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L'essor de l'industrie textile à Coaticook est concrétisé par une activité soutenue dans les filières lainières et cotonnières ainsi que dans l'industrie de transformation, à savoir la bonneterie et la confection. L'exemple de la Coaticook Cotton Company, entre autres, est cité: «Malgré plusieurs tentatives de recréer à Sherbrooke une usine de cotonnades, c'est la ville de Coaticook qui reprend l'initiative en 1879 en consentant une subvention de 20 000 dollars à un groupe d'hommes d'affaires, dont William Hobbs de Montréal et John Thornton de Coaticook. La Coaticook Cotton Company débute sa production en 1880». Affirme Jean-Pierre Kesteman.Dès lors, plusieurs usines textiles, avec différentes spécialisations, se créent et se développent au gré de l'évolution démographique, du marché provincial et national et, bien sûr, selon différents facteurs sociopolitiques.
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Coaticook, à l'instar des autres localités des Cantons-de-L'Est, a connu très tôt une industrie textile florissante. «Magog, Sherbrooke, Coaticook, Granby, avec le travail des textiles, présentent une activité semblable à celle de la Nouvelle-Angleterre». Soutient Albert Gravel. Il va sans dire que cette industrie emploie une main d'oeuvre abondante: «le travail de la laine occupe 1300 personnes; celui du coton, 3300; l'industrie de la soie, 7900 ouvriers et ouvrières repartis dans les différentes usines de Sherbrooke, Drummondville, Magog et Coaticook», avance Albert Gravel avant de souligner la place qu'occupent les Cantons-de-L'Est dans la province: «Le textile des Cantons-de-L'Est prend le premier rang dans la province, c'est la vraie caractéristique industrielle de la région».Qu'en est-il de la situation sociale des employés des usines textiles? Une chose est certaine, les entreprises textiles sont parmi les plus grands pourvoyeurs d'emplois de Coaticook, permettant ainsi à une bonne partie de la population d'avoir une vie décente. Cependant, la vie n'a pas été un long fleuve tranquille au sein des usines. Émile Fontaine, qui a travaillé pendant 39 ans pour la Belding Corticelli et qui a occupé, entre autres, le poste de fileur et celui de teinturier, se souvient que «pendant les 27 premières années, il y avait une bonne ambiance: des pique-niques, des repas à certaines occasions, comme à Noël, des fêtes pour les enfants, etc. Mais pendant les 11 dernières années, le climat s'est beaucoup dégradé à cause du changement de propriétaire». Quant à Albert Lemelin, qui a travaillé pendant 46 ans à l'usine Tissus George Sheard, il apprécie les rapports que le patron établissait avec ses employés: «malgré les maigres salaires que George nous donnait, il était un très bon patron et capable de féliciter ses employés. Pour nous, ça valait beaucoup».
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Usine Penmans19e siècle
Coaticook (Québec), Canada
Crédits:Musée Beaulne
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L'usine Penmans, connue officiellement sous le nom de Penmans Manufacturing Co., puis Penmans Ltd, achète en 1893 l'usine originelle, la Coaticook Knitting Co., construite en 1875. La venue de Penmans Ltd. est avantageuse pour Coaticook. Le 25 janvier 1908, celle-ci fait l'acquisition pour $6,250 de toutes les propriétés de Dominion Cotton Mills Ltd. Cette dernière avait quitté Coaticook pour aller s'établir à Magog, devenant la plus importante usine de cette cité, soit la Dominion Textile». Affirme Roch Dandenault. Spécialisée dans la fabrication de sous-vêtements de tricot, elle ferme définitivement ses portes en juin 1969, laissant plus de 300 travailleurs sans emploi. «Toute la population de Coaticook a été consternée en fin de semaine à mesure que les quelques 225 employés de la Penmans répandaient la nouvelle de la fermeture totale et définitive de 'leur usine', l'une des plus anciennes, si non la plus ancienne entreprise manufacturière de Coaticook». Écrit le journal Le Progrès le 11 septembre 1968.5
Usine Penmans, groupe de personnes19e siècle
Coaticook (Québec), Canada
Crédits:Musée Beaulne
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Département de tissage, usine Penmans19e - 20e siècle
Coaticook (Québec), Canada
Crédits:Musée Beaulne
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Département de l'expédition, usine Penmans19e - 20e siècle
Coaticook (Québec), Canada
Crédits:Musée Beaulne
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Employers, usine Penmans19e - 20e siècle
Coaticook (Québec), Canada
Crédits:Musée Beaulne
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Publicité de l'usine Penmans19 novembre 1936
Coaticook (Québec), Canada
Crédits:Étoile de L'Est
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Département de coupe, usine Penmans19e - 20e siècle
Coaticook (Québec), Canada
Crédits:Musée Beaulne
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La Belding Corticelli Ltée doit son existence à John Thornton et Edwin F. Tomkins qui achètent en 1883 une machine à tisser de la compagnie Coaticook Cotton. Ils démarrent une petite entreprise qui s'agrandit graduellement en acquérant de nouvelles machines et en s'incorporant sous le nom de Cascade Narrow Fabric. En 1898, elle est achetée par la Corticelli Silk Cie. Après de nouveaux aménagements, elle devient la Belding Corticelli Ltée en 1911 et dès 1925, possède 1500 machines et emploie entre 200 et 300 ouvriers et ouvrières.La 2e guerre mondiale crée un épisode particulier dans l'histoire de la Belding Corticelli Ltée, comme dans celle d'autres usines de l'époque, en ce sens que 25% du personnel joint les rangs de l'armée. Ceci ne l'empêche pas de fabriquer de nombreux articles pour les militaires: des cordes de parachutes, des lacets pour les bottes d'armée, du ruban chirurgical et électrique, des gaines de cotton isolantes, des chevrons de service, des bandes élastiques pour les masques à gaz, etc.
En temps normal, l'usine fabrique des produits de tissage et de tressage: sangles, élastiques, courroix, des cordes en coton, en fibres naturelles, en élastique et plusieurs sortes de lacets.
L'usine ferme ses portes en 2004. «La raison officielle invoquée est l'arrivée des chinois sur le marché et la forte compétition qui s'en est suivie». Affirme André Chartier, directeur de l'usine de Coaticook, de 1999 à 2004, et qui reste marqué par un souvenir: «Nous avions été chargés d'un projet de recherche par le gouvernement du Canada. Il s'agissait de créer des sangles qui n'étaient pas détectables à l'infrarouge. Les recherches ont été concluantes, mais la fabrication a été confiée à une usine américaine». Souligne-t-il.
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Bâtiment de l'usine Belding Corticelli20e siècle
Coaticook (Québec), Canada
Crédits:Musée Beaulne
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Belding Corticelli, recouvrement de l'élastique20e siècle
Coaticook (Québec), Canada
Crédits:Musée Beaulne
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Belding Corticelli, atelier d'usinage20e siècle
Coaticook (Québec), Canada
Crédits:Musée Beaulne
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