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L'année 1887 marque le début de la construction de la tour Eiffel à Paris. Honoré Mercier, premier ministre du Québec, inaugure le chemin de fer reliant la ville de Québec au lac Saint-Jean. À l'été a lieu la première exposition provinciale de Québec.

À l'Anse-aux-Sauvages, située à Saint-Jean-Port-Joli, le couple Gaudélie Pelletier et Charles Caron vit un grand événement, la naissance de leur premier enfant le 10 février. C'est une fille baptisée Émélia, mais que tous appellent Émélie. Ils ne se doutent pas que ses oeuvres seront exposées un jour à Paris, qu'elle prendra le train à maintes reprises pour aller travailler au lac Saint-Jean et ailleurs, puis qu'elle participera à des expositions d'où elle reviendra avec de multiples prix et honneurs.

Émélie Caron est de ces enfants appliqués à apprendre, mais doit quitter l'école du rang trop tôt. Elle en garda un souvenir tangible, un dictionnaire remis en prix par l'inspecteur Zéphirin Dubeau. Un prix symbolique, les prémices de la grande ouverture vers le savoir dont elle fera preuve sa vie durant.

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Les parents d'Émélie Chamard, Charles Éloi Caron (1841-1920) et Gaudélie Pelletier (1850-1933)
Vers 1900-1906
L'Islet-sur-Mer (Québec) Canada
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Crédits:
Attribuable à Athanase Moreau, photographe

3

Extrait des registres de l'année 1887, 27e feuillet, 12e baptême, Paroisse de Saint-Jean-Port-Joli
11 février 1887
Saint-Jean-Port-Joli (Québec) Canada
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Crédits:
Photo : Judith Douville

4

Les nombreuses anses le long du littoral à Saint-Jean-Port-Joli
En 1997
Saint-Jean-Port-Joli (Québec) Canada
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Crédits:
Service hydrographique du Canada, ministère des Pêches et des Océans Canada

5

Livre d'Alphonse Gagnon "Nouvelles et récits", Librairie Beauchemin ltée
Édition de 1913
Montréal (Québec) Canada
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Crédits:
Alphonse Gagnon (1851-1932)
DESCHENES, Gaston. Les origines littéraires de la Côte-du-Sud, Sillery, Septentrion/Éditions des Trois-Saumons, 1996, 168 p.

6

Première page de la légende L'Anse-aux-Sauvages tirée du livre Nouvelles et récits d'Alphonse Gagnon
Édition de 1913
Montréal (Québec) Canada
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Crédits:
Alphonse Gagnon (1851-1932)
Librairie Beauchemin ltée, Montréal, 1913

7

Âgée de douze ans et aînée d'un garçon, Joseph, et d'une fille, Clara, Émélie pose les gestes que tant de fillettes vivant en campagne ont faits avant elle. Elle aide sa mère et reçoit tout l'enseignement que les femmes se transmettent de génération en génération. Gaudélie Caron est particulièrement habile. Riche des conseils qui lui ont été donnés par sa propre mère, elle transforme tout ce que leur fermette procure pour la subsistance de la famille. Au rythme des saisons, elle apprend à sa fille la récolte du lin, la tonte des moutons et le traitement de ces fibres, puis les secrets de la teinture végétale. Émélie assimile rapidement les nouvelles connaissances et, un an plus tard, elle maîtrise assez le métier à tisser pour réaliser un couvre-lit à effet frappé, c'est-à-dire orné de dessins gravés en relief.

8

Gaudelie Pelletier Caron, la mère d'Émélie Chamard
En 1926
Saint-Jean-Port-Joli (Québec) Canada
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Crédits:
Photographe non identifié

9

"La Gazette des campagnes"
18 novembre 1880
Sainte-Anne-de-la-Pocatière (Québec) Canada
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Crédits:
Firmin H. Proulx, rédacteur-propriétaire

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Le blanchiment de la laine enseigné dans "La Gazette des campagnes"
18 novembre 1880
Sainte-Anne-de-la-Pocatière (Québec) Canada
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Crédits:
Firmin H. Proulx, rédacteur- propriétaire
La Gazette des campagnes, 18 novembre 1880

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L'été, à la ferme, on peut imaginer que le travail est principalement à l'extérieur : la culture du potager, mais aussi des fleurs qu'Émélie aimera toute sa vie. L'automne, on fait provision pour se nourrir et pour se vêtir. Puis, à la morte-saison, c'est le tricot et le tissage pour les femmes, alors que les hommes prennent soin des animaux à l'étable. À 16 ans, Émélie tisse tout ce qui est nécessaire pour la maison, que ce soit des essuie-mains, des nappes, des linges à vaisselle, des rideaux et toutes les étoffes requises à la confection des vêtements. Au Québec du début du 20e siècle, une jeune fille de l'âge d'Émélie se doit de préparer un trousseau pour son éventuel mariage. C'est ce qu'elle fait petit à petit.

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Émélie Caron (1887-1981) à l'aube de ses 19 ans
Vraisemblablement en 1906
L'Islet-sur-Mer (Québec) Canada


Crédits:
Attribuable à Athanase Moreau, photographe

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La prévoyance d'Émélie est justifiée, car un jeune homme de la Demi-Lieue, Edmond Chamard, songe à unir sa destinée à la sienne. La tradition familiale est très forte et comme sa mère l'a fait pour épouser Charles Caron, la jeune fiancée de 18 ans blanchit le fil de lin de l'année 1905 et commence à tisser le tissu avec lequel elle réalisera sa robe de mariée.

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Edmond Chamard (1883-1956) vers l'âge de 23 ans
Vers 1906
L'Islet-sur-Mer (Québec) Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Attribuable à Athanase Moreau, photographe