuellement l´occasion de compléter ce panorama auquel manquent notamment les artisans d´aujourd´hui ou du passé des studios La majeure, Victor, Sonographe, DMS, Saint-Charles, Économik, Divan vert, etc. Plusieurs professionnels indépendants manquent aussi à l´appel. Toutefois, la plupart des studios marquants sont présents. La documentation en ligne sur ce sujet étant rare, cette recherche vient enfin pallier à ce manque.
Nous remercions chaudement tous les participants qui nous ont ouvert leurs portes et donné accès à leurs archives.

En complément sur le site de la Phonothèque québécoise (www.phonotheque.org), il y a une galerie de photographies et plusieurs extraits d'entrevues sur l'historique des studios à Montréal.

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Studio 2 de l'Office national du film
2006
Montréal


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Studio 2 de l´Office national du film

Dès 1949, on utilise à l´Office national du film du Canada (ONF) des magnétophones pour alléger le matériel lors des tournages. À l´ONF, l´expérimentation de la synchronisation entre la caméra et le magnétophone dans les années 1950 mènera au cinéma direct un peu plus tard. Les microphones sans fil augmenteront l´autonomie. Une certaine tradition britannique, amenée par le fondateur John Grierson, est présente dans les premières années de l´ONF, notamment dans les secteurs techniques. Le studio 2 de l´ONF est construit en 1957 sur un plancher flottant, pour une insonorisation complète. Le secteur français de l'ONF a développé une approche du son davantage orientée vers l´authenticité plutôt que vers la recherche d´effets.

En 1967, le projet Labyrinthes du pavillon de l´Office national du film, lors de l'exposition universelle à Montréal, propose des conceptions acoustiques innovatrices. Une certaine ambiophonie à l´origine du procédé IMAX, avec une projection sur des écrans atypiques, est réalisée à partir d´un mixage stéréophonique. Il était encore courant de mixer en mono à l´époque. L´enregistrement multipiste est arrivé dès les années 1950 dans le monde du cinéma, à Montréal et ailleurs. On utilise déjà huit à dix pistes en 1968.

À l´Office national du film du Canada (ONF), dans les années 1970, les contraintes de réalisation des films du mouvement appelé le cinéma direct (en quête d'authenticité), exigent de développer l'autonomie entre la caméra et le magnétophone. Cela a amené l'invention d´un prototype du time code par l´équipe technique de l'ONF. Ce procédé de synchronisation du son à l´image, fort utile dans les studios de postsynchronisation, a été utilisé pour le tournage du film officiel des jeux olympiques de Montréal en 1976.

Le studio 2 dispose actuellement d´une console Solid State Logic (SSL) entièrement automatisée de grande valeur, permettant d´enregistrer sur 200 pistes et de rappeler les étapes précédentes en tout temps. Des commandes permettent de mixer n´importe quel son isolé et de le spatialiser avec précision dans la diffusion 5.1.

Collaborateurs :

À la prise de son, Jos Champagne est un pionnier qui a inspiré plusieurs professionnels du son, dont Marcel Carrière, Esther Auger, Serge Beauchemin, Claude Beaugrand et Claude Hazanavicius.

Au mixage, Michel Descombes, ingénieur du son devenu mixeur, a longtemps oeuvré au studio, ainsi que Louis Hone. Descombes a été formé chez RCA au milieu des années 1960. Il deviendra un des mixeurs de film parmi les plus respectés à l´ONF, avec Jean-Pierre Joutel.

Des musiciens invités ou en résidence à l´ONF ont beaucoup expérimenté, notamment Alain Clavier et Yves Daoust de l´atelier de création sonore, et les doyens Maurice Blackburn, Eldon Rathburn et Normand Roger.

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Ruban magnétique
1975



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Studio 6

Le studio 6 est un des bons studios des années 1970. Il dispose d´une console Neve. Dès 1970, ce lieu offre à sa clientèle un magnétophone huit pistes. Quelques bons techniciens ont fait leur classe à cet endroit, dont Ian Terry et Nelson Vipond. Fondé par l´américain Chuck Grey, le studio a élu domicile au 1180 rue Saint-Antoine et au coin des rues McGill College et Sainte-Catherine. Proposant d´abord à la fin des années 1960 un équipement peu sophistiqué, le propriétaire a investi pour acquérir une bonne console et un magnétophone 16 pistes. C´était un excellent technicien mais avec un intérêt moins prononcé pour la réalisation musicale. Il s´est spécialisé en dessin technique d´équipement de studio et travaille maintenant pour le studio mobile de Guy Charbonneau à Los Angeles. Quentin Meek, son partenaire, possède des qualités de technicien et de réalisateur. Les Séguin, Gilles Valiquette, Jacques Michel, Octobre et Harmonium profiteront de son savoir-faire. Valiquette notamment prend un soin particulier à faire sonner ses enregistrements avec la même énergie rock que les productions anglo-saxonnes. Des essais de compressions et de relations des plans sonores sont faits en studio pour simuler les paramètres de diffusion de stations radiophoniques rock tel que CHOM. L´album n´est plus pensé en fonction d´une compilation de succès, mais selon des concepts sonores, artistiques et graphiques qui font un tout. C´est l´âge d´or du 33 tours.

