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Si Émélie Chamard a eu beaucoup de courage et fait preuve d'avant-gardisme, son époux a démontré une grande ouverture d'esprit. Pour Edmond Chamard, l'acceptation de l'absence de sa femme, entre 1928 et 1946, lui attire parfois des commentaires désobligeants. C'est encore l'époque où " la place de la femme est à la maison " et " un bon mari doit faire vivre sa femme et ses enfants ". Fort heureusement, Edmond Chamard sait passer outre ces remarques. S'il répond, c'est avec humour.

Se replaçant dans le contexte social, pour les cadets l'absence de leur mère ne génère peut-être pas plus de travail que ce que les enfants de leur entourage font à la ferme. Par contre, les aînées deviennent maîtresses de maison avec toutes les tâches que cela incombe. Elles prennent soin des plus jeunes et dans leurs temps libres tissent et tricotent pour garnir l'étalage du commerce qui ne perd pas de sa popularité. Dès qu'un des enfants est capable, il collabore.

En ce qui a trait aux travaux dits " féminins " ou lourds de préjugés lorsqu'ils sont exécutés par la gent masculine, les fils Chamard en font une partie en espérant parfois ne pas trop se faire voir de leurs camarades. Ils ourdissent et aident au passage en lame. Ils savent manier le dévidoir et la tricoteuse à bas. Toujours en considérant l'époque à laquelle ils ont grandi, le travail à la ferme était plus " normal " pour un garçon.

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Premier magasin d'artisanat d'Émélie Chamard à la Demi-Lieue
Vers 1925
Saint-Jean-Port-Joli (Québec) Canada
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Photographe non identifié
The Canadian Textile Museum