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Église et rue de Fassett
Vers 1920
Municipalité de Fasset (Petite-Nation, Québec) Canada


Crédits:
Collection Centre de l'Outaouais de Bibliothèque et Archives nationales du Québec (P1000,S1, PN1024)
Textes : Marie-Josée Hugron

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Un plein d'énergie

«Le barrage et l'écluse de Poupore en 1903. En haut à droite, une baie maintenant disparue sous des centaines de milliers de tonnes métriques de copeaux de bois rejetées par l'usine d'écorçage de la compagnie James MacLaren. Le barrage et l'écluse, acquis du ministère des Travaux publics du Canada pour un dollar en 1956, servent d'assises à cette usine, en activité pendant plus de trois décennies à partir de 1959».

Photographe inconnu.
Collection Pierre Louis Lapointe, Série ministère des Travaux publics du Canada.

À partir de Buckingham, la famille MacLaren détient un monopole presque complet sur les pouvoirs d'eau de la rivière du Lièvre, des High Falls jusqu'à l'Outaouais, soit près de 60 kilomètres d'un cours d'eau à haut débit. En 1894, la compagnie d'Albert MacLaren érige la première centrale hydroélectrique qui servira à l'alimentation de ses moulins et à l'électrification de Buckingham ainsi que des localités environnantes. Dans les années 1930, la MacLaren Quebec Power Co ajoutera des centrales à High Falls et à Masson. Aujourd'hui, quatre centrales hydroélectriques privées (Énergie Brookfield et Boralex) fournissent 261 KW d'électricité au réseau : il s'agit des centrales de Buckingham (1914, 1994), High Falls (1927), Masson (1933) et Dufferin (1958).

Les débuts de l'industrie forestière et hydroélectrique sur la Lièvre furent parsemés d’embûches. La première scierie fut construite par Baxter Bowman en 1825 sur la rive droite de la Lièvre à Buckingham. Une deuxième scierie fut ensuite construite en 1831 par Levi Bigelow sur la rive gauche, pratiquement en face de la scierie Bowman.

Le premier glissoir de la Grande Chute («High Falls») fut construit par Bowman vers 1834 et il fut suivi par la construction d'un deuxième glissoir au même endroit par Bigelow.

Les deux scieries changèrent de main plusieurs fois durant les années suivantes, en raison du déclin de la demande pour le bois canadien sur les marchés britanniques et des difficultés financières engendrées par cette perte de marché. En 1872, James et John McLaren devinrent les seuls propriétaires de la scierie Baxter Bowman de la rive droite, jusqu'à la mort de John en 1878. James McLaren devint ensuite le propriétaire unique de la société. La scierie de la rive gauche devint propriété des frères John et Frank Ross, de Québec, en 1873.

La «Grande Chute», d'une hauteur de 150 pieds exigeait l'utilisation de glissoirs pour y faire passer sans encombre les billots ou grumes de bois récoltés en amont des High Falls. Les glissoirs, érigés par des firmes privées et réservés à leur seul usage, bloquaient l'exploitation des concessions forestières d'en amont par des compagnies concurrentes.

Le 27 août 1889, le rapport J.B. Charlseon recommanda au gouvernement d'obliger les deux firmes à donner accès aux glissoirs à leurs compétiteurs moyennant un tarif unitaire. James MacLaren et Frank Ross s'y sont opposés et Québec fit marche arrière. L'affaire refait surface le 10 juillet 1900 lorsque le rapport de Louis-A. Vallée recommanda la même chose. L'adoption du décret ne se fit qu'en avril 1903.

Le 9 mai 1901, la MacLaren fit l'acquisition des concessions forestières de Ross Brothers. La vente fut confidentielle sous seing privé et le prix de la vente est inconnu, puisque le dossier du Ministère des Terres et Forêts à été égaré.

Le 3 août de la même année, la MacLaren fit l'achat de la Ross Brothers pour un prix de 300 000$.

La concession des pouvoirs d'eau de la Grande Chute fut ensuite vendue à la MacLaren en novembre 1901 pour la somme de 7 500$. Une autre concession pour les pouvoirs d'eau situés sur la Lièvre, entre le village de Buckingham et l'embouchure de la rivière des Outaouais, fut ensuite vendue à la MacLaren en janvier 1902 et décembre 1904, cette fois pour une somme de 5 500$. En 1901-1902, James MacLaren fit construire la première pulperie mécanique à Buckingham. Le monopole de la MacLaren sur l'industrie forestière et hydroélectrique sur la Lièvre était presque entier.

