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Durant les années 1950 et 1960, la principale concurrence au Canada Français vient du journal Le Richelieu qui accapare une part importante du marché publicitaire local. Les rédacteurs des 2 hebdos sont souvent à couteau tiré.

Dans la foulée des changements sociaux du milieu des années 1960 puis des années 1970, le contenu rédactionnel du Richelieu se laïcise, faisant une place encore plus importante aux grands débats qui agitent la vie régionale. Les affaires municipales occupent toujours un espace de choix. Les nouvelles du monde de l'éducation en pleine effervescence sont nombreuses.

Avec l'accroissement de la population de la Rive Sud de Montréal, l'administration du diocèse se déplace de Saint-Jean à Longueuil. À cela s'ajoute le manque de rentabilité du journal pour expliquer la vente du Richelieu à des intérêts privés, au printemps 1969. La participation du diocèse à un journal n'est également plus prioritaire.

Dans les années 1960 et 1970, Le Richelieu change de mains plusieurs fois. En 1977, il devient finalement la propriété du Canada Français. Ce dernier s'en porte acquéreur pour protéger le marché de son hebdo. Après une période de flottement au cours de laquelle le journal n'est qu'un assemblage de chroniques hétéroclites, les nouveaux propriétaires procèdent à sa transformation. Une publication, à caractère avant tout agricole, prend le relais en mai 1978 et persiste toujours. Tirant à 32 300 copies, Le Richelieu agricole veut occuper le nouveau créneau de l'agroalimentaire.