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L'Hospice de la Miséricorde
Début du XXe siècle
Québec (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Bibliothèque et Archives Canada (PA-24251)

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Une nouvelle aile

En 1887, la phase II des plans conçus par David Ouellet est réalisée après plus de onze ans d'attente. On démolit l'ancienne maternité de mademoiselle Métivier pour faire place à l'aile est. Le plan-devis des travaux établi par M. G. Pampalon, maître-maçon, s'élève à 8 237 $, une somme colossale pour l'époque.

La nouvelle aile permet d'accueillir dans de meilleures conditions un plus grand nombre de patientes. Quant à l'aile latérale ouest, elle ne sera jamais réalisée. L'oeuvre pensée par David Ouellet restera inachevée.

Malgré la nouvelle construction, l'oeuvre n'est toujours pas bien considérée dans la population.

Dans une lettre adressée au président du Comité de l'Aqueduc en 1892, la supérieure, soeur Marie-de-l'Assomption (Philomène Thivierge, 1839-1925), fait état de la situation :
"L'oeuvre de la Miséricorde est une oeuvre de charité qui sauve gratuitement la réputation de plusieurs personnes. De plus, cette oeuvre n'est pas de celles que les particuliers aiment à encourager de leurs aumônes. On ne l'apprécie guère que si l'on est obligé de se protéger contre le déshonneur." (Annales de l'Hospice de la Miséricorde, juin 1892)

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Démolition de l'ancienne maternité de mademoiselle Métivier
6 août 1887
Québec (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Journal L'Électeur, 6 août 1887
Bibliothèque de l'Assemblée nationale

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Élévation latérale de l'aile est, donnant sur la rue Ferland
1887
Québec (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Dessin de David Ouellet
Inventaire des Biens culturels, MCCCF

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Élévation principale pour l'agrandissement
1887
Québec (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Dessin de David Ouellet
Inventaire des Biens culturels, MCCCF

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Une " crèche " pour les bébés de la Miséricorde

En septembre 1901, alors que les bébés nés à la Miséricorde sont habituellement confiés aux Augustines de l'Hôtel-Dieu du Sacré-Coeur de Jésus, les Soeurs du Bon-Pasteur décident de les prendre en charge. D'abord accueillis dans une pièce de la Maison mère, rue De La Chevrotière, les bébés sont, dès juin 1902, transférés à la "Crèche", constituée de deux résidences situées rue des Remparts et rue Ferland.

Mère Saint-Vincent-de-Paul, ex-supérieure générale, est nommée directrice de la Crèche en juin 1902. Elle a alors 75 ans! Six autres soeurs l'assistent. Elle se dévouera au service de la crèche jusqu'en novembre 1906. Tout au long de son mandat, et même avant, elle multiplie les quêtes pour ses petits protégés : "Les quêtes lui répugnaient! Elle s'exécutait néanmoins." (Mère Marie du Sacré-Coeur et ses collaboratrices, 1935)

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Bébés nés à l'Hospice de la Miséricorde pris en charge par les Soeurs du Bon-Pasteur
1901
Québec (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Archives Bon-Pasteur

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Mère Saint-Vincent-de-Paul (Marie-Anne Angers, 1827-1907)
1906
Québec (Québec), Canada


Crédits:
Archives Bon-Pasteur

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Une "crèche" pour les bébés de la Miséricorde (suite)

À partir de septembre 1903, les bébés sont hébergés dans une seule maison donnant sur la rue Ferland. Deux ans plus tard, on lit dans les Annales : "[...] 80 bébés sont logés dans une maison de simples particuliers, n'ayant point de cour, ni de galeries suffisantes pour leur faire goûter un peu de bon air." (Annales de l'Hospice de la Miséricorde, 5 juillet 1905)

On comprend pourquoi les Soeurs avaient prié avec plus d'insistance "le grand Saint Joseph" de leur acheter "une belle grande Crèche pour tous les bébés". (Annales de l'Hospice de la Miséricorde, 1er mars 1905)

