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Échanges entre M. l'abbé Edmond Lessard curé de Saint-Éphrem d'Upton et le Frère Théophane, supérieur général

21 septembre 1887

M. le curé,

En réponse à votre honorée lettre du 31 août, je me fais un devoir de vous informer que nous avons annoncé, par télégramme, à Monseigneur l'Évêque de Saint-Hyacinthe, l'impossibilité où nous sommes d'envoyer, cette année, un 4ième frère pour l'enseignement de l'anglais. Nous avons disposé, à la suite de nos retraites, de tous les sujets en état d'enseigner cette langue.

Par la suite de cette impossibilité, les frères de Saint-Éphrem d'Upton n'étant que trois, ne peuvent recevoir de pensionnaires.

Je tiens à ce qu'ils renvoient ceux qu'ils avaient déjà reçus et qu'ils s'en tiennent, jusqu'à nouveaux arrangements, à nos dernières Conventions.

Ils sont déjà, avec le soin de leurs élèves externes, des occupations assez pénibles, sans y ajouter les fatigues inséparables d'un internat, si peu nombreux qu'il soit.

Vous savez d'ailleurs, Monsieur le Curé, que la maison n'a pas les agencements nécessaires à un pensionnat. C'est parce que nous avons à sauvegarder la santé et la vocation de nos frères, que nous devons éviter de les surcharger et de les mettre dans l'impossibilité de vaquer à leurs exercices religieux.

Je vous prie donc, Monsieur le Curé, de vouloir bien, en donnant communication de ma lettre à Messieurs les Commissaires, leur faire accepter les raisons qui nous portent à suspendre la tenue d'un pensionnat.

Veuillez etc….

Frère Théophane, Supérieur Général







27 octobre 1888

Monsieur le Curé,

Votre honorée lettre du 27 septembre m'est parvenue le 12 octobre courant. J'ai un peu différé de vous répondre, parce que j'attendais la visite de Sa Grandeur Monseigneur l'Évêque de Saint-Hyacinthe.

Je viens d'apprendre qu'il se rend directement à Rome et qu'il ne passera ici qu'à son retour, au mois de décembre.

J'avais déjà entretenu Sa Grandeur de votre projet d'établir un pensionnat dans votre paroisse et lui avais fait connaître les raisons qui nous mettent dans la nécessité de n'accorder des pensionnats que très rarement et seulement lorsqu'il devient impossible de les refuser. Monseigneur avait agréé nos raisons et m'avait engagé à lui parler de nouveau de votre projet lors de son passage à Saint Genis-Laval.

Ces pensionnats, à nombre restreint d'élèves, sont, pour nos Frères, une lourde charge : ils peuvent même devenir un danger. C'est ce qui nous a décidés à supprimer, en France, un assez grand nombre de ces petits pensionnats où nous ne pouvions entretenir un personnel suffisant et où la surveillance du jour et de la nuit était une servitude si grande pour les Frères.

Vous voudrez bien, Monsieur le Curé, prévenir Messieurs les Commissaires qu'avant de nous envoyer leurs conditions pour l'installation d'un pensionnat, ils veuillent bien attendre la décision qui sera prise à ce sujet avec Monseigneur l'Évêque de Saint-Hyacinthe.

Veuillez etc…

Frère Théophane, Supérieur Général



19 janvier 1889

Monsieur le Curé,

J'ai été heureux d'apprendre, par votre honorée et bonne lettre du 5 de ce mois, que vous avez pu voir Monseigneur l'Évêque de Saint-Hyacinthe et régler avec Sa Grandeur la question du pensionnat que aviez l'intention d'établir.

Nous ne voyons pas les mêmes inconvénients à permettre à nos Frères de donner, chaque soir, une heure de plus d'étude aux élèves dont les parents consentiraient à payer une rétribution spéciale. Il sera nécessaire pour cela d'augmenter le personnel de l'établissement, ainsi que vous l'avez prévu. Nous vous enverrons le 4ième frère dès que vous nous en ferez la demande officielle, avec l'engagement de fournir à ce nouveau Frère, un traitement conforme à celui des trois premiers. Vous savez aussi, Monsieur le Curé, qu'il sera indispensable d'augmenter le mobilier de l'établissement : comme linge, literie, etc… et que pour cela Messieurs les Commissaires devront s'engager à faire le supplément nécessaire.

Je tiens à vous signaler cette nouvelle dépense, afin d'éviter tout malentendu.

En vous offrant mes vœux sincères de bonne année, je vous remercie de tous mes remerciements pour le bienveillant intérêt que vous témoignez à nos Frères, je vous prie d'agréer etc….

