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Chronique no. 9 Les objets de collection

L'église de Lavernière possède, outre ses objets de culte, plusieurs objets dits 'de collection'. Ces pièces sont uniques et, à notre avis, valent qu'elles soient mises en valeur dans le cadre de cette chronique:

- Le tableau de Naphtalie Octave Rochon, 'Saint-Pierre brandissant les clés du Paradis'
- Les stations du chemin de croix
- Le Jésus de cire
- Les personnages de la crèche
- Les objets de décoration faits par les paroissiens

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L'oeuvre de N. O. Rochon avant la restauration
2003
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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Le tableau de N.O. Rochon, 'Saint-Pierre brandissant les clés du Paradis'

À la fin du 19e siècle, de jeunes artistes de l'École des Métiers de Montréal se rendent occasionnellement à l'Île-du-Prince-Édouard et aux Îles-de-la-Madeleine afin d'y réaliser des travaux de décoration d'église et d'art religieux.

Les étudiants, Meloche, Renaud et Rochon se rendent aux Îles à l'été 1888 sur le navire S.S. Beaver, propriété de Robert J. Leslie. Ils réalisent alors la décoration intérieure de la première église Saint-Pierre de l'Étang-du-Nord.

Un des membres de ce groupe, Naphtalie Octave Rochon peint, entre autre, un tableau de Saint-Pierre, patronyme de la paroisse, gardien du royaume. La composition de la toile montre un Saint-Pierre en pied, grandeur nature, brandissant au ciel de sa main droite, les clefs du Paradis et tenant la Bible de sa main gauche. Les Tables de la Loi et les accessoires du Premier Pape sont déposés à ses pieds. En arrière plan, on distingue l'ancienne Rome païenne côtoyant la nouvelle Rome chrétienne.

L'oeuvre est une huile sur toile. Ses dimensions sont de 7 pieds de hauteur par 4 pieds de largeur. Elle est signée : N.O. Rochon, Montréal, 1888.

Selon M. Marc Renaud, auteur d'un livre sur son grand-père, 'T.-X. Renaud, Décorateur d'églises et artiste peintre' (p. 41), la décoration intérieure de l'église Saint-Pierre exécutée par l'équipe Meloche, Renaud et Rochon aurait totalement disparue avec les différents travaux effectués lors de l'agrandissement l'église en 1900. Seule la peinture de Saint-Pierre aurait été préservée.

L'oeuvre a été exposée dans le choeur de l'église, sur le mur en arrière du maître-autel, jusqu'en 1969. Le tableau dominait ainsi le choeur et la nef.

Suite aux aménagements faits pour le renouveau liturgique de Vatican II, la toile de Napthalie-Octave Rochon est retirée du choeur.
Elle est alors entreposée à divers endroits plus ou moins salubre, pendant plusieurs années. Conséquemment à ces mauvaises conditions d'entreposage, la toile rétrécit, la peinture s'écaille et les couleurs se fanent. La peinture est en bien mauvais état lorsqu'on la replace sur le mur derrière la chaire en 1992, lors des travaux de restauration après le classement de l'église comme bien culturel.

En 2002, M. Marc Renaud, en visite aux Îles, aurait identifié cette toile de maître. Il aurait fait part au président de conseil de fabrique de la richesse de sa découverte et de l'importance de faire restaurer le tableau de Rochon.

Monsieur Marc Renaud, petit-fils de Toussaint Xénophon Renaud, a permis à la paroisse Saint-Pierre d'en apprendre davantage sur les artistes qui ont décoré notre église. Grâce à M. Renaud et à son don 5 000$ qu'il remet à la fabrique, les travaux de restauration ont pu être entrepris pour restaurer l'oeuvre de Rochon.

Le travail de restauration est confié en 2003, à M. Carol Poulin, restaurateur installé à Saint-Augustin de Desmaures. Pour parvenir à redonner au tableau son lustre d'origine et le préserver pour les années à venir, le restaurateur a d'abord mouillé la toile pour l'agrandir. Il l'a ensuite étendue, puis marouflée sur une toile neuve. Finalement, il a collé avec de la cire d'abeille toutes les particules de peinture écaillée. Grâce à cette restauration, près 80% de la peinture d'origine a pu être sauvé.

À la fête de Saint-Pierre, soit le 29 juin 2004, le tableau restauré, ainsi qu'une plaque commémorative, sont officiellement dévoilés à toute la population.

Le tableau est aujourd'hui exposé sur un des murs du choeur. Il surplombe les fonds baptismaux, à gauche de la chaire.

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Vue intérieur de l'église
1905
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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La toile après le travail de restauration de M. Carol Poulin
2003
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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Détails de la chaire terminée
2007
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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Un chemin de croix de bois et de plâtre a remplacé les lithographies d'origine de 1969 à 2005
2005
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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Les stations du chemin de croix

Un chemin de croix est un ensemble de tableaux ou bas-relief, habituellement au nombre de quatorze. Chaque tableau, ou station, représente une scène du chemin parcouru par le Christ jusqu'au lieu de sa crucifixion sur le Calvaire. Le fervent catholique, lorsqu'il fait 'son chemin de croix' s'arrête à chaque tableau pour faire une prière.

Le chemin de croix de l'église St-Pierre est constitué de lithographies, jusque en 1969. Ces lithographies sont des oeuvres de Athanase del. Lasmier. Elles ont été imprimées chez Paris I. Turcis de New-York dans les années 1880.

Exposées sans vitre protectrice pendant plusieurs années, les lithographies ont été abîmées par le temps. Elles ont été enlevées en 1969 lors des travaux de modernisation effectués suite au renouveau liturgique de Vatican II. On a alors opté pour un chemin de croix plus moderne, constitué d'un bas-relief de plâtre moulé, posé sur une plaque de bois.

Lors des travaux de restauration entrepris en 1992, après le classement de l'église comme bien culturel d'exception, les anciennes lithographies n'ont pu être installées étant donné leurs mauvaises conditions.

Elles n'ont été envoyées sur le continent pour être restaurées qu'en 2004. Le travail a été confié à M. Carol Poulin, restaurateur et artiste peintre de St-Augustin-de-Desmaures, qui a aussi restauré la même année, le tableau de Rochon, 'St-Pierre brandissant les clés du Paradis'.

Avec le temps, le vernis qui protégeait les lithographies avait bruni. Une des lithographies avait même été complètement détruite. Des treize oeuvres qui avaient traversé le temps, sept étaient déchirées. M. Poulin a dû procéder à de délicates opérations de nettoyage et de réparation. Il a finalement peint lui-même la lithographie qui manquait à la collection.

Le 18 mai 2005, les 14 stations de l'ancien chemin de croix sont dévoilées aux paroissiens et reprennent leur place dans les bas-côtés de l'église Saint-Pierre.

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Huitième station
2006
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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M. Alphonse Forest
2005
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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Lithographies de Athanase del. Lasnier
2005
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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Détail de la quatrième station ''Jésus rencontre sa mère''
2005
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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Détail de la septième station ''Jésus tombe pour la dernière fois''
2005
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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Après restauration
2006
Lavernière, Îles-de-la-Madeleine, Québec, Canada
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