1

Conseils municipaux de la ville de Rigaud et de la paroisse Sainte-Madeleine de Rigaud, 1916
1916



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/FQ-61.1A

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J'ai été maire de Rigaud du 14 janvier 1907 au 8 février 1908 date à laquelle j'ai résigné.
Je suis revenu en politique municipale le 23 juin 1911 en tant qu'échevin après qu'un juge eut déclaré nulle l'élection d'Amédée Malette et de Georges Séguin. Je demeurai échevin jusqu'à la disqualification du maire, Charles Champagne, et le 20 décembre 1913, je redevins maire jusqu'à ma démission le 4 octobre 1920 suite aux événements concernant l'affaire de l'arsenal.

À cette époque, le conseil municipal s'occupait à gérer des problèmes d'aqueduc, de macadamisage des chemins, d'éclairage dans le village, de règlementations diverses concernant le commerce, les taxes et les permis, etc.

Évidemment, en tant que député du comté de Vaudreuil-Soulanges, j'ai eu à traiter avec les conseils municipaux du village de Rigaud et de la paroisse Sainte-Madeleine de Rigaud.
J'avais à coeur d'améliorer la vie de mes concitoyens et me suis toujours fait un point d'honneur de m'impliquer dans ma communauté.

À mon initiative, le nom de la rivière à la Graisse fut changé pour celui de rivière Rigaud. Un bureau de poste fut enfin établi dans le village ainsi qu'un quai construit sur la rivière pour raccourcir de 5 milles le trajet que les cultivateurs devaient emprunter.

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Notables devant l'hôtel de ville de Rigaud
1907-1920
Rigaud, Québec
ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Municipalité de Rigaud
M03/A,1.20

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Membres du conseil de la ville de Rigaud
1914-1916



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/B12,126

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La rue St-Jean-Baptiste à Rigaud
1911-1927
Rigaud, Québec


Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Municipalité de Rigaud
M03/A,1.20

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J'ai aussi pris part à la construction de l'église de Rigaud. J'ai failli y laisser ma peau. Les mauvaises langues voulurent même m'envoyer en prison. J'échappai aux griffes du Diable et Dieu se mit de mon côté en acte de foi et de reconnaissance.

Avant qu'il ne soit définitivement décidé d'entreprendre la construction de l'église, il fallait d'abord trouver ou bâtir une chapelle temporaire pour les exercices du culte. Il y avait alors à Rigaud un large édifice que l'on nommait l'Arsenal. Ce bâtiment avait déjà servi de salle militaire et le gouvernement fédéral l'avait offert, en 1916, à la ville de Rigaud, pour la somme de 4000 $. La ville, n'ayant pas les moyens d'en faire l'acquisition, ne déclina cependant pas l'offre mais ne donna pas non plus de réponse.

J'avais proposé aux marguilliers de la paroisse de faire l'achat de cet édifice, c'est-à-dire que la fabrique aurait avancé l'argent au conseil municipal qui lui seul pouvait en faire l'achat auprès du gouvernement. Cette proposition comportait en outre, qu'une fois l'église terminée, le conseil reprendrait l'édifice pour la somme de 2000 $. Ce qui voulait dire qu'il en aurait coûté 2000 $ à la fabrique pour se loger durant la construction de l'église. La fabrique décida de ne pas accepter l'offre.

Sur ces entrefaites, l'architecte Joseph E.-C. Daoust, qui avait obtenu la surveillance des travaux, offrit au conseil municipal de prêter lui-même la somme de 4000 $ pour faire l'achat de l'Arsenal. Cette offre fut acceptée et le conseil acheta l'Arsenal avec l'argent de M. Daoust et la lui rétrocéda ensuite comme garantie tout en se réserva le droit de reprendre l'Arsenal à M. Daoust après la fin des travaux de construction de l'église et de rembourser à ce dernier la somme de 4000 $ moins le montant que M. Daoust aurait retiré de la fabrique en loyer durant cette période.

