1

Encouragé par mes succès, enhardi par la facilité de parole que j'avais acquise, je sentis les aiguillons de la politique faire monter ma tension artérielle. Et de fait, je me lançai dans la politique résolument.

Étant doté d'une énergie peu commune, d'une volonté de fer et d'un bon sens de l'organisation, mes succès ne se sont pas fait attendre. J'avais un don et une éloquence qui me rendaient maître des foules qui venaient écouter mes discours.

Je demeurai toute ma vie passionnément attaché aux convictions libérales qui m'animaient.

2

Gustave Boyer dans toute son intensité d'orateur lors d'un discours à Ste-Martine
6 novembre 1920
Ste-Martine, Québec


Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Yves Quesnel
P04/C2,172

3

Le 3 novembre 1904, je vivais ma première élection. Mon succès fut égal à mon audace.
J'emportai le comté de Vaudreuil haut la main avec une majorité de 472 voix contre le candidat conservateur François-de-Sales Bastien.

J'avais 33 ans seulement et j'étais un des plus vaillants soldats de sir Wilfrid Laurier.

4

Carte d'invitation à voter, élections générales fédérales du 3 novembre 1904



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Gustave Boyer
P13/C7

5

Sir Wilfrid Laurier (1841-1919), septième premier ministre du Canada
1913



Crédits:
Bibliothèque et Archives Canada
Musée du portrait du Canada

6

Le 26 octobre 1908, je me représentai contre Elzéar Montpetit, du Parti conservateur.
Devenu enfant gâté du peuple (excusez si je divague), mon adversaire perdait son dépôt devant une majorité de plus de 753 voix.

7

Carte de votation d'une élection générale
1904, 1908, 1911 ou 1917



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Gustave Boyer
P13/B4

8

Le 21 septembre 1911, me voilà candidat pour une troisième fois contre le conservateur Archibald Chaussegros de Léry MacDonald.
Avec 215 voix, ce fut ma plus petite majorité.

9

Archibald Chaussegros de Léry MacDonald (1862-1939)
1882-1939



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Famille MacDonald
P30/B1

10

Le 17 décembre 1917, le candidat conservateur Julien-Firmin Bissonnette se présenta contre moi dans le nouveau comté de Vaudreuil-Soulanges qui regroupe les anciens comtés de Vaudreuil et de Soulanges.
Les électeurs me demandaient presque le privilège de voter pour moi. J'obtins une majorité éclatante de plus de 3667 voix.

11

Élections générales fédérales du 6 septembre 1921, endos d'une lettre aux électrices
1921



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Gustave Boyer
P13/C22

12

Pamphlet d'élection de Firmin Bissonnette, élections générales fédérales du 17 décembre 1917



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Gustave Boyer
P13/C9

13

Hymne à Boyer sur l'air de Minuit chrétien
1917



Crédits:
Centre d'histoire La Presqu'île
Fonds Gustave Boyer
P13/C9
Chanté par Jean-Luc Brazeau

14

Le 6 décembre 1921, pour ma dernière élection, j'avais comme adversaire Adrien Pharand candidat indépendant. J'obtins une autre grosse majorité de 2579 voix et sir Lomer Gouin, alors ministre de la Justice à Ottawa, méfiant de mon succès toujours grandissant, m'éloigna en m'envoyant siéger au Sénat pour le restant de mes jours.