Frère Théophane, Supérieur Général


26 février 1889


M. Laudry-Fortin, président de la Commission scolaire à Saint-Éphrem d'Upton

M. le Président,

J'ai l'honneur de vous informer que j'ai reçu une copie de la délibération prise, à la date du 3 février courant, par la Commission scolaire d'Upton, et que vous m'avez fait adresser par le cher frère Marie-Eugène, Directeur de votre école.

Les conditions que vous proposez pour l'adjonction d'un 4ième Frère, en qualité de professeur auxiliaire et surveillant, me paraissant satisfaisantes, j'ai donné des ordres pour qu'un sujet vous soit envoyé, sans retard, de Saint-Athanase.

J'ai lieu d'espérer que cette augmentation du personnel tournera à l'avantage de votre école et que vous n'aurez qu'à vous applaudir des sacrifices faits en vue de cette amélioration.

Veuillez etc…

Frère Théophane, Supérieur Général.

10 juin 1889

Sa Grandeur Mgr l'Evêque de St Hyacinthe, Canada P.Q.


Quant à St Ephrem d'Upton, j'ai le regret de vous dire qu'il ne nous sera pas possible de donner le 5ième Frère que Votre Grandeur demande pour cette école.
Ainsi que j'ai déjà eu l'honneur de vous le faire connaître, Monseigneur, les pensionnats qui ne peuvent avoir qu'un petit nombre d'internes, tel que serait celui d'Upton, présentent de très grands inconvénients moraux et physiques. En effet, les ressources étant insuffisantes, on ne peut pas y mettre le personnel suffisant. Il en résulte une surcharge de travail pour les Frères ; et, comme conséquence, l'affaissement de la régularité, de l'esprit religieux et de la santé.
Veuillez agréer, etc. ...

Frère Théophane, Supérieur Général.



20 juillet 1889

Monseigneur ( Sa Grandeur Mgr. L'Évêque de Saint-Hyacinthe, Canada)

Je réponds aujourd'hui aux deux lettre que vous avez bien voulu m'adresser, le 28 juin dernier et 6 juillet courant, relativement à l'établissement de Granby, à celui de Saint d'Upton.

J'ai fait connaître à Votre Grandeur, par ma lettre du 10 juin dernier, ce que nous pensons de l'internat demandé à Saint-Éphrem d'Upton. Je me vois dans la nécessité de m'en tenir aux termes de cette lettre. Pour réussir dans leur mission auprès des enfants, pour se maintenir dans l'esprit religieux et dans l'amour de leurs sainte vocation, nos Frères ont besoin de vaquer aux exercices de piété et aux études religieuses que leu prescrit la Règle. Or, avec le personnel trop réduit d'un petit pensionnat, les Frères sont pris le jour et la nuit, par leurs classes et par la surveillance. Tout souffre d'une telle situation : la piété, la santé des maîtres, leurs études particulières, la surveillance des élèves et le bon esprit par nos religieux.
À ce propos, je dois vous dire, Monseigneur, que je serais très contrarié si Monsieur le Curé de Saint-Éphrem d'Upton continuait les travaux d'agrandissement en vue d'un pensionnat. Je sens le besoin de réagir contre cette tendance qui se manifeste presque partout pour l'établissement des internats. En les multipliant ainsi, nous nos exposerions à compromettre notre œuvre du Canada en amendant l'affaiblissement religieux et la perte de vocations.
Daignez recevoir etc…
Frère Théophane, Supérieur Général


11 septembre 1889

Mgr l'Evêque de St Hyacinthe,

Vous voudrez bien me permettre, Monseigneur, de vous dire, au sujet du pensionnat demandé pour St Ephrem d'Upton, qu'on ne fait pas de la bonne administration en agissant comme l'ont fait Messieurs les Commissaires de cette localité, en bâtissant un pensionnat sans s'être assurés d'avance si nous aurions un personnel à donner pour le faire fonctionner.
Puisque Votre Grandeur insiste si fortement pour obtenir l'autorisation d'ouvrir un internat destiné exclusivement aux enfants de la paroisse, je permettrai qu'on en fasse l'essai dès qu'on m'aura fait parvenir le plan du local agrandi et que le prix de la pension aura été fixé.
Pour ce qui concerne le terrain destiné à servir d'emplacement à notre Noviciat et les conditions afférentes, j'en ferai part à mon Conseil à la clôture de nos retraites. J'espère que la décision sera conforme aux désirs de Votre Grandeur.

Daignez agréer l'hommage etc. ...
Frère Théophane, Supérieur Général.


19 octobre 1889


Monsieur le Curé,

Je m'empresse de vous informer que j'ai reçu, avec votre honorée lettre du 4 de ce mois, les deux notes qui s'y trouvaient jointes et les plans du Pensionnat de St Ephrem d'Upton destiné surtout à recevoir, comme internes, les enfants de la paroisse.
L'examen de ces plans nous donne l'assurance que la maison se trouve dans les conditions voulues pour servir à un internat. Autorisation est donc donnée d'ouvrir le pensionnat ; mais il reste entendu que les élèves pensionnaires serons avec les externes dans les classes, comme cela se pratique à St Athanase.

