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Déplacement de l'église de St. Joseph's
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Marystown, Terre-Neuve, Canada


Crédits:
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Maisonnettes à St. Joseph's
2000-2006
St. Joseph's, baie Placentia, Terre-Neuve, Canada


Crédits:
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Le passage de St. Joseph's
1940-1960
St. Joseph's, baie Placentia, Terre-Neuve, Canada


Crédits:
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Entretien avec Adrian et Susie Hunt, anciennement de St. Joseph's, dans la baie Placentia. Ils se sont réinstallés à Rushoon, où ils vivent encore aujourd'hui.

Adrian et Susie Hunt racontent que, bien qu'ils ne voulaient pas quitter St. Joseph's, ils savaient qu'ils devaient le faire.

« Il a bien fallu qu'on parte, il n'y avait plus d'enseignants ni quoi que ce soit d'autre, nous avions des enfants, mais pas d'école. Nous n'avions pas envie de bouger, mais nous n'avions pas le choix. » Ils sont partis en 1968, Adrian avait 30 ans à l'époque. « J'aimerais mieux être chez moi, à St. Joseph's, mais je suis venu ici à Rushoon, j'ai fait de la pêche côtière et ça n'a pas été trop difficile pour moi. Mais j'aurais préféré rester à St. Joseph's. Le déménagement a demandé beaucoup de travail et on n'a jamais reçu d'argent pour ça. Je pense que pour la maison et tout, ça faisait 1 800 $, et ils ont pris 900 $ là-dessus pour déplacer la maison. Donc nous n'avions rien; la maison était toute démembrée, nos hangars et notre matériel de pêche étaient restés à St. Joseph's. Il a fallu que je ramène tout moi-même et on n'a jamais eu d'argent pour ça. »

La population de St. Joseph's avant la réinstallation était d'environ 200 à 300 habitants. La plupart des hommes étaient des pêcheurs côtiers à ce moment-là, mais certains avaient pris l'habitude d'aller ailleurs pendant la saison hivernale, comme les chefs de bord qui allaient sur les Grands Bancs. Les pêcheurs côtiers (qui avaient des petits bateaux de pêche) restaient à la maison et passaient l'hiver à se préparer pour la pêche d'été.

La famille Hunt a choisi de déménager à Rushoon, car c'était près de la maison. Susie était originaire de Rushoon et, comme Adrian le dit, ce n'était pas trop loin de ses lieux de pêche.

« J'avais l'habitude de partir quand j'étais jeune. Nous allions à la pêche avec mon père quand nous étions en vacances de l'école. Devenus plus vieux, on a quitté l'école; je devais avoir autour de 15 ans, j'imagine. Je suis parti et j'ai trouvé du travail ici et là. »

Ils disent tous les deux que la vie en général était bonne à St. Joseph's. Il y avait des réceptions en plein air, des fêtes le jour de la Saint-Patrick. À l'Annonciation, tout le monde allait à Oderin, qui était leur paroisse à l'époque, c'est là où demeurait le prêtre. Il y avait un gros party en plein air le jour de l'Annonciation.

Adrian dit qu'ils ne retournent pas souvent à St. Joseph's, ils y vont un jour ou deux en été. Il y a environ 20 cabines là-bas et il reste deux maisons d'origine. Des retrouvailles auront lieu en 2010.

Ce n'est plus aussi amusant, selon Adrian et Susie, maintenant qu'ils ne vivent plus dans un petit endroit. « Je sais qu'ici ce n'est pas très grand non plus, mais les choses ont changé maintenant. On n'avait pas de voitures; on avait l'habitude de jouer beaucoup aux cartes le soir, on se rendait visite, personne ne fait ça maintenant. Mais dans ce temps-là, à St. Joseph's, tout le monde se visitait et on jouait aux cartes, des choses comme ça. » « C'était comme ça alors », ajoute Susie.

Il y a beaucoup de choses intéressantes à dire sur St. Joseph's et les gens qui y vivaient, en particulier en ce qui concerne la famille Hunt.

« Mon arrière grand-père s'appelait Tom Hunt, raconte Adrain. Il était venu d'Angleterre pour s'installer à Little Bona Bight (une petite crique dans la baie Placentia). Un homme du coin, qui s'appelait Dray, avait été accusé à tort du meurtre de quelqu'un et c'est mon grand-père qui avait réussi à le disculper. Il n'y avait pas de tribunaux à ce moment-là, tout se faisait par le bouche à oreille. C'est Mick Welsh de Petite Forte qui nous a raconté cette histoire. »

« Dray était Irlandais, ajoute Susie, tandis que l'arrière grand-père d'Adrian était Anglais. Il était officier dans l'armée à cette époque-là. Alors quand Dray est venu à Terre-Neuve, il a fait de même, car ils étaient de très bons amis. C'est comme ça que les Hunt ont débarqué à Terre-Neuve. »

Adrian a beaucoup de souvenirs marquants du jour où ils sont partis. « Je me sentais très seul quand j'ai quitté la maison. Lorsque je pêchais, j'y pensais moins, car je n'avais pas le temps de réfléchir; il fallait tout reconstruire et recommencer à pêcher. Le jour de notre départ, nous avons mis la maison sur la barge et mon bateau derrière. C'était plus difficile de partir pour ma mère et mon père, parce qu'ils étaient plus vieux et qu'ils n'avaient rien à faire. Leurs jardins et tout le reste étaient à St. Joseph's. Maman a craqué quand elle est partie, parce qu'elle n'avait rien à faire quand elle est venue ici. Mais comme j'étais occupé, ça m'a fait moins mal. »

Pour Adrian et Susie, il n'y a beaucoup de choses qui leur manquent de leur vie d'avant la réinstallation, sauf les visites que les gens se faisaient. Ils savent que le déménagement a été un bienfait pour leur famille, en particulier pour ce qui a trait à l'éducation des enfants, ce genre de choses.