La MacLaren et les chemins de fer

À partir de 1885, le «landing» de Buckingham et Masson sont reliés par un embranchement de chemin de fer du CPR. Le 12 janvier 1895, une nouvelle loi entérina le monopole de distribution d'électricité et de construction de voies ferrées de 30 ans accordé par le canton et le village de Buckingham à la «Light, Heat and Power» d'Albert MacLaren. En 1905, la compagnie d'Albert MacLaren devint la «Lievre River Valley Power, Traction and Manufacturing Company».

Source : Pierre Louis Lapointe, Autopsie d'un monopole dans l'industrie forestière du Québec. Le cas de la Basse-Lièvre, 1895-1945. http://cif-org/uploads/Website_Assets/QC_dec2011.pdf
Pierre Louis Lapointe, La vallée assiégée. Buckingham et la Basse-Lièvre sous les MacLaren, 1895-1945, Gatineau, Éditions «Vents d'Ouest», 2006.

http://www.carrefourforetinnovations.gouv.qc.ca/colloques-themes/pdf/presentation-histfores-lapointe.pdf

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Le barrage et l’écluse de Poupore en 1903
Au cours de l'hiver 1903
Poupore, à 13 km de Buckingham, Petite-Nation (Québec) Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Pierre-Louis Lapointe, Ph.D. Historien
Nicole Catelier, Cinémanima
Marie-Josée Hugron, Centre d'interprétation du patrimoine de Plaisance

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Le canton de Ripon

Au milieu du 19e siècle, un peu avant 1850, des colons ont commencé à s’établir sur les terres de la Couronne Britannique, à l'extérieur de la Seigneurie de la Petite-Nation, afin de se soustraire au système seigneurial. Les premiers choisirent les cantons juste à l'extérieur de la seigneurie, afin de rester près des centres de population. Quelques-uns adoptèrent donc les cantons de Ripon et d’Hartwell.

Les premiers colons de Ripon s’installent en « squatters » vers 1846. Ils choisirent comme site des terres bordant la rivière de la Petite-Nation, au nord de la seigneurie. Le premier de ces colons fut David Grosleau, de Montebello, qui en septembre 1846, vint planter sa tente sur le bord de la Petite Nation, non loin du lac qui porte aujourd'hui son nom. L'année suivante, d'autres colons arrivèrent. C'étaient Pierre Marcoux, Joachin Cyr, Hubert Séguin et Louis Brazeau.

Armés d’un solide courage, particulièrement face aux dangers qui les attendaient en chemin, ils descendaient en canot la rivière Petite Nation, puis la rivière des Outaouais jusqu’à Papineauville, pour y vendre, au magasin général ou sur le quai, la potasse qu’ils produisaient. Ils en rapportaient de la farine, du lard et les outils nécessaires à leur installation.On les retrouvait près du lac Cimon, dans la plaine du Mont Vézeau, sur la rive ouest de la Petite-Nation entre le lac Grosleau et près du site futur de la centrale hydroélectrique et des chutes plus tard appelées «Les chutes à Joubert».

Le nom « Chutes à Joubert » reprend le patronyme du propriétaire du terrain adjacent. Les chutes se sont aussi déjà appelées « Chutes à Neveu », du nom d'un ancien propriétaire.
Les développements s’accentuèrent dans les années 1850. Région de colonisation du Bas-Canada absorbant le trop-plein de la vallée du Saint-Laurent, les premiers colons viennent surtout de Rigaud et Vaudreuil. Comme vers la fin de la décennie, les anciennes paroisses devenaient surpeuplées, de plus en plus de familles s'établissaient dans les cantons entourant la seigneurie. Une nouvelle et jeune population venait tenter sa chance sur les nouvelles terres qui s’ouvraient en Outaouais; c’était la deuxième vague de colons. La première vague s’était déjà implantée dans la Seigneurie de Papineau, soit dans les paroisses de Montebello, Papineauville et Saint-André-Avellin.

