4. Les débuts de la création artistique

C'est au Conseil des arts et manufactures de Montréal qu'Onésime-Aimé Léger débute sa formation artistique vers l'âge de 18 ans. Cette école, installée depuis 1894 dans l'édifice du Monument national à Montréal, lequel appartient à la Société Saint-Jean-Baptiste, offre une formation technique et artisanale aux jeunes adultes. On peut aussi bien y suivre des cours de plomberie ou d'ébénisterie que des cours de sculpture. L'enseignement y est offert gratuitement le soir. Pendant les trente années d'existence de cette école, la formation artistique qu'on y dispense va se tailler une place de choix et une très bonne réputation dans le milieu culturel. Plusieurs artistes réputés y enseigneront tels qu'Edmond Dyonnet (1859-1954), Henri Julien (1852-1908), Ludger Larose (1868-1915), Charles Gill (1871-1918), Joseph Saint-Charles (1868-1956), Alfred Laliberté (1878-1953) et Joseph-Charles Franchère (1866-1921).

Ainsi, entre 1899 et 1904, Onésime-Aimé Léger acquiert une formation artistique principalement axée sur le dessin et la peinture. Très rapidement, il s'y distingue et reçoit éloges et récompenses. En dessin, il a comme professeur Joseph Saint-Charles qui le considère comme un de ses meilleurs élèves. D'ailleurs, ce dernier n'hésite pas, dès 1902, à lui écrire un hommage qui sera publié dans L'Album universel de la même année suite à l'obtention par Léger du premier prix en dessin. Par la suite, en 1904, Onésime-Aimé Léger remporte le premier prix dans la catégorie dessin à main levée.

L'objectif de tout jeune artiste terminant ses études est le séjour en Europe. Compte tenu du peu de ressources financières de la famille Léger, c'est vraisemblablement grâce à une bourse du Conseil des arts et manufactures de Montréal, qu'en 1904, Léger réussit à aller étudier en Belgique pour une année. À son retour, en 1905, Onésime-Aimé Léger s'inscrit aux cours de l'Art Association of Montreal, ce qui lui permet d'exposer ses œuvres au fameux Salon du printemps qui s'y tient chaque année et qui constitue l'événement culturel et mondain le plus important à Montréal. Vers 1907, il retourne au Conseil des arts et manufactures de Montréal pour y suivre des cours de modelage sous la direction d'Alfred Laliberté.

Là encore, Onésime-Aimé Léger fait preuve d'une maîtrise et d'un talent remarquables. La première année, il remporte le premier prix pour modelage d'après nature. Pour Léger débute un parcours exclusivement consacré à l'art et à la création. Contrairement à plusieurs de ses collègues, il n'enseignera jamais et n'occupera aucun autre emploi afin de gagner sa vie. Au début du 20^e siècle, la presse écrite consacre beaucoup d'espace au domaine culturel et couvre tous les événements artistiques montréalais. C'est ainsi que l'on peut retracer une partie du travail de Léger à travers les expositions et les critiques des journalistes.