1

Le Père Edmond Ducharme
1930-1940



Crédits:
Muséoparc Vanier

2

Curé le plus influent de l'histoire de la paroisse, le Père Edmond Ducharme est né à Compton, dans les Cantons-de-l'Est, le 15 février 1891. Ordonné prêtre le 2 juin 1917, à Ottawa, il arrive à Eastview en 1931 après avoir séjourné comme enseignant et préfet de discipline à l'Orphelinat de Montfort et au collège de Papineauville, dans la Petite-Nation.

Un an après son arrivée dans la paroisse comme vicaire, il remplace le curé Olivier Lajoie. Il consacrera les 21 prochaines années de sa vie au développement de sa paroisse et à la protection de la foi catholique et de la langue française. Deux entités qui, à une certaine époque, allaient de pair.

Il commence par redresser les associations paroissiales de Notre-Dame-de-Lourdes en difficulté. Il s'attaque ensuite à la francisation de la ville d'Eastview qui, selon plusieurs, était très anglophone malgré l'origine francophone de la majorité de sa population. C'est dans cette optique qu'il propose de faire changer de nombreux noms de rues de la ville pour lui donner un visage plus francophone. Son influence est persuasive puisque le 5 avril 1948, le conseil municipal d'Eastview adopte l'arrêté municipal 765 qui change la plupart des noms de rues anglophones pour des noms de rues francophones. Dans la nuit du 4 au 5 avril 1948, les rues Oxford, Hill, Scott, Kingsley, Overton et Essex deviennent respectivement les rues Richelieu, Lévis, Ste-Cécile, Genest, Montfort et Frontenac. En tout, près de cinquante rues adoptent des noms francophones, souvent inspirés de l'histoire du Canada français. Les nouveaux noms des rues sont même affichés sur des panneaux de bois fabriqués par les scouts de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes.

Toujours soucieux de l'enseignement offert à ses paroissiens, le Père Ducharme travaille à l'établissement d'une école secondaire francophone à Eastview. L'école secondaire Eastview High School est fondée en 1947 et accueille les élèves de la ville. Cette école prendra le nom d'André-Laurendeau dans les années soixante. Il travaille également à l'établissement d'un centre récréatif et de la Caisse populaire Notre-Dame-de-Lourdes, une institution très importante pour les francophones. Au début des années cinquante, il mettra ses efforts, avec plusieurs autres, à l'établissement de l'Hôpital Montfort, qui est, encore aujourd'hui, un symbole pour l'ensemble de la communauté franco-ontarienne.

Le curé Ducharme inspirait aux paroissiens des sentiments mitigés. D'un côté il était très sévère, parfois même misogyne et de l'autre, il pouvait fréquemment faire preuve de charité et de droiture. Même s'il était craint par plusieurs, de nombreux témoignages élogieux à son égard sont parvenus jusqu'à nous. Ce qui est sûr, c'est que le curé Ducharme ne laissait personne indifférent.

Dans les années 1940, on raconte même que ce dernier organisait des messes spéciales pour les jeunes. Ces messes avaient lieu le dimanche matin à 8 h15. Figure autoritaire, le curé Ducharme tenait absolument à ce que les jeunes assistent à cette messe pour ne pas les avoir aux autres messes de la journée. Les soeurs et les frères prenaient même les présences des jeunes, et si un jeune était absent, il était réprimandé le lundi matin à l'école, lors des récréations.

Voici un extrait d'un de ses discours faits à l'occasion du 50e anniversaire de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes en 1937. Ce texte est tiré de l'Album souvenir des fêtes du cinquantenaire de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes de 1937, et a pour thème l'esprit paroissial. Nous pouvons noter l'esprit autoritaire qui en émane.