Déjà en 1851 une quinzaine de famille s'étaient installées comme « squatters » sur les terres de la Couronne, autour du lac Grosleau et sur la rive ouest de la rivière de la Petite Nation. Cette année là, au moment de l’arpentage du territoire par Édouard Leduc, on comptait une vingtaine de familles de colons, dont la majorité s'étaient établies sur les rives est et ouest de la rivière de la Petite-Nation, dans les actuels rangs 2, 3 et 4.

D’autres familles suivirent le même parcours et s'installèrent le long de la rivière, dans le canton d’Hartwell. Certains allèrent même jusqu’au lac Simon. Le canton d'Hartwell fut arpenté en 1861 par le notaire Édouard Leduc de Saint- André-Avellin. Il avait terminé l’arpentage du canton de Ripon en 1855, ce qui ouvrit la voie à une première vague d’immigration.

En 1856, Hyacinthe Proulx érigea un moulin à farine sur les chutes près du village actuel de Ripon. Dès lors, les colons furent dispensés d’aller chercher leur farine à Montebello ou à Papineauville.
En 1857, 64 familles s'étaient déjà installées dans le canton de Ripon et 30 dans le canton d’Hartwell. On trouve là quelques familles indiennes de la tribu Oueskarini aussi appelés les Algonquins de la Petite Nation, dont entre autres les familles Simon et Canard Blanc. Un an plus tard, la population avait atteint plusieurs centaines de personnes.

Au recensement de 1861, on compta 109 familles pour environ 600 personnes dans le canton de Ripon et 41 familles pour une population de 209 personnes dans le canton d’Hartwell.

Ainsi, le 1er janvier 1861, le gouvernement érigeait la municipalité du canton de Ripon en vertu de la Proclamation de 1855 sur les municipalités qui stipule que le conseil de comté peut procéder à l’érection d’une municipalité « chaque fois qu’un recensement ou une énumération spéciale des habitants d’une place extra paroissiale contient une population de plus de 300 âmes ». La constitution de Ripon en municipalité survient à la suite de sa séparation de Saint-André-Avellin, sanctionnée par une résolution du Conseil de comté d’Ottawa le 10 octobre 1860, résolution qui annexe le comté de Hartwell au comté de Ripon. Le Conseil de comté d’Ottawa fut ultérieurement divisé en quatre conseils de comté : Labelle, Wright, Gatineau et Papineau.

Cette résolution constitue l’acte de naissance d’une municipalité et la preuve de son existence juridique. Malheureusement, le décret d’érection et le premier livre des minutes du conseil de Ripon furent brûlés dans l’incendie des archives du conseil de comté qui eut lieu en 1875 à Ottawa. Dix autres municipalités furent touchées par cet incendie, dont entre autres Low, Kazabazua, et Mulgrave et Derry.

Durant des décennies, la destruction de ces documents ne causa aucun problème, jusqu’à ce que des citoyens y trouvent un prétexte pour ne pas payer leurs taxes. Conscient du problème, le gouvernement du Québec sanctionne le 19 décembre 1981 la loi 26 confirmant l’existence de ces municipalités, et ce depuis leur date d’érection par le conseil de comté.

Cette municipalité, nouvellement constituée, se situait à 24 km au nord-ouest de Papineauville, en Outaouais et à l’ouest de Saint-André-Avellin, à l’ouest de la rivière de la Petite-Nation.

L’origine dénominative de la municipalité de Ripon n’a pu être élucidée avec certitude à ce jour. On s’accorde généralement à voir dans son nom celui d’une ville anglaise du canton de York datant du VIIe siècle et célèbre pour sa cathédrale. On raconte que son nom a été donné au canton de Ripon, vers la fin du XIXe siècle, par un arpenteur né dans cette ville de l'Angleterre.
Au cours de la décennie de 1860, un moulin à farine, un moulin à scie et une forge y furent construits, mais ces constructions n'ont pas survécu aux ravages du temps. Il n’en subsiste aujourd’hui que quelques traces.

C’est en 1923 que le village fut constitué civilement. Il a fusionné vers le début du XXIe siècle avec le canton du même nom.