Le prix de la pension et du quart de pension sera le même que celui qui a été fixé à Roxton Falls.
Les nouvelles conditions proposées par Messieurs les Commissaires sont admises à l'essai. Je veux parler des 400 piastres que ces Messieurs promettent de payer annuellement aux Frères qui composeront le personnel de l'établissement.
Toutefois, il est entendu qu'une indemnité de 15 piastre par mois sera payée aux Frères par Messieurs les Commissaires en sus des 400 piastres de traitement, tant que le nombre des élèves internes sera inférieur à dix. Entre 10 et 20 élèves, l'indemnité sera réduite à 10 piastres par mois de classe. Passé ce nombre, les Frères se contenteront des 400 piastres convenues.
Je dois ajouter que toutes les ressources provenant des pensionnaires, des rétributions scolaires et des études surveillées devront être acquises aux Frères. Messieurs les Commissaires propriétaires de l'immeuble restent chargés de son entretien.
Telles sont, Monsieur le Curé, les conditions que je crois devoir vous faire connaître en accordant l'autorisation du pensionnat, je tiens à prévenir ainsi tout malentendu et toute difficulté dans l'avenir.
Bien convaincu de l'influence que vous avez sur Messieurs les Commissaires, j'ose espérer que vous leur ferez accepter ces nouvelles dispositions.
Veuillez etc. ...

Frère Théophane, Supérieur Général.



31 octobre 1889

Aux Frères Directeurs des Pensionnats.

Mon cher Frère Directeur,

La pratique d'assister à la messe avec les élèves, tous les jours de classe, est d'origine dans l'Institut. Le vénéré P. Champagnat en a fait un article de Règle ainsi conçu : " Si les Frères peuvent avoir une messe à une heure convenable, ils y conduiront les enfants tous les jours d'école ; si cela n'est pas possible, il auront soin d'assister eux-mêmes à une messe avant la classe. " (Règles Communes, chapitre 3, n° 1, page 6 )
Nos premiers Frères, nous le savons, y assistaient tous les jours avec une généreuse et sainte avidité, parce qu'ils étaient pénétrés de l'excellence et la valeur infinies du saint sacrifice de la messe, le même que celui de la Croix.
Dans les pays de missions et dans les lieux où les prêtres sont rares, les chrétiens s'imposent des sacrifices incroyables, des marches forcées, des suspensions de leurs travaux ordinaires, afin de pouvoir assister, de loin en loin, à la Sainte Messe. Combien ces exemples sont propres à nous confondre et à nous exciter, nous qui avons un autel dans notre demeure, le prêtre à notre porte et une jeunesse si bien disposée.
C'est pourquoi, à raison du besoin extrême que nous avons tous des grâces de Dieu, pour opérer notre salut, surtout dans ces temps si difficiles que nous traversons, et pour entrer dans la croisade de prière que le Souverain Pontife Léon XIII ne cesse de recommander aux fidèles du monde entier, pour hâter le triomphe de l'Eglise ; pour toutes ces causes et en particulier pour les besoins de la France et de notre Congrégation, dorénavant, et jusqu'à nouvel ordre, vos élèves seront conduits à la messe, tous les jours de la semaine. En agissant ainsi, vous attirerez sur eux et sur votre maison les plus abondantes bénédictions du Ciel : car la messe est la première et la plus avantageuse des dévotions, la plus propre à mener à bonne fin la grande affaire du salut éternel. Vous aurez de plus la consolation d'accomplir un point de Règle dont on n'aurait jamais dû s'écarter.
Dans la conviction où je suis que vous recevrez cette décision avec bonheur et que vous vous y conformerez fidèlement, je vous bénis affectueusement et suis, Votre tout dévoué en Notre Seigneur,

Frère Théophane, Supérieur Général.


19 décembre 1889

Monsieur le Curé,

J'ai trouvé ici à mon retour du Nord, la bonne lettre que vous m'avez adressée le 30 novembre dernier, pour m'informer des premiers succès de votre Pensionnat.
Je m'en réjouis avec vous, Monsieur le Curé, et j'espère que l'avenir réalisera vos espérances et celles de Sa Grandeur, Monseigneur l'Evêque de St Hyacinthe.
Je profite de cette circonstance pour vous offrir mes voeux bien sincères de bonne année. J'y joins l'assurance des sentiments respectueux avec lesquels je suis, etc. ...

Frère Théophane, Supérieur Général.