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Studio 12 de Radio-Canada
2006
Montréal


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Studio 12 de Radio-Canada (et anciens studios)

Depuis les années 1960, le secteur français de Radio-Canada développe un service d´enregistrement sonore avec des installations et des équipements plus professionnels. Avant ces années, les enregistrements étaient faits davantage dans un esprit de reportage. Les premiers disques de Radio-Canada International sont enregistrés à Toronto. Toutefois, Radio-Canada a beaucoup appuyé les réalisations de la maison de production et de distribution Select (liée à Archambault).

Avant les années 1970, des studios plus modestes ont été aménagés pour la musique, mais davantage dans un but de diffusion pour la radio (sur le boulevard René-Lévesque, près de l´hôtel Sheraton) et la télévision (à la Cité du Havre). Le réalisateur André Clerk a contribué à former plusieurs preneurs de son à Radio-Canada, dont Jean-Pierre Loiselle. Une expertise en enregistrement en direct sur les lieux des concerts et en studio s´est développée.

Un des pionniers de l'enregistrement de la musique classique au Québec est sans aucun doute Gilles Poirier, qui a travaillé à Radio-Canada et a monté un catalogue inédit à partir de 1978 (Société Nouvelle d'Enregistrement). Il a enseigné la prise de son au collège du Vieux-Montréal dès la naissance des cégeps vers 1968. Les étudiants avaient accès aux équipements et studios de Radio-Canada à la Cité du Havre, dont un magnétophone huit pistes.

Le studio 12 original a été construit en 1973 en même temps que la tour de Radio-Canada à l´est du centre-ville de Montréal. En 1997, le studio 12 a été fermé pendant 18 mois pour des rénovations majeures. Avant les rénovations du studio 12, un autre studio, le studio 13, a servi à l´enregistrement de la musique populaire qui requiert une acoustique neutre. Ce nouveau studio 12 a bénéficié d´un investissement de 2.5 millions de dollars. Il est doté d´une acoustique avec des panneaux à positions variables (modifiant la réverbération de 0.5 à 1.7 seconde) et de murs irréguliers éliminant les foyers de réflexions des hautes fréquences. Le nouveau studio 12 a gagné en polyvalence, permettant d´enregistrer aussi bien un soliste qu´un orchestre symphonique. La console analogique et partiellement numérique de ce studio est une Amek 9098 dessinée par Rupert Neve. Radio-Canada dispose d´un choix impressionnant de microphones acquis au fil des ans, dont certains microphones à ruban des années 1950 particulièrement rares.

Jean-Pierre Loiselle (technicien et preneur de son au studio 12 de Radio-Canada à Montréal)

Milieu montréalais des preneurs de son en musique classique
(1´54'') - Jean-Pierre Loiselle, enregistré en 2006

«L´école de Montréal, si on reste en musique classique… c´est sûr que c´est un milieu qui est petit. Je regarde la nouvelle génération qui est là. Tout le monde un moment donné se parle. Moi j´ai eu des contacts avec ceux qui travaillent dans des boîtes privées. Je me souviens au début, quand j´ai commencé à faire de la prise de son, on écoutait puis on disait, ça c´est tel preneur de son qui l´a faite, surtout à Radio -Canada. J´entendais les enregistrements européens, surtout de la BBC et de la radio autrichienne ou allemande, on pouvait pas dire qui. Ça avait le son de la BBC, ça avait le son de la radio allemande ou autrichienne. Au Canada, c´est chaque preneur de son qui fait son son, avec le réalisateur. C´est sûr que la grande différence qui a eu à Radio-Canada, depuis 10 ou 15 ans, c´est que les preneurs de son se parlent beaucoup. Avant, chacun travaillait de son côté et protégeait son domaine. Ils échangeaient très peu avec les autres preneurs de son. Ça faisait des sons qui étaient un peu différents, corrects mais différents. Maintenant, les preneurs de son se parlent beaucoup plus.»