La constitution de Ripon en municipalité survint à la suite de sa séparation de Saint-André-Avellin, sanctionnée par une résolution du Conseil de comté d’Ottawa le 10 octobre 1860. Le fait que la municipalité de Ripon ait été détachée de Saint-André-Avellin explique le nom paroissial qui se veut un hommage à Adrien-Casimir Guillaume, curé de Saint-André-Avellin, qui s’intéressa et s'impliqua de près à la fondation de la paroisse. La paroisse de Saint-Casimir de Ripon existait depuis 1858, même s’il aura fallu attendre jusqu'en 1880 pour qu’elle soit érigée canoniquement.
Il est à noter que la municipalité de Ripon s’est élargie depuis la fusion entre le village et le canton qui a eu lieu le 3 mai 2000.

Source : Noms et lieux du Québec, Commission de toponymie du Québec, 1994
Comité du Patrimoine de Ripon, consulté le 12 décembre 2012.
http://patrimoineripon.com/histoire.shtml

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La centrale électrique de Ripon
1942
Municipalité de Ripon (Petite-Nation, Québec) Canada


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Une mention pour Ripon

La municipalité du village de Ripon fut créée en 1923 et son premier maire se nommait Joseph Landriault. Une rue du village, ouverte sur les terres de la famille Landriault, porte d’ailleurs son nom. C'est le 1er juillet 1864 que s'est ouvert le premier bureau de poste de Ripon, sous le nom d'Aubigny et dont monsieur P.G. Aubry fut responsable jusqu'à décembre 1874.

Quand son successeur, monsieur Jean-Baptiste St-Pierre, fut nommé en avril 1875, le bureau prit le nom officiel de Ripon. Il est à noter que la municipalité n'existe plus depuis le 3 mai 2000. En effet, à cette date, la municipalité du canton de Ripon et la municipalité du village de Ripon se regroupaient pour constituer la nouvelle municipalité de Ripon.

La paroisse Saint-Casimir de Ripon a été érigée canoniquement le 28 juin 1880 et civilement le 17 février 1881 du temps du curé Jacob Guay. Elle était alors en plein développement et comptait près de 200 familles. En plus de la cure de Saint-André-Avellin, l'abbé Guillaume visitait ses ouailles et dispensait les services religieux aux habitants de Ripon, de Hartwell et des alentours. Il célébrait la messe dans ces missions deux fois par mois. Faute de chapelle publique, la tradition veut que, à Ripon, ce fut la maison d’Hubert Séguin qui servit à cette fin.

En 1865, on procéda à la construction d’une chapelle avec un appartement sur le site choisi près du moulin. Le nouveau curé Olivier Boucher prit en charge le processus des formalités inhérentes à la fondation d’une paroisse. Dans le rang 4, à moins d'un kilomètre après les chutes sur votre gauche, se dresse une belle croix de chemin; sachez qu'elle marque encore l'endroit où fut érigée la première chapelle de Ripon... qui a vécu moins d'un an.

Un autre bureau de poste digne de mention est celui de Jarnac, lequel existait dès 1894 et qui est définitivement fermé en 1953. Situé à l'ouest de la rivière Saint-Sixte, au nord du lac en Cœur, ce hameau dont le nom a été officialisé le 9 février 1960 par la Commission de toponymie, évoque la ville de Jarnac, en Charente, où le duc d'Anjou a défait, le 13 novembre 1569, Gaspard de Châtillon, sire de Coligny et Louis de Condé. Ce dernier a été assassiné à la fin de cette bataille.

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Rivière de la Petite-Nation dans le secteur de Ripon
1938
Municipalité de Ripon (Petite-Nation, Québec) Canada


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La belle histoire d'un petit village

Ripon a connu la prospérité, malgré la faible fertilité de ses sols. Dans l’entre-deux-guerres (1920-1940), sur les rues Boucher et Principale, bordées d’ormes majestueux, on ne dénombrait pas moins de 5 postes d’essence, 3 magasins généraux, 2 restaurants, une boulangerie, une1 boucherie, une succursale de la Banque Provinciale, une scierie et un entrepôt à poteaux pour les fils électriques. Avec le 3e carnaval en importance au Québec, Ripon rayonnait de modernisme et de dynamisme.

L'exode des gens de la campagne vers les centres urbains qui suivit la Deuxième Guerre fut un dur coup pour le village, qui perdit progressivement plusieurs de ses commerces, comme c'était le cas un peu partout au Québec.

