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Plage principale de Goderich
9 novembre 2008
Lac Huron, Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada

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Grande tempête de 1913 - Systèmes de tempête
Novembre 1913

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Crédits:
U.S. Geological Survey

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La grande tempête de 1913, qui débuta le 6 novembre et s'atténua le 11 novembre, fut le résultat de deux systèmes de tempêtes qui entrèrent en collision au-dessus du lac Supérieur. Le 7 novembre, les vents violents provoqués par la tempête balayaient le lac Supérieur. Ce même jour, à 10 h, l'Observatoire météorologique fédéral de Toronto ordonna l'installation de signaux de tempête dans tous les ports situés entre Fort William et Kingston, en Ontario. Ces signaux flottaient dans presque tous les cent ports situés le long des Grands Lacs, indiquant un niveau quatre, soit le niveau d'avertissement le plus élevé sur les Grands Lacs, correspondant à des vents très violents.

Le 8 novembre, la tempête s'intensifiait et se déplaçait vers le lac Huron. Ce système était un important front froid arctique qui se déplaçait rapidement vers le sud, où il entra en collision avec des vents chauds et humides provenant du golfe du Mexique. C'est à ce moment que se produisit une fausse accalmie qui fit croire à de nombreux capitaines que la tempête était peut-être en train de s'apaiser. Les prévisions émises par le Weather Bureau des États-Unis pour le 8 novembre faisaient état de « neige ou vents, plus froid samedi avec des vents allant de l'ouest au sud-ouest. Température incertaine pour dimanche. »

La tempête atteignit son paroxysme le 9 novembre. Elle entraîna d'abord de vents de 55 à 65 kilomètres à l'heure (35 à 40 miles à l'heure) au-dessus de lac Supérieur. Au plus fort de la tempête, des vents de 145 kilomètres à l'heure (90 miles à l'heure) ont ravagé les Grands Lacs, en particulier le lac Huron, qui a été le plus durement frappé. La tempête effectuait une rotation en sens inverse des aiguilles d'une montre et, près de son centre, qui se trouvait au-dessus du lac Huron, les vents étaient particulièrement violents et changeaient constamment de direction.

Le lundi 10 novembre, la tempête se déplaçait vers l'est; elle s'apaisa finalement le 11 novembre, sans l'apport des eaux chaudes des Grands Lacs.

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Vitesse des vents pendant la grande tempête
Vers 1913

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Vagues lors de la grande tempête
Vers 1913

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Avertissements de tempête

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Crédits:
Musée du comté de Huron, Goderich (Ontario), Canada
Musée et centre culturel du comté de Bruce, Southampton (Ontario), Canada

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Naufrages survenus lors de la grande tempête de 1913
Novembre 1913

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Crédits:
Utilisateur Wikipedia : brian0918 (http://en.wikipedia.org/wiki/user:brian0918)
U.S. Geological Survey

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La grande tempête emporta un total de douze bateaux et entraîna de tels dommages sur six autres qu'ils devinrent inutilisables. Parmi les bateaux disparus, huit se sont abîmés dans le lac Huron : le John A. McGean, le Regina, le Isaac M. Scott, le Wexford, le Charles S. Price, le Hydrus, le James Carruthers et l'Argus. Le Henry B. Smith et le Leafield ont coulé dans le lac Supérieur, tandis que le Plymouth s'est abîmé au fond du lac Michigan, et le Lightship no 82 s'est englouti dans le lac Érié. Aucun bateau n'a sombré dans le lac Ontario lors de la grande tempête de 1913. Six autres navires se sont échoués pendant la tempête et ont été considérés comme des pertes totales par leurs propriétaires respectifs.

