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Le parc de la Source Gabriel-Commandant : Histoire d'un pionnier hors du commun.

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LA SOURCE GABRIEL COMMANDANT
1930

ATTACHEMENT DE TEXTE


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Au coeur de la ville de Val-d'Or, dans un secteur verdoyant, dûment protégé et bien aménagé, se trouve le site qui constitue en fait la matrice d'où naîtra la municipalité de Val-d'Or en 1935. Il s'agit du lieu aujourd'hui désigné sous le nom de parc de la Source Gabriel-Commandant.

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Le toponyme rappelle le souvenir du pionnier Gabriel Commandant, un Algonquin né sur les bords du lac Désert (Kitigau Zibi), dans la région de Maniwaki, et qui fut l'un des premiers occupants de la Vallée-de-l'Or.

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LA MINE LAMAQUE, EN HIVER
1972
Val-d'Or, secteur Bourlamaque, Abitibi-Témiscamingue, Québec
ATTACHEMENT DE TEXTE


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Dans la mémoire populaire, le nom de Commandant est immédiatement associé à celui de Robert C. Clark, avec qui il fit la découverte du riche gisement qui allait donner naissance à la mine Lamaque, qui deviendra en 1938 la plus riche mine d'or du Québec.

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Prospecteur, garde-feu et garde-forestier, trappeur et guide polyglotte, Commandant s'était d'abord installé, au tout début des années 1920, en bordure de la rivière Bourlamaque, là où l'on soupçonnait la présence des gisements les plus prometteurs, puis à partir du moment où la mine Lamaque révèle ses exceptionnelles potentialités, il est chargé de monter la garde et de chasser les intrus de ce territoire désormais fort convoité. Engagé par Hector Authier, l'un des principaux bailleurs de fonds de la mine Lamaque, Commandant fait office de surveillant et de contrôleur de territoire, avec résidence permanente dans un campement situé au sud immédiat de la source Gabriel, qui porte alors le nom de Wendt-Wriedt Creek.

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Dès 1922, en effet, Adolf-Joannes-Théodore Wendt-Wriedt, un prospecteur d'origine danoise et principal promoteur de la mine Harricana, ainsi que Robert C. Clark et Gabriel Commandant avaient construit ce campement, où Commandant habitera jusqu'en 1936. Il sera rasé en 1937, lors des travaux de construction du nouvel embranchement du Canadien National reliant Senneterre à Noranda, et desservant les villes minières de la faille de Cadillac : Perron, Bourlamaque, Val-d'Or, Sullivan, Malartic, Rivière-Héva, Cadillac, McWatters, Rouyn et Noranda.

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Gabriel Commandant est l'un des rares Abitibiens et le premier Valdorien à se voir consacrer une biographie. L'éditeur et écrivain Jean Ferguson, lui-même d'origine amérindienne (micmac) publiait en effet, en 2003, aux Éditions Septentrion, « L'Algonquin Gabriel Commandant, biographie romancée d'un pionnier de l'Abitibi ». C'est là, sans nul doute, son livre le plus achevé. Il y a travaillé jusqu'à l'extrémité de ses forces et, emporté par un cancer, il nous a quittés le 13 avril 2003, sans avoir pu en tenir un exemplaire dans ses mains.

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Le nom de Gabriel Commandant fut longtemps occulté, mais aujourd'hui la mémoire de ce personnage hors du commun se survit de diverses manières, entre autre grâce au Centre d'amitié autochtone de Val-d'Or, qui organise chaque année, en mai, la Marche Gabriel-Commandant, pour contrer le racisme et la discrimination à l'endroit des autochtones. Dans de nombreux récits de prospecteurs, de voyageurs et autres pionniers, il apparaît sous divers noms, dont : Commanda, Commander, Commando, Commonda, etc. Son extrait de naissance indique bien que, fils de Louison Commandant et de Manianne Tanaskon, il a vu le jour le 13 mars 1891 à Rivière-Désert et a été baptisé le 16 mai de la même année, sous le nom de Gabriel Commandant, à la mission algonquine de Maniwaki, selon les rites de l'Église catholique romaine.