Aujourd’hui, de nombreuses familles quittent la ville et reviennent s'installer à la campagne. Avec son nouveau marché public, les circuits des Montagnes Noires, une foule d’artisans, d’éleveurs, de producteurs et de transformateurs agroalimentaires ainsi que de nombreux projets, Ripon aborde avec optimisme une nouvelle page de son histoire.

De nombreuses traces des belles années du village sont tout de même demeurées en place, tels des monuments, fiers témoignages d'un passé riche et glorieux. Les nombreux bâtiments qui témoignent de ces années ont été préservés et améliorés au fil du temps par des amoureux du patrimoine.

PRINCIPAUX BÂTIMENTS D'INTÉRÊT PATRIMONIAL
46, rue Principale
CouvEnt de Ripon,

Sa construction débuta en 1920 et fut complétée en octobre 1922. Au premier étage, il y avait quatre classes (de la 1ère à la 9e année). La 4e classe à droite de l'entrée principale était réservée aux garçons à partir de la 6e année, ils avaient un homme comme professeur, alors que les religieuses enseignaient dans les trois autres. Vers les années 1950, les garçons de 3e, 4e et 5e année ont été regroupés et ont eu une laïque comme institutrice.

Compte tenu des difficultés de déplacements à l’époque, l’on optait pour l’école de proximité. Le réseau scolaire de Ripon comptait donc l’école du village et des écoles de rang, avec institutrice résidente, au coin du chemin du lac Grosleau et du chemin Meunier (1867) à Valençay (1884) et à la 6e concession (Lac Scraire ou Scryer). Un total impressionnant de 317 enfants fréquentaient l’école en 1884.

58, rue principale
Ancien presbytère,

Construit en 1915 par l’entrepreneur Louis Lemieux de Hull sur les plans de l’architecte P. Brodeur, l’immeuble hébergea les curés de Ripon en commençant par l’abbé Jean Jacob Guay, curé de 1875 à 1926.

C’était un des plus beaux presbytères de l’archidiocèse selon Mgr Charles Hughes Gauthier, archevêque d'Ottawa, qui l’inaugura en novembre 1916. En 1960, il devint l’hôpital Notre-Dame de Ripon, propriété de M. Gauthier, qui y installa un foyer pour aînés.

81, rue principale
Ancien presbytère

Construite au 60, rue Principale et dotée d’originales fenêtres rondes au pignon, la maison a été utilisée comme presbytère jusqu’en 1914. Elle a ensuite été déménagée sur la route glacée par des attelages de chevaux pour laisser la place au nouveau presbytère. Une fois installée sur son site actuel, elle fut la résidence du docteur Adam; le premier bureau de la coopérative électrique Papineau-Est (1947), et hébergea le salon funéraire Hubert Villeneuve dans les années 60. Pendant plus de 70 ans, elle a été la propriété d’Albert et Rémi Dupont.

LE CIMETIÈRE

De l’entrée principale, on peut voir, au fond, une grande croix. Près de cette croix quatre curés sont enterrés : Jean-Jacob Guay (1926), Louis Ranger (1958), Polydore Major (1965) et Léo-Paul Martel (1976). On remarquera à la droite un grand espace où il n’y a pas de monuments. A cet endroit, se trouve une grande fosse commune dont la partie à droite était réservée à l’inhumation des enfants qui n’avaient pas été baptisés ou ondoyés (baptême réduit à l’ablution baptismale, sans les rites et prières habituels).

Une cinquantaine de personnes identifiées sont enterrées dans une deuxième fosse, à l’extrême droite et une troisième se trouve à gauche de l’entrée. À l’époque, peu de gens avaient l’argent nécessaire pour acheter un lot au cimetière. Une place dans la fosse commune coûtait deux dollars en 1920. Selon les registres de la paroisse, Elmire, la petite fille de Désiré Périard et Basilice Daoust, décédée en 1866 à l’âge de 7 ans environ, serait la première personne à avoir été enterrée dans le cimetière. En 1878, Joseph Crégheur a été le premier citoyen de Ripon à acheter un lot (601A) pour offrir une sépulture à sa fille Léocadie décédée à l’âge de 23 ans.

