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Quand tout reste à faire

Les premiers colons de la région, débarqués dans l’espoir de vivre des fruits de la terre méconnaissaient les possibilités agricoles des deux vallées. Le sol allait-il être bon avec eux ? Leur permettrait-il de se procurer l’essentiel ? En faisant le bilan, les terres ont été généreuses et elles le sont encore aujourd’hui. Pour bien des gens, l'agriculture était autrefois pratiquée de manière auto-suffisante. Heureusement plusieurs d'entre eux on vu le potentiel qui s'offrait à eux et sont allés de l'avant.

Il n’y a qu’à parcourir le territoire pour découvrir le dynamisme du monde agricole dans la MRC Papineau. La présence d’une eau de qualité et d’un sol irrigué nourri de sédiments favorise une agriculture riche et diversifiée. Si la majorité des exploitations sont consacrées à la production de plantes fourragères, d’autres sont tournées vers la culture des céréales, de la pomme de terre, des légumes ou encore vers la production laitière, bovine ou ovine.

Aujourd’hui, les exploitations agricoles occupent près de 10 % du territoire de la MRC Papineau, qui compte près de 24% des fermes de l’Outaouais. Fait à noter, de plus en plus d’entreprises sont certifiées biologiques alors que plusieurs fermes offrent des activités agrotouristiques.

Le chemin qu'on dû parcourir les agriculteurs d'autrefois pour passer des terres en friches et mal adaptées à l'agriculture jusqu'à aujourd'hui est colossal. Certains enfants passaient 30 minutes chaque matin et quelques heures le soir après l'école à retirer les roches, les galets et les cailloux des terres, et cela durant des années, afin de faciliter le labourage des terres. Le matériel et l'équipement utilisé pour l'agriculture à lui aussi beaucoup changé et s'est mécanisé ou automatisé, mais l'agriculture était et restera toujours un métier difficile.

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Histoire de l'agriculture au Québec depuis le début de la colonie

Résumé de l'histoire de l'agriculture au Québec depuis le début de la colonie (Nouvelle-France)

En 1617, Louis HÉBERT commence à élever du bétail et à défricher un lopin pour la culture. Par la suite, d'autres colons suivent son exemple, cultivent céréales, pois et maïs. Cependant, en 1625, on ne compte encore que 6 ha de terres en culture. À partir de 1612, le roi de France accorde des monopoles de traite des fourrures à une série de compagnies qui, en échange, s'engagent à installer des colons. Ces compagnies à charte font venir des colons qui défrichent des terres à l'aide de boeufs, d'ânes et, plus tard, de chevaux, mais l'agriculture ne répond aux besoins locaux que vers 1640 et la commercialisation des produits agricoles demeure difficile durant tout le régime français.

En 1663, Louis XIV réaffirme la domination royale et, de concert avec son ministre Colbert, encourage la colonisation par des familles. L'intendant Jean TALON réserve des parcelles pour des expériences et des démonstrations agricoles, introduit la culture du chanvre et du houblon notamment, élève diverses espèces de bétail et conseille les colons en matière de méthodes agricoles. Dès 1721, les agriculteurs de la Nouvelle-France récoltent chaque année 99 600 hl de blé et des quantités moindres d'autres denrées. Ils possèdent en outre quelque 30 000 bêtes : bovins, porcs, moutons et chevaux (voir RÉGIME SEIGNEURIAL).

Après 1763, à la suite de l'arrivée de marchands anglais, les produits agricoles canadiens trouvent de nouveaux débouchés au sein du système mercantile britannique. La culture est surtout l'affaire des HABITANTS francophones, mais des colons anglophones viennent les rejoindre. Des sujets anglais achètent des seigneuries qu'ils peuplent d'immigrants écossais, irlandais et américains. Des colons de la Nouvelle-Angleterre viennent aussi s'installer s'installer dans les Cantons de l'Est et dans d'autres régions. Dans les journaux, les Anglo-canadiens font valoir de nouvelles techniques de culture du blé et de la pomme de terre et, en 1792, créent une société d'agriculture à Québec.

Comme le gouvernement encourage surtout le Haut-Canada (l'Ontario) et les Maritimes, la croissance des exportations de blé du Bas-Canada (le Québec), avant 1800, demeure modeste. Pendant la première moitié du XIXe siècle, toutefois, la production de blé du Bas-Canada reste loin derrière celle du Haut-Canada. Certains attribuent cet échec aux sols et au climat de la région qui conviennent assez mal à la culture du blé, seule denrée offrant des possibilités importantes d'exportation, à l'épuisement du sol et au fait que, pendant cette période, la population de la province croît plus rapidement que sa production agricole. Disposant de peu d'excédents à réinvestir en valeurs, le Bas-Canada tarde à développer un réseau routier et les frais de transport y demeurent élevés.