Bon nombre de personnes, aujourd'hui comme à l'époque, se posent la question suivante : pourquoi tant de navires s'étaient-ils aventurés dans ces conditions météorologiques extrêmes? Contrairement à aujourd'hui, il n'était pas facile à cette époque d'avoir accès aux bulletins et alertes météorologiques, et on ne comprenait pas parfaitement les schémas et systèmes de tempêtes. De plus, les navires n'étaient pas équipés de radios et n'avaient donc pas accès aux derniers bulletins météorologiques lorsqu'ils se trouvaient sur les lacs. Des avertissements de tempête et de vents violents ont été installés le matin du 7 novembre, à la suite de la diffusion d'une alerte émise par les services météorologiques. Ces avertissements étaient en fait des configurations de paniers d'osier, de drapeaux et de lumières (afin que l'on puisse les voir de nuit) indiquant la force et la direction anticipées des vents. L'avertissement de vents violents, soit le plus haut niveau d'avertissement pouvant être émis sur les Grands Lacs, est demeuré en place dans tous les ports de l'Ontario jusqu'au 11 novembre. Les ports situés sur les rives américaines des Grands Lacs affichaient le même avertissement. Cependant, ces signaux avaient le désavantage de ne pas indiquer à quel moment était anticipé le début de la tempête. L'enquête qui s'est déroulée à Goderich à la suite de la grande tempête de 1913 révéla que c'était pour cette raison que les marins n'aimaient pas se fier à ces avertissements. Le mois de novembre marquait la fin de la saison de transport des marchandises, et les marins s'empressaient de terminer la livraison des derniers chargements. Malgré les avertissements émis, de nombreux capitaines de navires, ne sachant pas quand la tempête allait s'abattre, prirent le risque de s'aventurer sur le lac, espérant échapper à la tempête et atteindre le prochain port avant l'arrivée des intempéries.

L'enquête a révélé que de nombreux capitaines se fiaient davantage à leur baromètre qu'aux bulletins et alertes météorologiques. Si le baromètre demeurait stable ou montait, cela signifiait que le beau temps se poursuivrait. Si le baromètre descendait, on pouvait s'attendre à une tempête. Lors de la grande tempête, le baromètre s'est mis à monter à un certain moment. La tempête connut également une accalmie, ce qui fit croire à de nombreux capitaines que le pire était passé et qu'ils seraient en mesure d'atteindre leur prochain port. Personne n'aurait pu prédire à quel point la tempête allait être désastreuse. En raison du faux espoir suscité par l'accalmie de la tempête, de la hausse du baromètre pendant un bref moment, de l'absence d'avertissements de tempête fiables et du manque de compréhension des phénomènes météorologiques, de nombreux navires se retrouvèrent prisonniers de ce que l'on allait par la suite appeler l'« ouragan blanc ».

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Corps échoués sur le rivage à Goderich
Novembre 1913
Lac Huron, Goderich (Ontario), Canada
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Crédits:
Historical Collection of the Great Lakes, Bowling Green State University, Bowling Green, Ohio, É.-U.

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Le 11 novembre, les corps des victimes de la grande tempête commencèrent à faire leur apparition le long des rives canadiennes et américaines du lac Huron. Le premier corps à être récupéré fut celui de James Glenn, marin sur le Wexford. Les corps continuèrent de s'échouer pendant plus d'une semaine, tout le long de la côte du lac Huron. Plusieurs portaient des vestes de sauvetage, tandis que d'autres arrivèrent sur les rives dans des bateaux de sauvetage.

Le maire de Goderich dut ordonner des patrouilles de police le long du rivage afin de dissuader les pilleurs. Les corps furent emportés au salon funéraire Brophy, situé sur West Street.

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Le corps de Mme William Walker, seconde cuisinière sur l'un des bateaux engloutis, refit surface dans les jours qui suivirent la tempête. Elle était drapée d'un manteau épais appartenant au mécanicien du bateau et portait le gilet de sauvetage du capitaine, Paul Hutch, retrouvé par la suite sans son gilet.

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Récupération des corps sur le rivage
Novembre 1913
Lac Huron
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Crédits:
Historical Collection of the Great Lakes, Bowling Green State University, Bowling Green, Ohio, É.-U.

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Les chiffres varient quant au nombre de victimes emportées par la grande tempête de 1913. Certains rapports indiquent que quelque 250 personnes auraient perdu la vie sur la totalité des Grands Lacs lors de cette tempête. Entre 175 et 200 marins ont connu la mort sur le lac Huron. Selon le rapport de la Lake Carriers' Association, « ?on peut estimer que 235 marins ont perdu la vie au cours de cette tempête, notamment 44 sur le lac Supérieur, 7 sur le lac Michigan, 6 sur le lac Érié et 178 sur le lac Huron. » Les normes de l'époque en matière de gestion des documents n'étaient pas ce qu'elles sont aujourd'hui, ce qui explique pourquoi différentes sources avancent des nombres différents en ce qui a trait au nombre de victimes. L'enquête a révélé que de nombreuses compagnies maritimes n'avaient pas de listes à jour des membres d'équipage. Seuls 25 % des corps des victimes de la grande tempête ont été retrouvés.

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Corps échoués à la suite de la tempête
Vers 1913

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