10, RUE PRINCIPALE
MAGASIN GÉNÉRAL QUESNEL

Premier magasin général du village, on y vendait de tout, de la robe de baptême au cercueil. M. Oscar Quesnel vendait au comptant, mais faisait surtout du troc, échangeant sa marchandise contre bois de poêle et légumes qu’il mettait dans son entrepôt de la rue Landry. En hiver, la remise à l’arrière du magasin servait d’abri pour les attelages de chevaux des paroissiens venant à la messe dominicale.


73, RUE PRINCIPALE

Construite autour de 1930 par Narcisse Perreault, cette maison de ferme traditionnelle est revêtue de tôle embossée. Ce matériau, développé vers les années 1870, a d'abord été utilisé comme revêtement intérieur dans des édifices institutionnels et commerciaux. Au tournant du siècle, son usage se répandra aux bâtiments résidentiels et on le retrouvera aussi bien à l'extérieur qu'à l'intérieur.

43, RUE PRINCIPALE

Cette maison au revêtement d’ardoise a eu plusieurs fonctions au cours du dernier siècle. Elle a été la toute première école du village en 1862, où Mme Sophie Sabourin, épouse du forgeron Antoine Landriault, a été la première enseignante. Elle a aussi été la propriété du curé de Ripon, Jean Jacob Guay, jusqu’en 1902. Trois religieuses de la congrégation des Soeurs des Saints-Coeurs de Jésus et de Marie y ont logé de 1918 à 1922, date de l’ouverture du couvent voisin.

34, RUE RANGER

Construite vers 1900 par Antonio Patry, cette maison de colonisation a été préservée dans son état original. On notera les décorations dans le revêtement de bardeau de cèdre et sa structure traditionnelle avec les chambres en combles et la cuisine d’été à l’arrière, qui permettait de cuisiner au bois sans réchauffer le logis principal.

36, RUE BOUCHER

Maison de style vernaculaire américain à deux étages, construite autour de 1928. Joseph-Hubert Sabourin et son épouse Rosina Bélisle en furent les premiers propriétaires. Elle est remarquable pour son revêtement de tôle embossée d’origine, ainsi que pour son toit, recouvert de tôle «agrafée» fabriquée par les ferblantiers Crispin et Valois de St- André-Avellin.

LE MARCHÉ PUBLIC; Souvenir du passé TOURNÉ vers l'avenir

Au marché public, le promeneur remarquera le campanile de bois qui abrite la cloche de la première chapelle de Ripon qui se trouvait sur le chemin du Lac Grosleau, là où est maintenant érigée une croix de chemin. La cloche avait été confiée au début du siècle à la famille Rochon par le curé Polydore Major. Elle a été retournée à la communauté riponnaise en juin 2011.

Source : Extraits de la brochure «1861 - 2011– 150e Anniversaire de Ripon.» Circuit patrimonial, Août 2011. Produit par le Comité du patrimoine de Ripon, avec l'appui du CLD.

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Rivière de la Petite Nation en hiver, dans le secteur de Ripon
Hivers 1938
Municipalité de Ripon (Petite-Nation, Québec) Canada


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Un lac, une plage

La municipalité de Lac-des-Plages a, comme beaucoup d'autres municipalités avant elle, changé plusieurs fois de nom légal. Son histoire est liée de près au développement de l'industrie forestière, mais comme partout ailleurs dans la région, les autochtones connaissaient et parcouraient cette région depuis 4 000 à 6 000 ans.

La proclamation du canton de Suffolk eut lieu en 1874. La constitution de la municipalité des cantons-unis de Suffolk-et-Addington suivit en 1885. L'année suivante (1886), l'ouverture d'un premier bureau de poste eut lieu, sous le nom de Lac-Rond, nom donné à l'époque au lac des Plages. C'est vers 1890 qu'arrivèrent les premiers colons (Archambault, David, Désormeaux, Lafantaisie, Schmidt) venus s'établir dans le futur canton d'Addington, dont la proclamation eut lieu en 1892. La première route carrossable fut construite en 1900 et le bureau de poste de Lac-Rond prit le nom de Des Ormeaux en 1910.