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Studio 270
2006
Montréal


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Studio 270

Robert Langlois fonde le studio 270 en 1986, dans un sous-sol à Outremont. D´abord fréquenté par des artistes de musique actuelle, ce studio acquiert une réputation enviable auprès des musiciens privilégiant une démarche expérimentale. Ce genre de studio offre une alternative moins coûteuse, laissant aux musiciens le temps et l´occasion d´explorer. Les techniciens doivent faire preuve d´ingéniosité. Le déménagement du studio dans un local plus spacieux sur le Plateau Mont-Royal améliore grandement l'acoustique. Le studio attire désormais les artisans de la musique alternative populaire et du jazz. L´heureux mélange d´équipement analogique et numérique, et l´expérience de Robert Langlois et de Bernard Grenon confèrent une personnalité particulière à ce studio.

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Compilation de groupes autoproduits
1985
Montréal


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Studio communautaire du collectif Ondes de choc et studio du Sonographe

Entre 1975 et 1990, des regroupements de musiciens tels que Conventum, Ambiances magnétiques, le Sonographe (branche du Vidéographe) et Lunatic Asylum / Ondes de choc ont uni leurs forces afin de démocratiser l´accès aux studios et d´enregistrer des musiques plus spécialisées. Certains, tels Lunatic Asylum et le Sonographe, fonctionnent à la manière d'un studio communautaire, enregistrant des artistes émergents de la scène alternative, dont Michel Faubert, Marie Savard et Camel Clutch. Le catalogue du Sonographe contient des chansons, des oeuvres de musique traditionnelle, des contes, de la poésie, et du jazz. Le réseau de distribution des productions de ces studios étant alternatif, le format cassette est privilégié.

Ce phénomène a vu le jour en musique alternative et en musique actuelle. La philosophie du «Do It Yourself» a influencé l'avènement de l'autoproduction, de l'enregistrement à la mise en marché. À Montréal, cette attitude de responsabilisation du milieu de la musique alternative a d'abord été adoptée dans le milieu anglophone, en 1976 environ, puis cinq ans plus tard dans le milieu francophone. Le matériel d'occasion plus abordable, favorise l´émergence de plusieurs studios indépendants ainsi qu´une bonne accessibilité des studios.

Le fonds relatant des activités de production de l'atelier de création sonore du Vidéographe, appelé le Sonographe, est conservé à la Phonothèque québécoise. Jean-Jacques Leduc, cinéaste et membre fondateur du Sonographe, a agi à titre de preneur de son. Cet atelier, qui fait figure de précurseur, a été en opération dans les années 1970 et 1980.

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Studio d´André Perry à Morin Heights
2003
Morin Heights
ATTACHEMENT AUDIO


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Studio d´André Perry à Morin Heights et celui à Montréal (Son Québec)

Au début des années 1970, André Perry, délaissant son sous-sol de banlieue à Brossard, inaugure le studio Son Québec (parfois appelé l´Église) dans une église près du carré Amherst. En 1970, à Brossard, il dispose déjà d´un magnétophone 16 pistes, utilisé pour enregistrer le groupe canadien The Bells. Il a travaillé brièvement pour RCA en début de carrière. Son approche est plus systématique que celle de la concurrence, privilégiant une console de grande qualité. Lui-même batteur de jazz, il comprend bien les besoins des musiciens. Homme d´affaires avisé, persuasif et animé, brillant gestionnaire et visionnaire, il a réussi à bâtir un petit empire, grâce à la publicité et à la notoriété que lui apporte l´enregistrement qu´il fait avec John Lennon, lors du bed-in avec Yoko Ono en 1969 à Montréal. Selon une entrevue accordée à la revue Beatlology Magazine (par Andrew Croft) en 2001, Perry raconte qu´il a utilisé pour cette session un simple magnétophone Ampex quatre pistes loué chez RCA, avec quatre microphones. Son propre équipement était utilisé à la Place des arts pour l´opéra rock Tommy. Un magnétophone huit pistes a toutefois été utilisé en postproduction.

Habitant au-dessus de son studio, il voit à tout. Omniprésent dans toutes les étapes de production, il engage les meilleurs techniciens, assurant un contrôle serré de la qualité. L´aide de sa conjointe, Yael Brandeis, a été déterminante. Il a établi des normes de niveau international, ce qui a inspiré les grands studios montréalais, dont Tempo, Piccolo, Marko, Victor et plusieurs autres. En quelques années d´opération, il a acquis des équipements de studio qui non seulement rivalisent avec ceux utilisés chez la multinationale RCA, mais devancent tous les compétiteurs. C´est le premier studio au monde à disposer, à partir de 1972, de deux magnétophones 16 pistes synchronisés à partir d´un contrôleur. Deux pistes étant réservées à la synchronisation, les musiciens bénéficient ainsi de 30 pistes.

