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Avec la Révolution tranquille s'ouvre un autre âge d'or pour l'information. Les 2 principaux journaux du Haut-Richelieu, Le Canada Français et Le Richelieu, font amplement écho à ces transformations qui influencent à leur tour le contenu rédactionnel des hebdomadaires. Les associations syndicales et étudiantes ainsi que les groupes populaires et les coopératives y trouvent désormais une tribune.

La réforme scolaire amène le regroupement des petites commissions scolaires et la création de la Commission scolaire régionale Honoré-Mercier en 1965. Trois ans plus tard, en 1968, à la suite des pressions du milieu, le Séminaire de Saint-Jean cède sa place au Cégep de Saint-Jean-sur-Richelieu dont la couverture des activités devient importante dans Le Canada Français.

La modernisation des installations de la santé conduit à la construction d'un nouvel hôpital. Le tournant de cette décennie est aussi marqué par des grèves majeures dans le secteur public et des manifestations étudiantes. Institué en 1951, le conseil central du Haut-Richelieu de la CSN souffre en 1972, avec la création de la CSD, du départ des syndicats du textile et de celui des employés de l'hôpital retournés en 2005 à la centrale.

Saint-Jean n'échappe pas non plus au débat linguistique qui fait rage au Québec. Le député unioniste du comté de Saint-Jean, Jérôme Proulx, décide de voter contre le " Bill 63 " sur la langue d'enseignement, proposé par son gouvernement.

La crise d'octobre 1970 connaît son dénouement à Saint-Luc par l'arrestation, en décembre, des frères Paul et Jacques Rose et de Francis Simard. Dans son édition du 6 janvier 1971, Le Canada Français publie les photos de la cache. Durant la crise, le journal procède à une analyse nuancée des événements.

Le 27 avril 1979, l'édifice Général-Jean-V.-Allard ouvre ses portes. Cette mégastructure de 12 étages, construite de 1975 à 1978 au coût de 100 millions de dollars, devient la plus moderne de toutes les bases militaires canadiennes. La garnison continue aujourd'hui d'être vouée à la formation des recrues.

La prospérité économique favorise les travailleurs qui acquièrent un pouvoir d'achat plus considérable. Mais le Vieux-Saint-Jean et sa grande rue, cœur des activités commerciales jusque dans les années 1970, décline peu à peu avec le développement des centres commerciaux. En moins d'une décennie, ceux-ci amèneront l'ouverture de près de 200 nouveaux commerces, dont les premières grandes surfaces. Cette concurrence encouragera une nouvelle culture de marketing. C'est une époque faste pour la publicité dans les journaux; les grandes surfaces y annoncent chaque semaine leurs produits faisant grimper le nombre de pages jusqu'à 200, dans certaines éditions du Canada Français des années 1980.