En 1920, il y eut mise en exploitation d'un moulin à scie à la décharge du lac des Plages. L'ouverture des registres de la paroisse Saint-André suivit en 1924. Le bureau de poste de Des Ormeaux changea de nom pour Lac-des-Plages en 1933 et l'inauguration de la première chapelle suivit en 1935, construite par le curé Florent Sylvestre (1932-1935). Elle était d'une dimension de 65' x 35' . La construction en fut arrêtée un certain temps, faute de finances adéquates.
Le 1er janvier 1950 fut constituée la municipalité de Lac-des-Plages par détachement de celle des cantons-unis de Suffolk-et-Addington.

Le 12 mai 1955, un incendie détruisit la chapelle Saint-André de Lac-des-Plages, construite en 1935 et elle fut reconstruite en 1957. Le 23 avril 2009, un autre incendie réduisit en cendres les restes de l'hôtel Lac-des-Plages (anciennement Auberge Mon-Chez-Nous), institution qui a marqué l'histoire de Lac-des-Plages. Une vingtaine de pompiers de quatre municipalités différentes ont mis plus de 9h pour venir à bout du brasier, d'une rare intensité.

La dénomination du Lac-des-Plages, situé à environ 30 km au nord de Montebello, entre Duhamel et Amherst, a été suggérée par plusieurs villégiateurs séduits par la beauté des plages qui l'environnent. Tout naturellement, elle a été attribuée à la municipalité créée en 1950 sur ses bords et, en 1933, au bureau de poste qui la dessert, son territoire ayant été détaché de celui de la municipalité des cantons unis de Suffolk-et-Addington.

Les lieux constituent un centre de villégiature largement fréquenté depuis plus de 50 ans, qui fait l'objet de la légitime fierté des Plageois, lesquels auraient pu être identifiés sous une toute autre dénomination collective puisque le lac a porté les noms successifs de Lac Rond, Lac Désormeaux (1932-1957), en l'honneur d'un pionnier, Norbert Désormeaux, arrivé sur le territoire en 1890, de même que celui de Lac des Sables. Ces variantes dénominatives ont tour à tour servi à identifier le bureau de poste de 1886 à 1910 connu alors sous l'appellation de Lac-Rond, puis de Des Ormeaux entre 1910 et 1933.

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Une plage du Lac des Plages
1947
Municipalité de Lac-des-Plages (Petite-Nation, Québec) Canada


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Un ministre des Postes qui laisse sa trace

Thurso doit son nom à un ministre des Postes qui connaissait son histoire... et ses électeurs. En 1807, un groupe de colons originaires d'Écosse se sont installés dans la partie sud de la vallée de la rivière Blanche. Le canton était à cette époque dénommé Lochaber Gore. Ces colons étaient originaires, entre autres, de Thurso, des Highlands, de Lochaber, de Gore et d'autres régions du nord de l'Écosse.

En 1822 eut lieu l'établissement de la première église baptiste. L'arrivée des premiers colons irlandais suivit de peu en 1830. S'ensuivit donc la fondation d'une mission protestante en 1839 et l'arrivée des premiers colons canadiens-français en 1840.

En 1842 eut lieu la fondation de la mission catholique Saint-Jean-l'Évangéliste; son territoire couvrait une partie du canton de Lochaber. La nomination du premier curé résidant et l'ouverture des registres de la paroisse eurent lieu en 1864.

C'est le 8 juin 1845 que fut constituée la municipalité du canton de Lochaber. Il y eut abolition de la municipalité le 1er septembre1847 et reconstitution de la municipalité du canton de Lochaber le 1er juillet 1855.

Lors de la création du premier bureau de poste en 1853, les habitants de cette partie du canton de Lochaber demandèrent au ministre de nommer la nouvelle localité "Cameron" parce que les pionniers du village appartenaient en grande partie à ce clan écossais. Le ministre dut refuser étant donné qu'il y avait déjà une localité canadienne de ce nom, mais il proposa le nom de "Thurso", d'où une grande proportion des habitants de Lochaber étaient originaires.

En conséquence, la municipalité de village créée en 1886 lors d'un détachement de la municipalité de canton de Lochaber fut érigée sous le nom de Thurso, en l'honneur de la ville du nord de l'Écosse.Ce nom fut conservé lors de la modification de son statut en celui de ville en 1963.

La construction de l'église presbytérienne illustrée sur cette photo fut construite en 1875. C'est aujourd'hui l'Église Unie de Thurso.

