UNE ÉPOQUE RÉVOLUE (suite)
L'exposition « Maître meunier » se veut un rappel de cet univers, un souvenir des nombreux meuniers qui ont œuvré au moulin de Pointe-du-Lac, au gré des époques. Par leur travail dévoué, ils offraient un service essentiel à la vie de leur communauté. Plus encore, ils ont insufflé une âme au moulin. À la fois ouvriers et artisans, les meuniers d'antan détenaient un savoir-faire qui glisse désormais lentement dans l'oubli.
LES GODEFROY DE TONNANCOUR
Les membres de la famille Godefroy de Tonnancour jouissent d'une influence notable dans les cercles mondains de la Nouvelle-France. En tant que seigneurs, marchands et fonctionnaires, ils sont présents dans la région trifluvienne dès les débuts de la colonie. Déjà à cette époque, ils possèdent de nombreuses seigneuries, dont celle de Pointe-du-Lac, obtenue grâce à l'union de Louis Godefroy de Normanville et de Marguerite Seigneuret en 1668. Le crédit du développement de cette concession est cependant attribué à leur fils René.
LES GODEFROY DE TONNANCOUR (suite)
À l'instar de ses ancêtres, René Godefroy de Tonnancour cumule les fonctions civiles et judiciaires. Il parvient ainsi à tisser un solide réseau d'alliances politiques, commerciales et même matrimoniales, puisqu'il épouse en 1693 Marguerite Ameau, fille d'un illustre notaire de Trois-Rivières. René Godefroy est considéré comme le véritable fondateur de Pointe-du-Lac, tant il a consacré d'efforts au développement de la seigneurie. Il initie l'ouverture du Chemin du Roy sur son territoire, voit à l'aménagement d'un barrage sur la rivière St-Charles et à la construction du moulin à farine, d'un manoir et d'une écurie.
À son décès, en 1738, son fils Louis-Joseph hérite de la seigneurie. Ce dernier, riche marchand de Trois-Rivières, lui succède également dans ses fonctions juridiques. Préoccupé par l'expansion de sa seigneurie, il fait ériger un moulin à farine beaucoup plus imposant, en plus d'une église, d'un moulin à scie, d'un entrepôt et d'un manoir plus somptueux.
LES GODEFROY DE TONNANCOUR (suite)
En 1786, Thomas Coffin épouse Marguerite Godefroy, la fille de Louis-Joseph, et achète une part de l'héritage des Tonnancour, dont fait partie la seigneurie de Pointe-du-Lac. Coffin est originaire des États-Unis, mais sa famille, d'allégeance loyaliste, trouve refuge au Canada lors de la guerre d'indépendance américaine. Devenu un important marchand de biens luxueux, il évolue parmi l'élite trifluvienne. Il occupera même les fonctions de shérif du district de Trois-Rivières et de député de St-Maurice, mais des ennuis financiers l'obligent à vendre la seigneurie de Pointe-du-Lac en 1794.