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La maison Valiquette, première maison des Filles de la Sagesse à Janeville
fin 19e siècle
Chemin Montréal, Janeville (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS

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L'arrivée de la congrégation des Filles de la Sagesse dans la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes suit de près celle des Montfortains. Les premières religieuses arrivent à Janeville en 1891, quatre ans après les Pères Montfortains. Elles viennent s'établir à Janeville dans le but principal d'aider les Montfortains pour l'éducation et, plus tard, pour les soins de santé donnés à la population catholique du village de Janeville.

Elles débutent tout d'abord par se dénicher un endroit adéquat où s'installer. La maison trouvée se nomme Valiquette et est située juste en face de l'église Notre-Dame-de-Lourdes. Elles s'y installent le 12 septembre 1891. Les Filles de la Sagesse ne perdent pas de temps et deux jours plus tard, le 14 septembre, elles commencent à s'occuper de l'école du village, alors appelée l'école Janeville. Dès lors, elles seront responsables de nombreuses institutions scolaires qui ouvriront leurs portes à Vanier.

En plus de s'occuper de l'éducation de la population catholique dans les différentes écoles de la communauté, les Filles de la Sagesse fondent un pensionnat l'année même de leur arrivée. Ce pensionnat, nommé Notre-Dame-de-Lourdes, est attenant à la maison Valiquette et accueille aussitôt ses six premières pensionnaires. La forte demande pousse la congrégation à agrandir l'établissement l'année suivante, ce qui porte le nombre de pensionnaires à 33 en 1892.

Cependant, les religieuses veulent également ouvrir un noviciat afin d'instruire les futures membres de la congrégation. Comme l'espace disponible est limité, les Filles de la Sagesse se voient dans l'obligation de fermer le pensionnat en 1903 pour faire place aux novices, et ce, malgré la grogne des paroissiens qui perdent ainsi une école de qualité. Ce n'est qu'en 1909, après de nouveaux travaux d'agrandissement, que le pensionnat peut rouvrir ses portes au grand bonheur des paroissiens.

Au fil des ans, le pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes gagne en réputation et en nombre de pensionnaires. En 1913, il s'affilie au Conservatoire national de musique de Montréal et en 1920, c'est au tour de l'Université d'Ottawa de compter parmi ses partenaires. Cette dernière association donne la chance aux pensionnaires de suivre des cours de niveau universitaire. En 1930, le pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes compte 130 pensionnaires. En 1932, on agrandit le pensionnat, mais cette fois du côté des novices. Après la Deuxième Guerre mondiale, le baby-boom fait doubler le nombre de candidats vers la fin des années cinquante. Il faut donc construire un nouvel établissement. La construction de celui-ci débute en 1960. Située sur la rue Church (devenue la rue de l'Église), derrière le pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes, cette nouvelle école prendra le nom de Belcourt et pourra accueillir près de 500 élèves. En 1970, les Filles de la Sagesse se retirent de l'administration du pensionnat. Donnée au réseau public, l'école porte alors le titre d'école secondaire Belcourt. Cette école secondaire fermera ses portes en 1983.

Aujourd'hui, les bâtiments du noviciat et de l'ancien pensionnat sont toujours occupés par la congrégation des Filles de la Sagesse, mais la vocation de l'édifice a changé. Une nouvelle aile du côté est de l'édifice a été inaugurée en l'an 2000. On y loge les bureaux du Provincialat et une infirmerie. Au centre, on retrouve la chapelle et du côté ouest, une nouvelle aile pour les religieuses autonomes. L'édifice comprend également la Maison Accueil Sagesse qui s'occupe des soeurs retraitées, âgées ou malades.

En plus de s'occuper de l'éducation d'une bonne partie de la population francophone de Vanier, les soeurs des Filles de la Sagesse avaient également la responsabilité d'une partie des soins de santé. En effet, la congrégation des Filles de la Sagesse a grandement participé à la fondation de l'Hôpital Montfort, à Ottawa, en 1953. Elles ont ainsi hérité de la responsabilité de sa gestion pendant près de 20 ans. Pendant de nombreuses années, l'équipe d'infirmières de l'hôpital était composée de soeurs et de laïcs. La congrégation s'est également occupée de l'entretien ménager de certains édifices religieux, comme le scolasticat Saint-Jean, où les soeurs s'occupaient des repas et du ménage des scolastiques montfortains et de leurs professeurs.


Témoignage sur la vie au pensionnat des Filles de la Sagesse, tiré d'une entrevue avec Madame Diane Doré, de la collection d'histoire orale du Muséoparc Vanier.

Les Filles de la Sagesse ont accueilli de nombreuses pensionnaires au cours des années. À la fin des années cinquante, les parents de ces pensionnaires avaient souvent le choix entre l'éducation donnée à l'Eastview High School, qui est devenu l'école secondaire André-Laurendeau, et celle des pensionnats privés gérés par des congrégations religieuses. Pour plusieurs parents, l'éducation dans un pensionnat comme celui des Filles de la Sagesse était de meilleure qualité, car il y régnait une certaine discipline qui faisait défaut dans le réseau public. Par contre, les parents des pensionnaires devaient payer un montant d'argent au pensionnat pour l'éducation de leur enfant. L'éducation publique était, quant à elle, gratuite.

Les élèves du pensionnat des Filles de la Sagesse, composé exclusivement de jeunes filles, avaient le choix entre deux programmes scolaires, le cours classique et le cours commercial. Les pensionnaires étaient également divisées en deux catégories, les externes qui, à l'instar d'une école ordinaire, revenaient à la maison lorsque l'école se terminait et les pensionnaires, qui demeuraient à l'école durant l'année scolaire. L'enseignement y était exigeant et une certaine discipline était exigée de la part des élèves. Malgré cela, la plupart des pensionnaires qui sont passées par le pensionnat des Filles de la Sagesse ont grandement apprécié cette étape de leur vie. Le pensionnat constituait un environnement très agréable pour l'apprentissage, et plusieurs élèves ont développé de belles relations d'amitié avec les soeurs enseignantes.

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Entrevue avec Robert Serré sur l'arrivée de la congrégation des Filles de la Sagesse à Vanier
2012



Crédits:
Muséoparc Vanier

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Premier oratoire du noviciat de la congrégation des Filles de la Sagesse
1908
430 chemin Montréal, Janeville (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
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Noviciat de la congrégation des Filles de la Sagesse, côté sud
1909
430 chemin Montréal, Janeville (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS.
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Carte postale du pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes, côté sud
1910
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
FDLS Canada/MAS
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Façade nord du pensionnat Notre-Dame de Lourdes
1916
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
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Ancienne salle d'étude du pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes
1913
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
L1_532

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Cour de récréation du pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes décorée pour la Fête-Dieu
1915
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
1915

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Reposoir de la Fête-Dieu sur la galerie du pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes
1915
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
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Amicale des anciennes élèves du pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes
1916
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
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Pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes de la congrégation des Filles de la Sagesses, côté nord-est
1917
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
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L'allée de l'Ange Gardien derrière le pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes
1917
430 chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
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L'entrée principale du pensionnat Notre-Dame-de-Lourdes
1920
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
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