1

Sénateur Gustave Boyer, 1922-1927
1923



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172

2

Ma nomination au Sénat par William Lyon Mackenzie King fut prononcée le samedi 11 mars 1922.

Dans le même après-midi du 11 mars, je reçus un message téléphonique d'Ottawa m'annonçant la nouvelle.
L'Honorable Raoul Dandurand m'appela de Montréal. J'entends encore la voix de l'opératrice: "Parlez Monsieur Dandurand, monsieur Boyer est sur la ligne". J'avais peine à tenir le récepteur dans mes mains tant j'étais ému. "Salut cher collègue", me dit comme premiers mots le leader du Sénat. "N'en parlez encore à personne, me recommanda t-il, seulement à votre femme et pas à d'autres". Je trouvai cependant assez de force pour balbutier quelques remerciements mais l'émotion me faisait perdre la notion de tout. "Pas besoin de remercier personne", continua gentiment monsieur Dandurand. "Vous ne devez votre nomination qu'à vos propres mérites". C'était un argument fort agréable et flatteur mais je ne m'abusai pas. Je connais trop le concours affectif de l'Honorable Rodolphe Lemieux, la considération et les bonnes dispositions de sir Lomer Gouin et l'aide puissante que m'avait donnée un grand nombre de personnes distinguées, collègues et autres.

3

William Lyon Mackenzie King (1874-1950), dixième premier ministre du Canada
1921-1950



Crédits:
Université de Sherbrooke
Bilan du siècle

4

En 1924, j'ai agi comme délégué du gouvernement du Canada à la réunion de l'Association parlementaire de l'empire qui se tenait en Afrique du Sud.

Les motifs du voyage des délégués parlementaires étaient :

Établir des relations fraternelles entre les Dominions;
Étudier des moyens de communication plus aisés;
Échanger des produits des Dominions entre eux;
Trouver des moyens pacifiques d'unir les Dominions ensemble pour se parer des exigences des contrecoups que peuvent subir nos arrangements douaniers avec d'autres pays que ceux de l'empire britannique, celui-là pas dangereux.

5

Lettre identifiant le porteur comme un membre de la délégation canadienne en Afrique du Sud
1924



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Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172

6

"The daily telegraph", les délégués parlementaires en Afrique du Sud
7 août 1924



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Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172
The Daily Telegraph, jeudi le 7 août 1924

7

Notes de Gustave au moment de son départ pour son voyage en Afrique
24 et 25 juillet 1924



24 juillet 1924

Je pars demain pour mon voyage en Afrique mais aujourd'hui même de Rigaud. À la gare, plusieurs amis sont réunis : le chanoine Primeau, J. O. Michaud et sa femme, le frère de ce dernier et sa femme, Madeleine Bourque, Simone, Francine, M. et Mme Euclide Villeneuve, M. et Mme Georges Séguin, M. et Mme Avila Lamarre, Joseph Vallée, Léopold Gagnon.

Le soir précédent étaient venus me saluer à mon départ Roméo, Yvonne, Corinne, Joseph Ranger, Michel Besner, Louis Dandurand, Flavien Séguin, Napoléon et Ed. St-Julien, etc.

À 5 h, Pam, Rosine et moi nous laissons Montréal par un convoi du C.N.R. pour Québec. Nous avons couché au château Frontenac.

25 juillet 1924

À 4 h 30, le sifflet du Montroyal fait entendre le signal du départ. On s'aperçoit que l'émotion devient intense dans la foule. Dans quelques instants, les dernières amarres au rivage sont levées et nous sentons le bateau tranquillement prendre sa liberté.

Lentement, puis un peu moins lentement, il s'éloigne de son quai d'attache. Sur terre comme sur le transatlantique, s'échangent des signes ou de joie ou de tristesse, et ces manifestations des êtres aimés qui se les échangent parlent bien profondément au coeur. Partir c'est un peu mourir, ce que j'ai bien ressenti en ce moment. Depuis la journée précédente, j'avais le coeur bien gros. Ce jour même, il aurait pu éclater à tous les instants. Depuis quelques temps, j'avais peine à comprimer ma douleur, aussi je lui laissai libre cours et je ne pus m'empêcher de pleurer. Je laisse ma femme pour cinq mois.

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Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172

8

Comme je vous le disais, le R.M.S. Montroyal, anciennement le "Empress of Britain", voguait majestueusement vers l'Europe.
Le 29 juillet, nous débarquions à Cherbourg dans le nord de la France.
Nous avions donc quelques jours pour visiter Paris, la ville lumière, nous rendre à Londres et y faire quelques rencontres diplomatiques avant le grand départ prévu le 8 août.

9

Note d'hôtel, Grand Hotel du Casino à Cherbourg
29 juillet 1924
Cherbourg, France


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Centre d'histoire La Presqu'île
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P04/C2,172

10

Note d'hôtel, Hôtel Continental à Paris
5 août 1924
Paris, France


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Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172

11

Note d'hôtel, New Metropole Hotel à Londres
8 août 1924
Londres, Angleterre


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Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172

12

Menu du "House of Commons" britannique
6 août 1924
Londres, Angleterre


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Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172

13

Toute la délégation embarqua sur le R.M.S. Saxon, de la "Union-Castle Line", le 8 août 1924. Évidemment, nous fûmes logés en première classe!

Le trajet dura environ deux semaines. J'en profitai pour apprécier le luxe du paquebot, la présence de compagnons de voyage intéressants, les soirées spécialement organisées pour les passagers, l'air marin du large et toutes ces petites attentions qu'eurent pour nous les organisateurs du voyage.

14

Gustave Boyer sur le pont supérieur du bateau
8 - 20 août 1924
RMS Saxon voguant vers l'Afrique du sud


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Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172