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Se tuer à l'ouvrage
XXe siècle



L'envers du décor...

Toutes les étapes présentées précédemment menant de la coupe au séchage du bois ne se font pas sans risque. En effet, travailler le bois n'est pas un métier facile et les conditions de travail sécuritaires y sont quasi inexistantes, que ce soit au chantier ou dans la scierie. Les conditions de travail sont difficiles et les hommes sont exposés à plusieurs dangers. De plus, les journées sont longues et éreintantes, alors que les salaires reçus sont très faibles. Présenter le travail dans une scierie ne peut donc pas se faire sans aussi parler des nombreux risques auxquels les scieurs étaient exposés.

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Se tuer à l'ouvrage (suite)
XXe siècle



Profession de scieur : un métier aux conditions difficiles

Le 20e siècle démontre une amélioration constante des salaires pour les ouvriers, mais ce n'est que vers 1950 que les travailleurs du bois obtiennent des salaires raisonnables grâce à l'arrivée des syndicats. Plusieurs événements ponctuels ont bien sûr influencé cette progression. La Première Guerre mondiale entraine un plafond salarial jamais inégalé de 125$ par mois… qui va par la suite chuter dans les années 1930 jusqu'à retrouver la situation du 19e siècle, approximativement 20$ par mois. À cette époque, les journées peuvent atteindre jusqu'à 12 heures consécutives.

Toutefois, durant la même période, les quarts de travail tendent à diminuer. Vers 1907, le journal Le Trifluvien rapporte que les heures de travail sont passées de onze à dix heures par jour dans la plupart des scieries de Trois-Rivières. Un peu plus au nord, à La Tuque, en 1917, on avise qu'à la scierie Brown, le travail se fera dorénavant sur une période de six mois et que la journée de travail durera neuf heures. Nette amélioration !

Comme les journées sont longues et épuisantes, les risques d'accidents sont d'autant plus élevés. Les hommes sont épuisés, inattentifs et donc, moins prudents. Les journaux rapportent plusieurs accidents regrettables et exposent au grand jour les conditions de travail difficiles pour les scieurs de bois.

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Se tuer à l'ouvrage (suite)
XXe siècle



Travailler dans une scierie et côtoyer les risques...

Lames non protégées et sans système de sécurité, risque d'incendie, absence d'équipement de protection… les situations mettant en danger la vie des ouvriers sont nombreuses, sans compter les risques pour la santé, telle l'exposition à la poussière de bois qui s'infiltre dans les poumons.

Les accidents de travail les plus courants sont bien souvent dus à la négligence de l'employé autant que celle de l'employeur. La sécurité des lieux ne fait pas partie des priorités. Une production rapide et efficace, voilà ce qui importe ! Les scieries tiennent à sortir le maximum de bois coupé et transformé pour répondre aux demandes du marché.

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Accident dans une scierie
3 juillet 1873

ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Archives du Journal des Trois-Rivières 03/07/1873

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Accident dans une scierie
7 juin 1873

ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Lecteur : Joey Arsenault Cloutier, Archives du Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac
Archives du Journal des Trois-Rivières, 07/06/1873

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Accident dans une scierie
3 juillet 1871

ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Archives du Journal des Trois-Rivières, 03/07/1871

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Accident dans une scierie
19 mai 1873



Crédits:
Lecteur : Joey Arsenault Cloutier, Archives du Moulin seigneurial de Pointe-du-Lac
Archives du Journal des Trois-Rivières, 19/05/1873

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Accident dans une scierie
14 juin 1867

ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Archives du Journal des Trois-Rivières, 17/06/1867

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Accident dans une scierie
19 mai 1878

ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Archives du journal des Trois-Rivières, 19/08/1878

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Accident dans une scierie
3 juin 1942

ATTACHEMENT DE TEXTE


Crédits:
Archives familiales des Garceau

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Se tuer à l'ouvrage (suite)
XIX et XXe siècles



Un accident, à qui la faute?

Lorsque survient un accident, la faute est dans la plupart des cas attribuée au salarié pour son inattention. En cas de décès, il est très peu fréquent qu'une enquête soit menée afin d'analyser les circonstances de l'accident. La victime est alors qualifiée de « malheureux », car elle n'a pas fait attention à ses gestes. De plus, une compensation financière est rarement versée à la famille ou aux survivants du défunt. Dans le cas des accidents sans décès, le blessé doit la plupart du temps payer lui-même ses frais médicaux.

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Se tuer à l'ouvrage (suite)
XIXe et XXe siècles



Le palmarès des accidents les plus fréquents reliés au travail en scierie :

Explosion/incendie

Amputation

Frappé

Vêtements coincés

Bris de matériel

Bris de la scie ronde

Éclats de bois

Écrasé par un billot

Courroie (strappe)

Coupé en deux

Il est difficile d'établir le nombre exact d'accidents graves, puisque la plupart des compagnies et scieries locales ne notent pas ces incidents. De cette manière, elles s'assurent de ne pas être tenues responsables des évènements qui mettent en danger la vie de leurs travailleurs.