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Elizabeth, l'artiste
XIXe siècle
Sainte-Anne-de-la-Pérade (Québec), Canada


Puisqu'elle reçoit une éducation exemplaire dans sa jeunesse, Elizabeth conserve ces notions apprises et les utilisera à bon escient dans la colonie. Toute « jeune femme accomplie » à l'époque se devait de savoir lire, écrire, dessiner, jouer de la musique, danser. Elle maîtrise également la langue française qui lui est très utile auprès de la population locale. Le dessin lui permet de faire des croquis des alentours. Elle joint ses croquis à sa correspondance qu'elle fait parvenir à sa famille et ses amis restés en Angleterre. Cela lui permet de partager avec eux la fierté que lui inspire leur situation. En découvrant la splendeur de leurs propriétés et l'abondance dans laquelle ils vivent, ils ne peuvent que constater leur réussite à l'étranger.

Le carnet de croquis d'Elizabeth est donc très précieux et aussi personnel qu'un journal intime, car il traduit en images ses expériences et découvertes. Dès son arrivée au Canada, elle capture sur papier ses impressions de ce nouveau pays. Pour cela, elle utilise le pinceau et le lavis ou encore la plume et l'encre. Elle demande également à ses enfants de joindre des croquis lorsqu'ils voyagent au loin afin qu'elle puisse découvrir avec eux leur nouvel environnement.

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La nostalgie de l'Angleterre
XIXe siècle
Sainte-Anne-de-la-Pérade (Québec), Canada


Elizabeth écrit fréquemment à son frère qui est resté en Angleterre. La correspondance qu'elle tient souffre souvent des incessants délais que prend une lettre à parvenir en Angleterre par bateau. Elizabeth et son époux surveillent donc fréquemment les départs des bateaux en partance pour l'Angleterre. Ils y remettent leurs missives et quelques paquets à quelqu'un de confiance. Malgré leurs précautions, plusieurs colis et lettres se perdent en chemin. Cet échange permet à Elizabeth Hale de conserver un lien avec son Angleterre natale. Cela apaise sa nostalgie. Elle demande à son frère de lui écrire souvent et parfois de longues épîtres pour décrire les moindres détails de la vie dans la capitale londonienne. Les annonces de fiançailles, de mariages, de naissances ou de décès, et tous les événements qui émaillent de la vie de leurs amis, leurs sont ainsi transmis. Pour Elizabeth, ce sont ces petits éléments d'apparence anodins qui réduisent l'éloignement et amoindrissent son mal du pays.

Malgré la distance qui les sépare, le frère d'Elizabeth reçoit toutes ses confidences, et elle, les siennes. Ils cherchent conseil auprès de l'un et l'autre. Son frère William les a d'ailleurs judicieusement guidés dans leurs affaires financières. De plus, ils discutent fréquemment de l'actualité politique et économique affectant l'Angleterre et sa colonie, le Canada. Elle n'hésite pas non plus à donner son avis, entre autres, lors du mariage de son frère à Lady Plymouth. Elle éprouvait alors quelques réticences face à cet engagement, car Lady Plymouth était beaucoup plus âgée que son frère.

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Lord William Pitt Amherst (1773-1857)
XVIIIe-XIXe siècle
Angleterre
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Collection du Amherst College

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Coupure de journal sur la mode de l'époque
1820
Québec (Québec), Canada


Crédits:
Ackermann's repository, 1820

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La bienséance et la coquetterie
XIXe siècle
Sainte-Anne-de-la-Pérade (Québec), Canada


Madame Hale s'assure de recevoir tout le nécessaire possible au Canada, pour pallier à tout ce qui manque. Elle déplore le fait que les boutiques canadiennes n'ont pas tout ce qu'elle désire afin d'offrir un cadeau convenable à ses proches et se voit mal offrir à ceux-ci une paire de raquettes ou un panache d'orignal avec lesquels ils ne sauraient que faire. Lady Plymouth, l'épouse de son frère lui fait donc parvenir divers objets, tissus, rubans ou robes. Elle se fie au bon jugement de sa belle-sœur pour le choix de tous ces éléments. Ainsi, il est fréquent qu'Elizabeth obtienne un paquet renfermant une pièce d'étoffe aux riches coloris pour confectionner une robe, ou encore plusieurs paires de souliers pour les enfants. De même, sa belle-sœur lui fait parvenir un service à vaisselle aux délicats motifs bleus, trouvé dans une boutique de Londres.