Dans les années 1830, le Bas-Canada ne peut déjà plus subvenir à ses propres besoins en blé et en farine et commence à importer de plus en plus du Haut-Canada. Au milieu du siècle, la production agricole brute du Canada-Est (le Québec) s'élève à 21 millions de dollars, soit seulement 60 p. 100 environ de la production du Canada-Ouest (l'Ontario). Les fermes en voie de modernisation, tout comme les fermes traditionnelles, ont la charge de plus d'enfants qu'elles ne peuvent en nourrir et la pauvreté générale incite des milliers d'habitants à s'installer dans les villes du Québec ou à émigrer en Nouvelle-Angleterre (voir FRANCO-AMÉRICAINS). Aiguillonnée par des colonisateurs religieux, la colonisation s'étend aussi au nord de Trois-Rivières, au sud du lac Saint-Jean et sur la rive sud de la rivière Chaudière, mais on y pratique peu l'agriculture commerciale.

Vers la fin du XIXe siècle, l'agriculture du Québec connaît une augmentation de la superficie cultivée et de la productivité et on délaisse la culture du blé pour se tourner vers l'industrie laitière et l'élevage. À partir des années 1860, des agents du gouvernement s'emploient à faire valoir, auprès des agriculteurs, les possibilités commerciales de l'industrie laitière et des agronomes comme Édouard BARNARD mettent sur pied une presse agricole et instituent l'inspection gouvernementale des produits laitiers. Des laiteries, des fromageries et des beurreries s'ouvrent près des villes et des voies ferrées, notamment dans la plaine montréalaise et dans les Cantons de l'Est. Au Québec, vers 1900, l'industrie laitière constitue le principal secteur agricole. Elle se mécanise, aux champs comme à l'usine, et l'industrie comprend de plus en plus d'hommes à mesure que les produits de la ferme se transforment en usine. À la fin du siècle, le Québec produit 3,6 millions de kilogrammes de fromage, soit 8 fois plus qu'en 1851.

Vers 1920, toutefois, l'agriculture ne représente déjà plus que le tiers de l'économie québécoise. La Première Guerre mondiale ayant provoqué une stimulation artificielle de la production, les secteurs minier, forestier et hydroélectrique attirent des entreprises qui ouvrent de nouveaux marchés et contribuent à transformer l'économie québécoise, jusqu'ici agricole, en une économie industrielle. Dans les années 20, les terres du Québec s'épuisent de nouveau par manque de fertilisants dû à l'absence de crédits. C'est à ce problème, ainsi qu'à d'autres, que s'attaquent les organisations politiques d'agriculteurs, comme l'Union catholique des cultivateurs, fondée en 1924.

Comme tous les agriculteurs canadiens, les cultivateurs québécois souffrent pendant les années 30. Dans les régions éloignées des marchés urbains, on assiste à la reprise de l'agriculture non commerciale et à la multiplication des fermes. Pendant cette décennie, le revenu des fermiers diminue beaucoup plus que celui des citadins. La Deuxième Guerre mondiale marque le retour en force de l'agriculture commerciale. Ensuite, l'après-guerre se caractérise par la diminution du nombre de fermes et de la population rurale ainsi que par l'augmentation de la taille moyenne des propriétés agricoles.

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Un père et ses enfants posant dans la grange à foin
1940-1950
Vallée de la Petite-Nation, (Québec) Canada


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Un beau perchoir...

Cette photographie datant probablement des années 1940-1950 présente un homme posant avec ses enfants perchés dans les hauteurs de la grange a foin familiale alors que l'on voit une charrette pleine de foin fraîchement coupé prêt pour l’entreposage.

Le foin accumulé durant la saison chaude permettait de nourrir les animaux et le bétail durant l'hiver, mais également à couvrir certaines plantes dans les champs afin de les protéger des rigueurs de l'hiver.

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Rose de Lima Despaties ramassant du foin
1940-1950
Vallée de la Petite-Nation, (Québec) Canada


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La main à la pâte

Cette photographie nous présente Madame Rose de Lima Despaties, qui, ne se laissant pas le moins du monde intimider par le dur labeur, participe aux travaux de la ferme, et ce avec le sourire.

Nous la voyons ici avec une fourche à la main, à ramasser le foin coupé et séché dans les champs pour le tasser dans une charrette, qui éventuellement, avec l'aide d'un attelage de chevaux ou de boeufs, rapportera le foin récolté dans les granges où il sera emmagasiné durant tout l'hiver.

Le foin était utilisé de maintes façons, mais il servait en général à nourrir le bétail.

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Un homme et son fils en promenade en traîneau à chiens
1940-1950
Vallée de la Petite-Nation, (Québec) Canada


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Quand vient le temps de se déplacer...

Cette scène plutôt inhabituelle aujourd'hui mais plus commune dans les années 1940-1950 nous présente un homme qui fait sa promenade quotidienne en compagnie de son jeune fils, et cela sur un traîneau tiré par deux chiens.