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Maison sise au coin des rues des Remparts et Ferland ayant servi de Crèche jusqu'en 1908
2012
Québec (Québec), Canada


Crédits:
Musée Bon-Pasteur

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Une nouvelle Crèche

Quatre mois plus tard, monsieur Louis-Adolphe Robitaille, qui "voulait se faire le fondateur d'une Crèche neuve", annonce à Mère Saint-Vincent-de-Paul : "qu'il a fait l'achat du terrain Sharples sur le chemin Ste-Foy et qu'en restant propriétaire, il lui donne pleine liberté de faire faire les travaux nécessaires aux bâtiments, avant d'aller s'y installer avec toute sa maisonnée". (Annales de l'Hospice de la Miséricorde, 5 juillet 1905)

Trois ans après l'achat de monsieur Robitaille, la Crèche de la rue Ferland quitte le quartier pour le chemin Sainte-Foy, là où les enfants pourront profiter du bon air de la campagne. Au nombre de 125, les enfants sont transportés à la nouvelle Crèche.

"À deux heures de l'après-midi, la Maison des enfants, rue Ferland, est complètement déserte, un grand silence y règne. Quelle morne tranquillité, ce soir, à notre Hospice de la Miséricorde!" (Annales de l'Hospice de la Miséricorde, 6 juillet 1908)

Du côté de l'Hospice de la Miséricorde, on continue de recevoir de nombreuses patientes.

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Louis-Adolphe Robitaille (1830-1918)
1908
Québec (Québec), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Soeur Sainte-Virginie (Marie-Elmina Rhéaume, 1864-1939)
Musée Bon-Pasteur

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Les accouchées de la Miséricorde

Dans les annales, les accouchées de la Miséricorde sont désignées sous différentes appellations : pauvres infortunées, brebis infidèles, victimes d'un monde corrupteur, nouvelles épaves, malades, patientes, pénitentes, convalescentes, victimes du Tricentenaire, pauvres âmes déchues, pauvres désolées, coeurs blessés et flétris, âmes qui nous sont chères, chères brebis.

Âgées de 15 à 42 ans, plusieurs sont servantes de maison. Elles viennent autant de la ville que de la campagne et leurs origines sont diverses : canadienne-française, irlandaise, française, anglaise, écossaise, russe, belge, etc.

Le souci de la discrétion étant omniprésent, très rarement a-t-on le prénom des femmes et jamais leur patronyme. Pour préserver le secret de leur condition, elles arrivent souvent au cours de la nuit : "Notre Soeur Supérieure et sa compagne sont souvent dérangées pendant la nuit, par l'arrivée de nouvelles brebis qui choisissent ce temps plus discret pour leur entrée à notre refuge." (Annales de l'Hospice de la Miséricorde, 4 janvier 1917)

Il y a deux catégories de patientes : celles qui peuvent payer (malades privées) et les autres, qui sont admises sans frais : "Beaucoup de pauvres filles sont reçues à la Salle (sic) gratuitement." (Annales de l'Hospice de la Miséricorde, 7 mai 1921)

Les annales mentionnent qu'il y a une salle des patientes et une salle des convalescentes, ce qui laisse supposer que les patientes passent plusieurs jours, voire plusieurs semaines dans l'établissement.

On les occupe avec des travaux de couture et de tricot. En 1920, la compagnie Richard & cie, "qui s'occupe de mica", offre du travail : "Maintenant, la tâche de chaque jour est fixée : les moins habiles en couture effeuillent le mica sans perdre de temps, les autres cousent sous la direction de Sr M.-de-St-Jules." (Annales de l'Hospice de la Miséricorde, 15 septembre 1920)

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Des dames pensionnaires

Fait surprenant : dès les premières années de l'Hospice, des dames prennent pension dans des chambres de l'établissement. Les montants qu'elles déboursent pour leur hébergement vont s'avérer une source de revenus importante pour l'oeuvre.