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Parallèlement à l'industrie, l'artisanat textile se développe dans la localité. Il se caractérise par la transformation de divers tissus et fibres en vêtements ou en accessoires d'ameublement. Les acteurs de cet artisanat à caractère public sont principalement les couturières et les membres des Cercles de Fermières. Les couturières confectionnent toutes sortes de vêtements à la demande du client, ce qui suppose un large éventail d'habits: des chemises, des robes, des blouses, des jupes, des pantalons, etc. Quant aux fermières, elles fabriquent, en plus de quelques vêtements, des tissus et de nombreux accessoires indispensables à la vie quotidienne, qu'ils soient utilitaires ou simplement décoratifs: des tabliers, des chaussons, des nappes, des draps, des couvertues, des sacs, etc.

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Bien qu'il en reste peu aujourd'hui , des couturières ont longtemps eu pignon sur rue. Leur savoir-faire a permis de satisfaire la demande d'une certaine clientèle.
Grâce au témoignage de deux anciennes couturières aujourd'hui à la retraite, à savoir Carmen Michaud et Thérèse Lapointe et à celui de Madeleine Drolet parlant au nom de sa mère, Blandine Drolet, couturière émérite décédée, l'univers de travail de ces artisanes de la confection a pu être retracé.

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Carmen Michaud, couturière
20e siècle
Coaticook (Québec), Canada


Crédits:
Le Progrès de Coaticook

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Carmen Michaud a appris la couture de sa mère. Elle l'a pratiquée à la maison et sa clientèle était essentiellement constituée d'amis et connaissances, au nombre de 20 à 25 environ par mois. Elle se procurait le matériel nécessaire au magasin de tissus de Blandine Drolet et, plus tard, au magasin Tissus coupons. «Je confectionnais des vêtements surtout pour les femmes, mais également pour les hommes et les enfants», affirme-t-elle. Économiquement cependant, et malgré 50 ans de métier, elle n'a jamais pu vivre uniquement des revenus de la couture. Selon les périodes, elle gagnait entre 20$ et 100$ par semaine.

Carmen Michaud est particulièrement fière d'une chose: «J'ai transmis mon savoir-faire à travers des cours dispensés à une vingtaine de personnes». Ceci est très important pour la pérennisation du savoir-faire. De plus, elle se souvient avoir reparé la robe de mariée d'une comédienne de la télé, ce qui est une reconnaissance indiscutable de son talent.

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Robe de mariée confectionnée par Carmen Michaud
20e siècle
Coaticook (Québec), Canada


Crédits:
Carmen Michaud

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Robe de mariée confectionnée par Carmen Michaud
20e siècle
Coaticook (Québec), Canada


Crédits:
Carmen Michaud

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Robes de patin artistique fabriquées par Carmen Michaud
20e siècle
Coaticook (Québec), Canada


Crédits:
Carmen Michaud

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Robes de fille d'honneur et de bouquetière enfant fabriquées par Carmen Michaud
20e siècle
Coaticook (Québec), Canada


Crédits:
Carmen Michaud

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Costume d'Halloween fabriqué par Carmen Michaud
21e siècle
Coaticook (Québec), Canada


Crédits:
Carmen Michaud

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Robe de mariée confectionnée par Carmen Michaud
20e siècle
Coaticook (Québec), Canada


Crédits:
Carmen Michaud

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Thérèse Bissonnette Lapointe, couturière
20e siècle
Coaticook (Québec), Canada


Crédits:
Lise Lapointe

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Thérèse Lapointe a été une autodidacte. Elle a pratiqué son métier aussi bien à la maison que dans des manufactures; elle a été employée à l'usine Chez Ménard, puis à l'usine Codet. À la maison, ses clientes étaient toutes de Coaticook et elle en recevait une douzaine par mois. Elle se procurait son matériel au magasin de Blandine Drolet, à l'usine Geo Sheard et à la Tribune de Sherbrooke. Au niveau économique, les revenus étaient bas, mais contribuaient quand même au budget de la famille; pour une robe par exemple, elle demandait entre 10$ et 15$, quand un bas de pantalon lui rapportait 5$. En revanche, les attentes des clientes n'étaient pas toujours modestes. «Je me souviens que quelques clientes étaient exigeantes», souligne-t-elle.

En 20 ans de pratique à la maison, Thérèse Lapointe a également servi ses trois filles, car elle a fabriqué de nombreux vêtements pour elles. D'ailleurs elle a réussi a passer le flambeau de la couture à l'une d'entre elles: «J'ai transmis mon savoir-faire à ma plus jeune, Lise. Elle me regardait souvent travailler et me posait plusieurs questions. Je me rappelle qu'elle fabriquait de petits vêtements pour ses poupées. Je lui ai permis d'utiliser ma machine à coudre dès qu'elle a eu 9 ans». Affirme-t-elle.

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Petite robe confectionnée par Thérèse Lapointe
1962
Coaticook (Québec), Canada


Crédits:
Thérèse Lapointe

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Ensemble de pantalon court et chemise confectionné par Thérèse Lapointe
1960
Coaticook (Québec), Canada


Crédits:
Thérèse Lapointe