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Masque de métal pour l'anesthésie au somnoforme
début 20e siècle
Musée Eudore-Dubeau, Univertisé de Montréal, Montréal, Québec, Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


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HISTOIRE DE LA DÉCOUVERTE DE L'ANESTHÉSIE GÉNÉRALE PAR LE DOCTEUR H. WELLS (1815-1848)

Horace Wells est un jeune dentiste de Hartford (Connecticut), et c'est à lui que l'on doit l'invention de l'anesthésie générale au protoxyde d'azote en 1844. Rappelons que les chirurgiens d'alors opèrent sans anesthésie et que le meilleur chirurgien est celui qui opère le plus vite, surtout lorsqu'il s'agit d'amputer un membre avec une scie. Ce jeune Wells est intelligent et a un bon sens de l'observation. Voici comment il découvre l'anesthésie au gaz hilarant (protoxyde d'azote).

Dans les communautés isolées où il y a peu de distractions, on organise des séances de divertissement. Un certain chimiste, M. G. Q. Col ton, invite à l'occasion d'une telle séance une douzaine de personnes sur l'estrade. Le docteur Wells et son assistant M. Cooley sont du groupe et inhalent le gaz hilarant. Sous l'effet du gaz, M. Cooley trébuche et se blesse gravement à la jambe. Le Dr Wells remarque qu'il ne se plaint pas de douleur.

Wells demande à Colton de lui préparer du gaz hilarant. Wells inhale du gaz et le Dr Riggs (son ami dentiste) lui extrait une molaire. Wells constate qu'il n'a éprouvé aucune douleur. C'est la première extraction de dent sans douleur, le 11 novembre 1844. Wells utilise de plus en plus souvent le gaz dans son cabinet. Voulant faire partager sa découverte à ses collègues, il se déplace à Boston et contacte plusieurs dentistes et médecins. Mais tous le ridiculisent et ne croient pas à son invention. Comment un gaz qui fait rire peut-il enlever la douleur? Il organise dans un amphithéâtre une démonstration devant des étudiants en médecine et des professeurs. Le patient n'a pas de douleur pendant l'opération mais sursaute à la fin de la séance. Tous les spectateurs considèrent cet incident comme un échec et tournent ce pauvre Wells en ridicule.

Bouleversé et très déçu, Wells ferme son bureau de dentiste et part pour la France dans le but d'y diffuser sa découverte. Les français sont incrédules et considèrent que Wells n'a pas assez de preuves pour supporter ses affirmations. À son retour aux États-Unis, Wells est désespéré. Pour oublier ses peines, il commence à inhaler du gaz de plus en plus fréquemment. Il devient amer, détestable, impoli, et violent. La police l'arrête et le conduit en prison: quelle honte pour un homme de belles manières! Il cache sous ses vêtements une bouteille de chloroforme, qu'il inhale à la première occasion. Au moment où le produit commence à faire effet, il prend son couteau, sans doute un bistouri, et s'entaille la cuisse gauche jusqu'à l'os, coupant ainsi l'artère fémorale. On croit qu'il a choisi de se suicider dans un bain car l'eau chaude accélère le saignement.

Wells meurt sans avoir été reconnu comme l'inventeur de l'anesthésie générale, véritable révolution thérapeutique dont le crédit sera attribué plus tard à d'autres chercheurs. Le contrôle de la douleur marque une époque importante dans le développement de la dentisterie. On peut dorénavant faire des extractions ou des travaux sur les dents, sans douleur.

D'autres produits sont utilisés pour contrôler la douleur. L'éther et le chloroforme procurent une analgésie ou une anesthésie générale, mais on découvre vite les dangers de ces substances.

Le développement de l'anesthésie locale avec des dérivés de la cocaïne permet des interventions plus longues, plus complexes et plus sécuritaires.