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Dans le premier numéro, daté du 1er juin 1860, un prospectus annonce la couleur du journal. Le comité des rédacteurs note le peu de journaux francophones dans le pays. De plus, ces journaux sont pour la plupart les organes exclusifs d'un parti politique. En effet, ils sont voués à la défense de la politique du gouvernement conservateur en place ou combattent dans les rangs de l'opposition.

Marchand, tout comme le premier rédacteur en chef Charles-Joseph Laberge, est un militant libéral. Il en est de même de l'imprimeur Bourguignon. Ces 3 hommes font du nouveau journal une publication étroitement associée aux intérêts des libéraux. À l'occasion, cependant, le Franco-Canadien défendra des idées plus progressistes comme la valeur de l'instruction publique et la création d'un ministère de l'Éducation.

En 1860, le contexte politique est au changement. Une lutte imminente menace d'éclater entre le Haut (Ontario) et le Bas-Canada (Québec). Le journal dit vouloir s'y impliquer en faisant valoir non pas des intérêts partisans mais nationaux. Il veut défendre, avant tout, les intérêts de la région sans, par contre, les faire passer devant ceux du pays. Les rédacteurs désirent que leur journal soit surtout franco-canadien sans cesser d'être canadien. Sans être religieux, le journal se qualifie de catholique comme ses rédacteurs, à l'heure où l'influence du clergé sur la société canadienne-française est forte.

Le journal, comme les autres publications de cette époque, constitue un organe de propagande. D'allégeance libérale, le journal ne néglige toutefois pas la diffusion d'une information destinée à un large public.