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5 décembre 2006

Bonjour grand-papa,

J'ai oublié de te dire une chose très importante dans ma lettre de la semaine dernière; une chose que j'ai découverte à propos du territoire de la réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre. En plus d'avoir été reconnu comme réserve mondiale de la biosphère, le lac Saint-Pierre se distingue aussi comme étant le site où les plus grands gestes de conservation ont été posés depuis les 10 dernières années au Québec.

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Des arbres solitaires sur le rivage d'une île
Sainte-Anne-de-Sorel (Québec), Canada


Crédits:
Sylvie Ouellet

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Tu te rappelles de la définition d'une réserve de biosphère de Normand Gariépy, n'est-ce pas? Une réserve de biosphère doit détenir des caractéristiques uniques mondiales, mais elle doit également être un exemple de développement durable pour le reste du monde. Dans le cas de la réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre, les exemples sont nombreux. Laisse-moi donc t'en souligner quelques-uns.

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Une rive envahie par la sagittaire, plante verte à feuilles en forme de flèche
Sainte-Anne-de-Sorel (Québec), Canada


Crédits:
Sylvie Ouellet

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Le dragage de la Voie maritime du Saint-Laurent a causé des dommages importants à la faune et à la flore du fleuve Saint-Laurent et, par le fait même, à celles du lac Saint-Pierre. Outre les dommages causés par la navigation (érosion des berges), le dragage a détruit plusieurs habitats naturels tels que les fosses à poissons naturelles. En tant que pêcheur d'expérience, je suis certaine que tu connais bien l'importance de ces fosses qui servent de lieu de reproduction et de garde-manger pour certaines espèces de poissons. Malheureusement, elles ont été remplies par le dépôt de sédiments provenant des opérations de dragage.

La bonne nouvelle c'est qu'aujourd'hui, afin de prévenir la destruction d'habitats naturels importants comme ces fosses naturelles, les sédiments sont déposés en un seul endroit prédéterminé. Aussi, les impacts sur l'environnement ainsi que sur les populations de poissons sont minimisés.

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Bouée servant à diriger les embarcations et les navires qui naviguent sur le fleuve Saint-Laurent
Fleuve Saint-Laurent (Québec), Canada


Crédits:
Michel Lavallée

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Jeunes pêcheurs à un tournoi de l'Association de chasse et pêche de Sainte-Anne-de-Sorel (ACPSA)
Sainte-Anne-de-Sorel (Québec), Canada


Crédits:
Pierre Descheneaux, directeur de l'ACPSA

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Lors de mes recherches, j'ai appris que la Grande-Île, située au nord-est de l'île de Grâce, abritait la plus grande héronnière en Amérique du Nord. Tu savais cela? En discutant avec Louis Gagné, j'ai appris que le gouvernement du Québec en avait fait l'acquisition afin de la protéger et d'y assurer une gestion intelligente des ressources. Ce geste a été reconnu par l'UNESCO comme un acte de conservation important. Par contre, il est aussi important de mentionner que des gens habitent toujours sur cette île. Après l'acquisition de l'île par le gouvernement, le plan consistait à expulser ces gens afin de protéger ce lieu de nidification des hérons. Après maintes discussions sur le sujet, les gestionnaires de l'île ont fini par accepter que les occupants y demeurent. Par contre, ils seront les derniers à bénéficier de ce privilège puisque celui-ci n'est plus transmissible.

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Un Grand héron dans le feuillage au bord du chenal
Sainte-Anne-de-Sorel (Québec), Canada


Crédits:
Normand Gariépy

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La cohabitation entre les complexes industriels de la région de Sorel-Tracy et l'habitat naturel unique que représente la réserve de la biosphère du Lac-Saint-Pierre est assurément, selon Normand Gariépy, l'une des raisons pour lesquelles l'UNESCO a désigné le lac Saint-Pierre comme exemple de développement durable et de conservation. Tu as travaillé toute ta vie dans une usine de la région. Tu seras sûrement d'accord pour dire que les industries du Bas-Richelieu ont longtemps figuré parmi les usines les plus polluantes du fleuve Saint-Laurent.

Par contre, il est étonnant qu'elles aient également été les premières à tourner au vert; c'est-à-dire à se conformer aux nouvelles normes de protection de l'environnement. Ce virage vers des pratiques de développement durable a prouvé à l'UNESCO que les industries de la région sont conscientes de leur impact négatif sur la santé du fleuve Saint-Laurent et du lac Saint-Pierre. Elles sont prêtes à modifier leur comportement afin de réduire cet impact sur l'environnement.

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Une vue aérienne du fleuve Saint-Laurent et d'un complexe industriel de la ville de Sorel-Tracy
Sorel-Tracy (Québec), Canada


Crédits:
Normand Gariépy

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Deux kayaks contre un monde industrialisé
Sainte-Anne-de-Sorel (Québec), Canada


Crédits:
Denis Boisvert
Prêt : Les îles à la rame

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La halte migratoire de l'Oie des Neiges à Baie-du-Febvre est également un très bon exemple de développement durable. Voyant la difficulté des oiseaux à se reposer au cours de leur long voyage, on a développé la gestion agrico-faunique. Ce nouveau type de gestion permet aux agriculteurs et aux oiseaux de cohabiter sur les terres de Baie-du-Febvre malgré les crues printanières. Cette pratique consiste à inonder volontairement des bassins afin de permettre aux oiseaux de se reposer dans un habitat protégé. Après le 8 mai de chaque année, les bassins sont asséchés. Les agriculteurs peuvent alors cultiver la terre.

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Les oies blanches de Baie-du-Febvre et les terres de la plaine inondable
2004
Baie-du-Febvre (Québec), Canada


Crédits:
Rosaire Lemay