Madame Hale respecte la bienséance, en raison de son éducation. Ainsi, elle n'hésite pas à critiquer les femmes de la colonie qui négligent leur apparence le matin. Elle juge déplorables les manières de ces femmes, notamment le fait de se présenter au petit-déjeuner décoiffé et mal vêtu. Elle remarque d'ailleurs que c'est en après-midi, lorsqu'elles reçoivent des invités, que ces femmes s'habillent décemment. Selon Elizabeth, les dames vertueuses doivent être bien mises pour le plaisir de leur mari et le leur.

En matière d'hygiène, Elizabeth Hale déplore les habitudes de la colonie. Elle remarque, entre autres, qu'il y a un grand malaise entourant la vaccination. Elle n'hésite pas à faire remarquer aux détracteurs que cette méthode est efficace, contrairement à ce que certains en pensent. Ses enfants sont les exemples vivants du bon fonctionnement des vaccins.

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La coquetterie féminine
1820
Québec (Québec), Canada


Crédits:
Musée de la civilisation, Québec
Domaine seigneurial Sainte-Anne

20

La descendance des Hale
XIXe siècle
Sainte-Anne-de-la-Pérade (Québec), Canada


Les descendants des Hale seront les derniers seigneurs de Sainte-Anne, étant donné l'abolition du régime seigneurial au milieu du 19e siècle. Georges-Carleton Hale, fils de John et d'Elizabeth, assure la gérance de l'ancienne seigneurie pendant la période transitoire et ce jusqu'en 1865, date à laquelle le régime seigneurial est démembré.

L'ancien domaine seigneurial, comprenant le manoir et tous les bâtiments, de même que 300 arpents de terres cultivables, devient la propriété de Vital-Jules Alexandre Méthot, un marchand de Québec. Suite à son décès et au remariage de sa veuve, l'ensemble est légué à leur fille, Marie-Anne Méthot et son mari Nelson Ritchie, qui hypothèquent la propriété à plusieurs reprises, sans doute dans le but de financer la construction de leur fromagerie. Ce haut niveau d'endettement entraîne la saisie et la vente aux enchères de leurs biens en 1890.

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Écritoire
XIXe siècle



Crédits:
Musée de la civilisation, collection du Musée chinois des missions des Jésuites
Domaine seigneurial Sainte-Anne

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Brosses
XIXe siècle
Québec (Québec), Canada


Crédits:
Musée de la civilisation
Domaine seigneurial Sainte-Anne

23

Collier, bracelet et boucles d'oreille
XIXe siècle
Québec (Québec), Canada


Crédits:
Musée de la civilisation
Domaine seigneurial Sainte-Anne

24

Elizabeth Hale
XIXe siècle
Sainte-Anne-de-la-Pérade (Québec), Canada


Crédits:
Acteurs: Rose-Anne Déry-Tremblay et Joey Arsenault-Cloutier
Réalisation: David Dufresne-Denis et Caroline Roy-Élement

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Dates et évènements importants pour Elizabeth Frances Hales
XIXe siècle
Sainte-Anne-de-la-Pérade (Québec), Canada


Elizabeth Frances Hale

1774 : Naissance d'Elizabeth Frances Amherst, fille du Général William Amherst et d'Elizabeth Patterson. Suite au décès de ses parents, Elizabeth et son frère aîné William seront élevés par leur oncle Lord Jeffery Amherst et son épouse.

1799 : Mariage d'Elizabeth Frances et de John Hale. De cette union naîtront neuf enfants : Edward, Jeffery, William, Richard, Frances Isabella, Caroline, Mary Louisa, Bernard et Georges-Carleton, de même que trois autres nourrissons décédés en bas âge.

1799 : Le couple Hale arrive au Canada. Les jeunes mariés quittent l'Angleterre à bord du Topaze et accostent à Québec le 13 juin, au terme d'une longue traversée.

1812-1816 : La famille Hale séjourne en Angleterre pendant la durée de la guerre de 1812.

1819 : Achat du domaine et de la seigneurie de Sainte-Anne : John et Elizabeth acquièrent la propriété et, par la même occasion, le titre de seigneurs.

1826 : Décès d'Elizabeth Hale, emportée par le cancer du sein.

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Salon bourgeois - Reconstitution 1
XIXe siècle
Sainte-Anne-de-la-Pérade (Québec), Canada


Crédits:
Musée de la civilisation
Domaine seigneurial Sainte-Anne

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Salon bourgeois - Reconstitution 2
XIXe siècle



Crédits:
Musée de la civilisation
Domaine seigneurial Sainte-Anne