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Gabriel Marchand



Crédits:
Assemblée nationale du Québec

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Gabriel Marchand suit les traces de son père. Avocat, il est attiré par le journalisme et la politique. Il a été rédacteur en chef du Franco-Canadien de 1882 à 1885 et il a fondé Le Ralliement aux États-Unis où il avait émigré au cours de sa jeunesse avant de revenir à Saint-Jean. Il veille par la suite au destin du Canada Français durant une dizaine d'années. Sous sa direction, le journal passe à 10 pages en 1905. Il conserve la propriété du journal Le Canada Français de juin 1898 à juillet 1908, année de son élection comme député de Saint-Jean à l'Assemblée législative du Québec.

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Louis Aldéï Gosselin



Crédits:
Société d'histoire du Haut-Richelieu

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Gabriel Marchand cède alors la propriété du journal à La Compagnie de publication Le Canada Français dont Louis Aldéï Gosselin est l'administrateur et le gérant. Avocat de renommée et homme d'affaires originaire de Saint-Alexandre, Gosselin pratique le droit à Saint-Jean où il a aussi été conseiller municipal de 1902 à 1905. Puis il exerce sa profession à Montréal tout en devenant président et administrateur de plusieurs grandes entreprises. Il est un des survivants du célèbre naufrage de l'Empress of Ireland en 1914.

Sans en conserver la propriété, Gabriel Marchand continue néanmoins d'être l'éditeur du journal jusqu'à son décès en 1910.

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Arsène Bessette



Crédits:
Le Canada Français

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Après avoir travaillé à La Patrie, arrive au journal en 1900 un ami de Gabriel Marchand, Arsène Bessette, un jeune homme de 27 ans. Bessette succède rapidement à Gabriel Marchand à la tête de la rédaction. Il s'intéresse à l'actualité politique, sociale et littéraire. Il est décrit comme un homme cultivé, passionné de théâtre et grand lecteur. Il correspond avec les intellectuels français. Durant 17 ans, Bessette marque l'histoire du journal par sa plume acérée, ses idées patriotiques et son style coloré. Il crée une page littéraire faisant découvrir des écrivains français comme Théophile Gautier et Lamartine et des auteurs québécois comme Octave Crémazie. Il se signale par la parution d'un roman d'initiation, Le Débutant, publié en 1914 par la Compagnie de publication Le Canada Français. Il place le monde journalistique au cœur de son roman. Il y prône la liberté de pensée. Son roman est condamné par l'archevêque de Montréal. La situation du Canada Français se détériore et Bessette, découragé, quitte le journal à la fin de 1917. Bessette occupe par la suite un emploi à La Presse et meurt prématurément en 1927 à l'âge de 48 ans.

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Couverture du livre Le Débutant



Crédits:
Arsène Bessette, auteur
BIBLIO. QUEBECOISE, éditeur

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Le passage de Bessette au journal marque en quelque sorte une brisure avec la génération des rédacteurs du XIXe siècle : avant tout des hommes de loi aspirant à une carrière politique.

Il n'y a pas que littérature et nouvelles sérieuses dans Le Canada Français du début du XXe siècle. Les pages du journal font aussi place aussi aux sports. Saint-Jean a toujours été une ville de sportifs et le journal en est le reflet. Dans son édition du 13 septembre 1918, le programme des courses du dimanche est annoncé : courses de chevaux, courses d'automobiles, courses de motocyclettes. C'est aussi le cas lors de la venue en juin 1919 de la fameuse équipe de baseball " Le Sibérien " formée de soldats de retour de la guerre.