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Le 9 janvier 1906, on célèbre l'union d'Émélie Caron et d'Edmond Chamard à l'église de Saint-Jean-Port-Joli. La nouvelle mariée porte une robe qu'elle a cousue elle-même dans la pièce de lin qu'elle a tissée à cette fin.

Émélie quitte l'Anse-aux-Sauvages pour s'installer avec son mari à la ferme de la Demi-Lieue. Edmond exploite la terre et possède quelques animaux. Son épouse met à profit ce qu'elle a appris et accomplit toutes les tâches qui incombent aux femmes de son époque.

La résidence de la Demi-Lieue abritera une ribambelle d'enfants.

Onze naîtront, six filles et cinq garçons :
Adrienne (1907)
Gabrielle (1912)
Achille (1916)
Antoinette (1917)
Paul (1920)
Gemma (1922)
Jean-Luc (1923)
Lucille (1924)
Thérèse (1926)
Jacques (1927)
Jean (1932).

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Au premier plan, Edmond et Émélie Chamard le jour de leur mariage
9 janvier 1906
L'Islet-sur-Mer (Québec) Canada
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Crédits:
Attribuable à Athanase Moreau, photographe
BOUCHARD, Gérard, SEGALEN, Martine. 1 langue, 2 cultures, Les Presses de l'Université Laval, Sainte-Foy, 1997, 359 p.

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Le jonc de mariage d'Émélie et son chapelet de nacre avec l'étui en cuir
9 janvier 1906
Saint-Jean-Port-Joli (Québec) Canada
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Crédits:
Photo : Sylvie Chamard

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Première photo de famille d'Émélie et d'Edmond Chamard avec leurs aînées, Adrienne et Gabrielle
En 1914
L'Islet-sur-Mer (Québec) Canada
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Crédits:
Attribuable à Athanase Moreau, photographe

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Les Chamard photographiés au premier quart du XXe siècle
En 1925
Saint-Jean-Port-Joli (Québec) Canada
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Crédits:
Photo : Georges Pelletier

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Émélie se consacre entièrement à sa famille. Méthodique, rigoureuse et calme elle travaille tant que ses tâches quotidiennes ne sont pas complétées. Sa vie durant, elle ne pourra s'astreindre à laisser un ouvrage inachevé. Elle cuisine, maintient la maison impeccable, entretient le parterre de fleurs et voit à ce que chacun soit correctement vêtu. Elle n'a pas oublié le tissage qu'elle pratique encore. À la ferme, le lin est cultivé et quelques moutons fournissent la laine.

Le jeune couple Chamard est généreux et jovial. La maison est souvent investie par de nombreux visiteurs, dont les cousins des États, ceux de la ville qui viennent passer les jours les plus chauds de l'été en campagne, le quêteux qui repart toujours le ventre plein. Une devise règne sous leur toit et Émélie la répétera toute sa vie : " Ce que l'on donne ne nous appauvrit pas ".

Les gens au début du 20e fabriquent presque tout eux-mêmes. Chez les Chamard, on ne fait pas exception. Émélie, outre toute la maîtrise du tissage, de la couture et du tricot, sait confectionner les souliers de toiles, les chapeaux et coudre la fourrure. Elle trouve le temps de cuisiner et de décorer des gâteaux de noces et de créer des bouquets de mariées. Occasionnellement, elle est sage-femme et prépare les corps des défunts pour le rituel de la veillée aux morts.

Dès qu'ils en ont l'âge, les enfants d'Émélie et d'Edmond apprennent ce que leurs parents connaissent et aident tant à la ferme, qu'à la maison ou au commerce un peu plus tard. C'est la dynamique familiale de l'époque. Il faut aussi avouer qu'Émélie tolère peu les personnes à ne rien faire autour d'elle; même le chat était poussé du tapis pour aller chasser !

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La maison et la ferme des Chamard reproduites sur une murale crochetée
Vers 1940
Saint-Jean-Port-Joli (Québec) Canada
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Crédits:
Photo : Judith Douville
Lucille Chamard