La colonisation
Dès leur arrivée, les premiers colons arrivant en Amérique du Nord constatent que le territoire est couvert de forêt. Ils doivent donc abattre tous les arbres pour s'installer. Ils bûchent alors leurs quelques arpents pour agrandir les surfaces cultivables. Avec ce bois, ils construisent maisons et bâtiments, et surtout, ils chauffent leurs habitations. Graduellement, pour une question de commodité, mais surtout d'efficacité, des scieries s'installent afin de produire plus de bois, plus facilement. C'est la naissance d'une industrie importante : l'exploitation forestière.
Nouveaux marchés
L'industrie prend son essor au tournant du 19e siècle, alors que la Grande-Bretagne est isolée par un embargo commercial imposé par Napoléon. Dès 1806, la Grande-Bretagne est coupée de ses fournisseurs habituels et elle est contrainte de se tourner vers ses colonies, dont le Canada, qui lui fourniront le bois équarri indispensable au renouvellement de sa flotte navale. Des dizaines, voir même des centaines de milliers de chargements de bois sont achetés par la Grande-Bretagne, ce qui donne un essor à cette industrie naissante dans ses colonies.
À partir des années 1840, le Canada développe aussi le commerce du bois avec ses voisins du sud, qui connaissent un développement accéléré. Traités de réciprocité, constructions de chemins de fer et de canaux sont tous des structures mises en place pour favoriser ce nouveau marché. Les profits sont chiffrés à quelques millions de dollars dans les années 1860. L'exploitation forestière en Mauricie profite de cette ouverture de marché et confère ainsi une importance majeure au sciage et ses activités connexes.
Faire chantier
Aux XIXe et XXe siècles, comme le métier d'agriculteur ne permet pas toujours de subvenir aux besoins de la famille, plusieurs hommes décident, à la mi-octobre, de faire chantier dans la Haute-Mauricie. La coupe du bois est une activité complémentaire à la vie d'agriculteur puisqu'elle se tient l'hiver, moment où les récoltes sont engrangées et la charge de travail beaucoup plus légère. Les hommes reviennent donc à temps pour s'occuper du champ au printemps. Cependant, la vie de chantier n'est pas de tout repos. Ils œuvrent de l'aurore au coucher du soleil, mais cette activité est pour eux l'occasion d'aller chercher un revenu supplémentaire dans le bois, même si certains, en revenant, boivent tout leur pécule à l'hôtel du coin.