Ce type de traîneau, aussi appelé «Slay» est en général tiré par un attelage d'un ou des chevaux. Les fermiers ne possédant pas tous des chevaux, celui-ci à trouvé un moyen assez original de se déplacer de la même façon, mais peut-être à une vitesse moins rapide, et sur une distance probablement plus courte.

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Éolienne à eau, utilisée pour les besoins domestiques et agricoles des familles et des animaux
1930-1950
Vallée de la Petite-Nation, (Québec) Canada


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La ferme au temps des éoliennes

Cette photographie nous présente une petite ferme utilisant une éolienne de pompage pour combler ses besoins en eau.

Toutes les fermes, petites ou grandes, d'hier et d'aujourd'hui, ont des besoins en eau qui sont souvent assez considérables, soit pour abreuver la famille, les animaux, pour aider aux tâches quotidiennes d'entretien ou de nettoyage, ou simplement pour l’irrigation des terres. Ces besoins sont toujours et à jamais vitaux.

Puisque toutes les fermes n'ont pas sur leur territoire un ruisseau ou une rivière pour combler leurs besoins, l'homme à du user de son ingéniosité afin de combler un besoin toujours en augmentation pour l'eau courante.

Les premières éoliennes fabriquées par l'homme remontent au VIIe siècle, en Perse (aujourd'hui l'Iran), alors que des roues à énergie éoliennes rudimentaires étaient fabriquées pour l'irrigation des terres cultivées et pour écraser le grain. Ces éoliennes étaient composées d'une simple tour supportant des pales faites de roseaux attachés en paquets. C'est au XIIe siècle que l'on voit apparaître les éoliennes ou «moulins à vents» en Europe. Ils étaient utilisés pour pomper l'eau et moudre le grain et n'étaient composés que de 4 pales tournant autour d'un axe horizontal.

C'est au XIVe siècle que des améliorations importantes sont apportées aux moulins à vent européens afin d'augmenter la portance aérodynamique (poussée) ainsi que la vitesse du rotor. À cette époque, l'utilisation des moulins à vent est appliquée à de nombreuses tâches, tel que la mouture des grains, l'irrigation des terres agricoles, le pompage de l'eau de mer (particulièrement aux Pays-Bas, puisque le niveau de la terre est situé sous le niveau de la mer, et donc les terres sont très souvent inondés et par le fait même incultivables), mais on utilise également les moulins pour le sciage du bois, la fabrication du papier et de l'huile, ainsi que pour le meulage de différents matériaux.

Cette nouvelle technologie fait son apparition au Canada en 1700, alors que les colons les utilisent pour moudre le grain, mais la technologie est vite appliquée à l'irrigation des terres.

C'est en 1887-1888 que la première éolienne produisant du courant électrique est construite par un américain nommé Charles F. Brush, de Cleveland, Ohio. Elle produit suffisamment de courant pour 12 batteries, 350 lampes à filament, 2 lampes à arc à charbon et 3 moteurs. Elle est haute de 17 mètres et composée de 144 pales en cèdre. Sa puissance totale est de 12KW.

C'est en 1890 que la première éolienne de type industriel est construite par le Danois Poul La Cour.

Contrairement aux éoliennes produisant de l'électricité, les éoliennes de pompages doivent fonctionner sur la plus grande plage de vent possible, car l'implantation géographique ne se fera pas selon la rentabilité du site mais selon l'obligation de produire de l'eau tout au long de l'année, et plus particulièrement lors des périodes sèches. Le développement des éoliennes à pompage se fera donc parallèlement à celle des éoliennes électriques.

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Activités agricoles sur les terres de la famille Abraham dans le canton de Mulgrave
Vers 1920
Canton de Mulgrave


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Labourer la terre

Cette photographie prise vers 1920 sur les terres de la Famille Abraham, dans le canton de Mulgrave, nous présente un homme qui effectue son travail à l'aide d'un attelage de deux chevaux et d'une machinerie servant à la culture du foin.

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Homme s'exersant à l'affutage d'un outil de ferme, accompagné de ses deux fils
Au cours de l'année 1942
Vallée de la Petite-Nation, (Québec) Canada


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Engrenages et force motrice d'un animal

Cette photographie nous présente un homme qui s'exerce à l’affûtage de certains outils de ferme en compagnie de ses deux fils. Ce clic;hé, qui à première vue pourrait sembler tout à fait anodin et sans intérêt, cache toutefois un petit (ou un grand) secret.

L'observation attentive de cette photo permet de constater un détail très particulier qui pourrait facilement nous échapper.

Cette grande roue, qui sert d'engrenage et permet au fermier d’affûter ses outils, n'est en fait propulsée par aucun courant d'eau ni aucune source d'électricité.

De quelle façon ce fermier s'y prenait-il donc pour activer cette énorme roue?

C'est grâce au meilleur ami de l'homme, un chien, que cette roue était activée! Certaines des ces roues étaient même aménagées afin d'être propulsées par des chevaux.