En 1970, la parution de l´album Jaune de Jean-Pierre Ferland marque un tournant dans l'histoire de la chanson au Québec, par la qualité des arrangements et de la production artistique. Galvanisé par les Beatles et Robert Charlebois, le chansonnier s´entoure du musicien Michel Robidoux et du réalisateur André Perry pour concocter un album-concept. Premier disque au Québec à avoir été fait avec un magnétophone 16 pistes, il a été réalisé en huit ou neuf mois. Auparavant, la réalisation d'un disque au Québec s'effectuait en quelques heures, ou au plus, quelques jours.

Le studio de Perry sur Amherst ne disposait pas d´une acoustique aussi soignée que celle du studio Tempo, ce qu´il corrigera avec le studio de Morin Heights, en 1974. Ce perfectionniste décide de s'installer en région rurale afin de minimiser les coûts d'insonorisation, préférant plutôt investir dans l´équipement et dans la qualité acoustique de la salle d´enregistrement. Ce qui le motive aussi, c´est d´offrir aux musiciens un climat de travail agréable et naturel. La première console est une Trident. Ensuite, Perry acquiert une console Solid State Logic (SSL) de grande valeur, la première au Canada et possiblement en Amérique du Nord. L´Office national du film à Montréal en possède une. Son service à la clientèle, son sens des affaires, et sa propension à prévenir les problèmes techniques grâce à un entretien méthodique des équipements, lui permettent d´attirer les plus grands noms de la musique populaire anglo-saxonne.

Vers 1980, Perry acquiert l'une des premières console de mixage automatique avec 48 pistes, afin de répondre aux exigences élevées des clients tels David Bowie, Cat Stevens, The Police… Daniel Lanois suivra ses traces. Au milieu des années 1980, le studio de Perry devint aussi un complexe de production vidéo et de postproduction de films, tendance qui sera suivi par plusieurs grands studios de Montréal. En 1991, Marko acquiert l´ancien studio d´André Perry à Montréal (Son Québec) sur Amherst.

Collaborateurs :

Plusieurs ingénieurs du son montréalais renommés ont travaillé chez Perry. Michel Éthier a été le premier québécois à recevoir un Juno. Il a travaillé chez RCA, chez Perry et chez Tempo, développant une réputation de rapidité et d´efficacité. Michel Lachance est un des premiers preneurs de son engagé par André Perry dans son premier studio. Il a aussi travaillé chez Stereo Sound. Doté d´une grande sensibilité musicale, il est devenu chef ingénieur pour le studio Tempo, puis réalisateur. Il a concocté pendant plus d´un an l´un des albums les plus peaufinés de l´histoire du disque au Québec, l´Heptade d´Harmonium. Ian Terry a été engagé par André Perry pour transférer ses équipements de Brossard à l´Église. Par la suite, il a été assistant de Michel Lachance au même studio. Il s´est joint à l´équipe de Tempo. Il a enregistré et réalisé plusieurs albums de musiciens d´ici. D´origine britannique, Paul Northfield a travaillé pour André Perry à Brossard et à l´Église. Nick Blagona a travaillé à Morin Heights, notamment pour The Police.

Ian Terry, technicien et preneur de son au studio Tempo à Montréal

Début fulgurant d´André Perry et première mondiale
(1´20') - Ian Terry, enregistré en 2006

«Moi, j´ai vu une session dans son sous-sol à Brossard à la fin de l´année 1970. Il avait un 16 pistes à ce moment là. Il faisait un enregistrement avec le groupe The Bells, un mélange de musiciens anglophones de Montréal, Toronto et du Nouveau-Brunswick qui avaient fait un gros hit sur le marché intitulé Into my room she creeps et qui a fait un numéro un aux États-Unis, vendu à un million d´exemplaires (disques 45 tours). C´est à l´automne 1971 qu´il [Perry] est déménagé de Brossard à l´église [sur le carré Amherst]. Il avait un 16 pistes puis tout de suite après, sinon au même moment, mais définitivement au début de l´année 1972, il avait deux [magnétophones] 16 pistes synchronisés qui donnaient 30 pistes, parce qu´on perdait une piste dans chaque machine pour la synchronisation. C´était le premier studio au monde avec deux [magnétophones] 16 pistes synchronisés.
- Comment expliquer qu´un monsieur comme Perry qui venait d´un sous-sol à Brossard, pouvait faire compétition avec RCA Victor.
- D´où venait son argent, j´en ai aucune idée. Je prends pour acquis qu´il a été très bien payé pour Give Peace a chance de [Lennon] et pour les autres choses avec lequel il a eu beaucoup de succès dans son petit studio à Brossard.»