En 1877, lors de l'arrivée du chemin de fer à Thurso, la communauté comptait déjà plus de 2000 personnes, principalement issues de communautés protestante, anglicane ou baptiste d'Écosse, d'Irlande mais on comptait également des Canadiens-Français. La communauté devait une grande partie son essor économique à la diversité de ses premiers occupants.

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Presbyterian Church, Thurso, P. Quebec, carte postale 9x14 cm, Ottawa, L.E. Chevrier
Vers 1920
Municipalité de Thurso (Petite-Nation, Québec) Canada


Crédits:
Fonds Rodolphe Léger (P28, D317)

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De Villeneuve à Val-des-Bois

Au début du 19e siècle, les premiers voyageurs à découvrir les cours d'eau de notre belle région étaient si émerveillés par la beauté des paysages et par les forêts denses de la région qu’ils la surnommèrent la « Vallée du Bois ».

Le canton de Villeneuve possédait de grandes forêts et contribua ainsi à fournir une portion du bois qui partit de Québec vers les chantiers maritimes et navals anglais. Au cœur de ce véritable royaume forestier, Val-des-Bois se développera autour de l'exploitation de cette ressource.

C'est l'arpenteur J.W. Maçon qui réalisa l'arpentage primitif du futur canton de Villeneuve en 1853.
Le recensement de la province du Canada du canton de Villeneuve de 1861 fait état de la présence de 13 cellules familiales composées de 93 personnes. Les noms de famille qui apparaissent à ce recensement sont les suivants : Lépine (8 personnes), Lapratte (6 personnes), Lefebvre (11 personnes), David (12 personnes, 2 cellules familiales), Durand (7 personnes), Faubert (9 personnes), Seguin ( 6 personnes), Larocque (11 personnes), Prévost (11 personnes, 2 cellules familiales), Doe (1 personne), Saint-Denis (11 personnes).

Au même recensement, pour le canton de Bowman, celui-ci fait voir que quatre chantiers sont tenus dans ce canton; premier camp (16 personnes) second camp (19 hommes) troisième camp (40 hommes) et quatrième camp (40 hommes). De plus, 19 familles sont établies dans le même canton.

Le 31 mai 1869, la première concession d'une lettre-patente fut émise à Andrew Thomson pour le demi-lot A du Rang IX (59 acres) du canton dans le canton Villeneuve.

L'érection légale du canton de Villeneuve, eut lieu le 19 février 1873. L'ouverture de son premier bureau de poste se produisit en 1878. Il portait le nom du bureau de poste de Val-des-Bois, et son nom fut plus tard attribué au village.

En 1885, la constitution de la municipalité des cantons unis de Bowman et Villeneuve fut créée à partir des cantons cadastraux homonymes. Le 1er janvier 1891 fut ouvert le premier registre permettant l'inscription des naissances, mariages et sépultures de cette mission.

C'est en 1898 qu'une première requête fut signée par 43 francs-tenanciers de la municipalité des cantons unis de Bowman-et-Villeneuve pour obtenir l'érection canonique d'une paroisse dont l'archevêché d'Ottawa ne donna pas suite.

Le 2 décembre 1907, 74 résidents de la municipalité des cantons unis de Bowman-et-Villeneuve signèrent une seconde fois une requête pour l'obtention d'une paroisse. Le décret d'érection canonique de la paroisse de Notre-Dame-de-la-Garde, couvrant la quasi totalité des cantons Bowman-et-Villeneuve, fut émis le 12 février 1908.

En 1913, la municipalité fut amputée d'une portion de son territoire équivalente à la municipalité de canton de Bowman et la municipalité des cantons unis de Bowman-et-Villeneuve changea son nom pour la municipalité de canton de Villeneuve.

La construction d'un barrage à la chute de High Falls par James Maclaren eut lieu en 1929. Vint-et-une familles furent délogées par la hausse des eaux de la rivière du Lièvre.

Finalement, en 1958, Villeneuve changea son nom pour celui de la municipalité de Val-des-Bois.

Sources : Municipalité de Val-des-Bois (http://www.val-des-bois.ca/)
Wikipedia : http://fr.wikipedia.org/wiki/Val-des-Bois (consulté le 13 décembre 2012)