Le 19 février 1917, les syndics décidèrent de donner la surveillance des travaux à Théodore Bélanger, entrepreneur de Valleyfield, pour la somme de 5000 $. M. Daoust lui rétrocéda l'Arsenal au même prix et aux mêmes conditions qu'il avait négociés avec le conseil municipal.

Un peu plus tard, survint des difficultés et les syndics décidèrent de donner le contrat à Omer Bisaillon de Saint-Jean d'Iberville. Comme Théodore Bélanger menaçait de poursuivre les syndics, M. Daoust conseilla à M. Bisaillon de faire l'achat de l'Arsenal au prix de 4000 $. Bisaillon consentit à ce marché et paya l'édifice par versement jusqu'à la somme de 3500 $ entre les mains de l'architecte pour le compte de Bélanger.

En novembre 1918, face à l'incompétence de Bisaillon à pouvoir terminer les travaux de construction de l'église, les syndics décidèrent d'annuler son contrat et de fait le renvoyèrent. Celui-ci alla se plaindre à l'architecte et lui demanda le remboursement de l'argent qu'il avait versé pour l'achat de l'Arsenal. Daoust lui conseilla de faire son dernier paiement de 500 $ et l'édifice serait à lui. Bisaillon préféra rentrer dans ses fonds et l'architecte ayant prévenu Bélanger du désir de Bisaillon, son argent lui fut tout simplement remis.

Voilà tout le scandale!

Certaines personnes m'ont accusé de corruption en rapport avec la construction de la nouvelle église. Se servant des faits ci-haut mentionnés, ils ont colporté des informations fausses et mensongères. J'ai été exonéré par le tribunal de ces accusations portées contre moi.

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Ancienne église de Rigaud
1821-1918
Rigaud, Québec


Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/B12,53

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Église actuelle de Rigaud
1924
Rigaud, Québec


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Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/FQ22.22.1

9

J'ai créé un bulletin totalement gratuit, "La Vigie", afin d'informer les citoyens de Rigaud des tenants et aboutissants de cette comédie municipale.

En réponse à cette publication, mes détracteurs ont produit un pamphlet intitulé "Le Coq à Boyer", contenant des informations tout aussi fausses et mensongères que celles apportées dans la plainte portée contre moi en cour.

On m'a même accusé d'être franc-maçon lors d'un autre litige!

En effet, mon nom apparaît dans un pamphlet édité par un dénommé Albert J. Lemieux, "La loge l'émancipation". La brochure contenait des extraits de comptes rendus de réunions de la loge remontant à 1909 mais surtout une liste des membres. Une liste noire fut publiée et certaines des personnes mentionnées sur celle-ci furent persécutées. Pour ma part, je mis au défi quiconque de prouver mon appartenance aux francs-maçons. Il ne se trouva personne pour relever le défi.

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Le défi de l'homme sans peur, on accuse Gustave Boyer d'être franc-maçon
14 septembre 1911



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172

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Ce même Albert J. Lemieux et trois autres individus ont été plus tard accusés d?avoir perpétré un vol à main armée sur la personne de Ludger Larose qui transportait alors des documents concernant la loge maçonnique L'émancipation, une société dite secrète très mal vue par l?Église. Les agresseurs quant à eux étaient membres de l?Association catholique de la jeunesse canadienne-française, organisme fondé en 1903 et voué à la défense du catholicisme.

Les quatre accusés furent acquittés même s'ils avaient avoué leur crime!

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Journal "La Vigie" publié par Gustave Boyer
Décembre 1920



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Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Gustave Boyer
P13/F1

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Pamphlet "Le Coq à Boyer", en réponse à "La Vigie"
1921



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Gustave Boyer
P13/F1

14

Page du pamphlet de "La loge l'émancipation" où apparaît le nom de Gustave Boyer
1910



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172