" Pour nous, Canadiens-Français plus que tout autre, c'est ce que nous avons de plus cher. La Paroisse! N'incarne-t-elle pas toute notre histoire? Elle a été l'ouvrière de notre survivance, tant au point de vue national qu'au point de vue religieux; elle a été la gardienne fidèle de notre héritage; elle a été le sauveur de nos traditions les plus chères. C'est parce qu'elle a été tout cela que nos adversaires aujourd'hui l'attaquent de mille manières pour la détruire. Cette forteresse ruinée, il en sera fait de nous comme peuple chrétien et catholique. Il est donc sage de profiter d'une circonstance comme celle d'aujourd'hui pour donner un nouvel essor à l'esprit paroissial. Et dans ce but, quoi de plus pratique que de revivre le passé, de rappeler le souvenir de ceux qui ont fondé notre Paroisse, qui pendant cinquante ans, ont travaillé à la faire belle et prospère? Voilà le but de l'Album que nous vous présentons Chers Paroissiens.

(...)

Dans le foyer Chrétien, que trouve-t-on? Une autorité qui commande en vue du bien tant particulier que général, qui conseille, qui réprimande et au besoin châtie. Cette autorité est reconnue, respectée, aimée des membres de la famille. Cette autorité fait naître l'harmonie la plus parfaite au sein du foyer. Les joies y sont communes comme les deuils et les épreuves. Un Idéal anime tout : L'honneur et la prospérité de la famille. Les efforts se concentrent vers ce but, on y sacrifie tout avec joie. Et jamais l'appui apporté au foyer ne sera considéré comme une aumône, mais comme un devoir et un devoir bien doux, parce qu'il contribue à faire plus beau l'objet de son affection.

(...)

Souvent, on nous suggère des améliorations (pour la paroisse). Je suis le premier à les admettre. Mais la situation financière ne nous les permet pas. Comme cette situation serait vite améliorée par le réveil de l'esprit Paroissial.

L'enfant qui a honte de ses parents, qui ne les aide pas, les critique et les calomnie, est un dégénéré. La Paroisse est notre Mère, car c'est l'Église notre mère, nous attirant sur son coeur pour nous réchauffer parmi les glaces du monde nous unir dans un même maternel amour, nous défendre contre l'ennemi commun de nos âmes en attendant de nous amener avec elle dans les éternelles demeures. "

Le curé Ducharme quittera la paroisse au mois de novembre 1953 pour se retirer au Centre marial montfortain de Montréal, où il mourra en 1974 à l'âge de 83 ans. Il fut curé de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes de 1932 à 1953, soit près de 21 ans. Un record pour la paroisse.

3

Chapelle Marie-Médiatrice
1931
rue Cyr, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS

4

L'église Notre-Dame-de-Lourdes, le presbytère, le scolasticat et la salle paroissiale
1937
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
L1_2162

5

Arbres enneigés devant l'église Notre-Dame-de-Lourdes
1940
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
L1_2183

6

Article du journal Le Droit intitulé Règlement des shorts dans Eastview, du 6 juin 1944
6 juin 1944

ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Le Droit, Ottawa

7

Entrevue avec Gisèle Lalonde au sujet du Père Ducharme, curé de de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes
2012



Crédits:
Muséoparc Vanier

8

Intérieur de l'Église Notre-Dame-de-Lourdes
1945
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
L1_2164

9

L'autel latéral de l'église Notre-Dame-de-Lourdes avec le groupe de Marie Reine des Coeurs
1945
Chemin Montréal, Eastview (Vanier) (Ontario), Canada


Crédits:
Archives-FDLS Canada/MAS
L1_2167

10

Article du journal Le Droit intitulé On change le nom des rues à Eastview, 5 avril 1948
5 avril 1948

ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Le Droit, Ottawa

11

Entrevue avec Mgr Deschamps au sujet du Père Ducharme, curé de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes
2012



Crédits:
Muséoparc Vanier

12

Article du journal Le Droit intitulé Le R.P. E. Ducharme, 1er octobre 1949
1 octobre 1949

ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Le Droit, Ottawa

13

Entrevue avec Rita Viau-Quéry au sujet du Père Ducharme, curé de la paroisse Notre-Dame-de-Lourdes
2012



Crédits:
Muséoparc Vanier

14

Article du journal Le Droit intitulé Un High School moderne, 1er octobre 1949
1 octobre 1949

ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Le Droit, Ottawa