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Les milieux aquatiques ont toujours subi et subiront encore des changements de diverses natures qui influencent sa flore et sa faune. À la fin des années 1920, après une période d'abondance, il y a une baisse draconienne de la ressource halieutique, entre autres de la morue et du saumon. À cette même période, les marsouins du Saint-Laurent affluent. Il n'en faut pas plus pour que les petites baleines blanches soient accusées de dévorer tous les poissons de valeur commerciale.Les pêcheurs, qui voient leur gagne-pain disparaître, font des pressions auprès du gouvernement provincial. Ils réclament son aide et ne demandent rien de moins que l'éradication du marsouin des eaux du Saint-Laurent. Les jours paisibles de l'animal prennent fin.
Le ministère de la Colonisation, des Mines et des Pêcheries distribue des carabines et des munitions aux pêcheurs pour qu'ils abattent tous les marsouins qu'ils voient. Chaque marin qui apporte son arme, lorsqu'il prend " la mer ", reçoit une allocation mensuelle de 30 $. Cette mesure incitative est rapidement bonifiée par une prime de 15 $ remise à quiconque rapporte une queue de marsouin à un représentant du ministère concerné.
Ce " Far Ouest " maritime ne semble pas assez efficace aux dires des pêcheurs. D'autres pressions suivent et le gouvernement prend les grands moyens. En cette période d'entre-deux-guerres, de nouvelles technologies voient le jour ou sont plus accessibles. C'est du haut des airs que les troupeaux de bélugas sont chassés. Un pilote est engagé pour les bombarder à partir d'un petit avion.
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Lettre adressée à Joseph Lizotte par l'abbé L. Garnier, prêtre en mission à Rivière-au-Tonnerre15 janvier 1930
Pointe de la rivière Ouelle, Rivière-Ouelle (Québec) Canada
Crédits:L. Garnier, prêtre
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Homme chassant le béluga avec un fusil, possiblement pour obtenir la prime de 15 $ la queueDe 1928 à 1939
Estuaire du fleuve Saint-Laurent (Québec) Canada
Crédits:Vladykov, Vadim D. Études sur les mammifères aquatiques. Montréal, Université de Montréal, 1944
Photographe inconnu
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Hôtel du Parlement, débats de l'Assemblée législative, 17e législature, 2e session4 mars 1929
Québec (Québec) Canada
Crédits:Photographie : Laval Couët
Document : Les législatures et leurs sessions depuis 1867
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Bombardement d'un troupeau de bélugasRéelle en 1929, dessin 1996
Fleuve Saint-Laurent, région de la Basse-Côte-Nord (Québec) Canada
Crédits:Frédéric Back
Béland, Pierre. Les Bélugas ou l'adieu aux baleines. Montréal, Éditions Libre Expression, 1996
Crayon couleur, papier blanc acétate dépoli
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Article publié dans le Soleil, 39e année - No. 37 : La chasse aux marsouins1930
Québec (Québec) Canada
Crédits:Tirage du "Soleil"
Auteur non identifié
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Fort heureusement, des questions furent certainement soulevées quant à ce mouvement d'extermination du marsouin. À la fin des années 1930, le Département des pêcheries de la province de Québec contacte le docteur en biologie et ichtyologiste Vadim-D. Vladykov. Le chercheur est mandaté pour étudier le marsouin blanc et déterminer s'il est le véritable responsable de la baisse des populations de poissons de valeur commerciale. Cette demande est à l'origine des études de Vladykov sur la chasse, la biologie et la valeur économique du marsouin blanc (1944), ainsi que sur la nourriture du marsouin blanc ou béluga du Saint-Laurent (1947). Près de 70 ans plus tard, les travaux du Dr Vladykov sont encore cités en référence.Dans le contexte de campagne d'extermination des marsouins, les résultats des recherches de Vadim-D. Vladykov sont troublants. Il étudie minutieusement 165 bélugas. Les estomacs de ces bêtes ne livrent qu'un seul saumon et un éperlan. Il trouve également deux harengs et une vingtaine de morues. Les bélugas se nourrissent principalement du capelan, du hareng, de l'éperlan, du lançon, d'invertébrés et de crustacés.
Bien que le béluga mange un peu de poissons de valeur commerciale, le Dr Vladykov conclut ses recherches en mentionnant que les dommages causés par le marsouin blanc sont insignifiants et n'influencent nullement les fluctuations de la pêche au fil des ans. Il attribue et explique la fluctuation des populations de poissons et de bélugas aux variations de la température de l'eau.
Malheureusement, pendant cette guerre, près de 3 000 cétacés ont été sacrifiés. Les marsouins blancs sont réhabilités suite aux découvertes du scientifique Vladykov. En 1939, le système de récompenses pour la mise à mort de bélugas est aboli.
Au début des années 1940 et surtout après la Seconde Guerre mondiale, les produits dérivés du marsouin sont de moins en moins populaires. Des huiles d'origine minérale accaparent les marchés et l'électrification s'étend. À Rivière-Ouelle, Émile Lizotte ne pêche plus le marsouin. Le commerce est au ralenti et le mammifère n'est plus au rendez-vous.
Jusque dans les années 1970, le béluga fait encore l'objet de la chasse sportive. Toutefois, l'inquiétante baisse de la population engendre un interdit officiel de toute chasse en 1979. Peu de temps après, la population de bélugas du Saint-Laurent est désignée " population en danger de disparition " par le Comité sur le statut des espèces en péril au Canada (COSEPAC). Ce statut a été révisé en 2004, il s'agit maintenant d'une espèce " menacée ". Le béluga du Saint-Laurent fait donc l'objet d'un niveau de protection élevé. Il n'est malheureusement pas à l'abri de la pollution, tant chimique que sonore, ainsi que du réchauffement de la planète qui occasionne divers changements au sein de son habitat.
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Joseph Lizotte et le Dr Vadim-D. Vladikov près d'un béluga femelle de 3,50 m25 octobre 1939
Pointe de la rivière Ouelle, Rivière-Ouelle (Québec) Canada
Crédits:Vladykov, Vadim-D. Études sur les mammifères aquatiques. Tome II, Montréal, Université de Montréal, 1947
Photographe inconnu
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Le Dr Vadim-D. Vladykov et Émile Lizotte, auprès d'un béluga mâle de 3,22 m3 novembre 1939
Pointe de la rivière Ouelle, Rivière-Ouelle (Québec) Canada
Crédits:Vladykov, Vadim-D. Études sur les mammifères aquatiques. Tome II, Montréal, Université de Montréal, 1947
Photographe inconnu
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