24 décembre 1899

Monsieur le Curé,

A mon retour de Rome, je trouve ici votre honorée lettre du 17 novembre et je me fais un devoir d'y répondre sans retard.
Je dois vous faire connaître, pour calmer vos inquiétudes au sujet du personnel de votre pensionnat, que nous avons donné les ordres nécessaires pour opérer le changement du cher frère Théogone.
Vous pouvez être assuré, Monsieur le Curé, que nous veillerons à ce que votre école réponde toujours à vos vues bienveillantes et aux espérances des familles. Je connais le paternel intérêt que vous portez à nos Frères et je désire vivement qu'ils fassent votre consolation.
Veuillez agréer, etc. ...

Frère Théophane, Supérieur Général.

10 janvier 1890


Monsieur le Curé,

J'ai soumis aux membres du Régime la proposition que vous voulez bien me faire par votre honorée lettre du 21 décembre dernier.
En principe, nous pouvons accepter de devenir propriétaires de l'école de St Ephrem et du terrain y adjacent. Mais, avant de prendre une détermination à ce sujet, nous désirons que l'on assure, pour l'entretien et les réparations de la maison, une somme annuelle de 30 à 40 dollars, comme on l'a fait à Roxton Falls.
Je vous prie également, Monsieur le Curé, de vouloir bien m'adresser la teneur de la vente en question, et m'indiquer les formalités que nous aurons à remplir pour passer cet acte. Ce n'est qu'après avoir reçu ces renseignements que je pourrai vous faire connaître notre décision dernière à ce sujet.
Je me réjouis d'apprendre que votre pensionnat naissant vous donne de grandes espérances pour l'avenir. Daigne le Seigneur les réaliser et bénir les efforts de votre zèle pastoral pour l'éducation chrétienne de vos chers enfants.
Veuillez, etc. ...

Frère Théophane, Supérieur Général.


26 février 1890

Monsieur le Curé,

J'ai reçu, avec votre honorée lettre du 6 février courant, les nouvelles Conventions approuvées par Sa Grandeur Monseigneur l'Évêque de St Hyacinthe et Monsieur Landry Hortin, agissant au nom de Messieurs les Commissaires d'école du village d'Upton.
Une disposition mentionnée dans ces conventions ne me permet pas de les signer encore : c'est celle concernant l'obligation d'un pensionnat et d'un externat séparés. Je tiens à ce que nous conservions la liberté de ne faire cette séparation que lorsque le nombre des élèves internes permettra aux Frères du pensionnat de faire leurs frais. Je désire, de plus, voir le plan des bâtiments et des dépendances pour m'assurer que l'on pourra loger un assez grand nombre d'élèves internes et faire les séparations nécessaires à l'indépendance des uns et des autres.
Je vous prie, Monsieur le Curé, de vouloir bien communiquer cette lettre à Monsieur Landry Hortin et me faire parvenir, avec les plans demandés, l'assurance que nous aurons notre entière liberté pour la séparation du pensionnat dans les conditions indiquées ci-dessus.
Dès que j'aurai reçu cette assurance avec les plans en question, je vous retournerai les nouvelles conventions signées et approuvées.
Je vous remercie, Monsieur le Curé, des démarches que vous avez eu la bonté de faire pour assurer à notre Institut la pleine propriété de l'immeuble occupé par nos Frères.
Veuillez, etc. ...

Frère Théophane, Supérieur Général.


29 mars 1890


Monsieur le Curé,

La difficulté que je vous avais signalée par me lettre du 16 février dernier se trouvant levée par la nouvelle délibération du 11 de ce mois, j'approuve le traité qui m'avait été proposé d'abord et qui accompagnait votre honorée lettre du 6 février 1890.
Je vous prie, Monsieur le Curé, de vouloir bien faire transcrire ledit traité et m'en envoyer la copie signée et approuvée comme celle que je vous retourne ci-jointe.
Nous la conserverons dans nos archives, avec la délibération du 11 mars courant.
J'espère que nous pourrons vous laisser le cher frère Marie-Eugène, selon le désir que vous m'en exprimez par votre honorée lettre du 12 de ce mois.
Veuillez agréer la nouvelle assurance des sentiments respectueux avec lesquels je suis, etc.

Frère Théophane, Supérieur Général.

3 mai 1890

Monsieur le Curé,

Je viens de recevoir la copie notariée du contrat qui accompagnait votre honorée lettre du 16 avril dernier.
Tout se trouvant enfin réglé, il faut espérer que nos Frères de la paroisse de St Ephrem d'Upton, protégés et encouragés comme ils l'ont été jusqu'à présent répondront à vos espérances et à celles de Messieurs les Commissaires qui ont bien voulu faire la cession gratuite du collège en faveur de notre établissement.
Nous conserverons, avec la note explicative du 11 mars dernier, la copie authentique que nous venons de recevoir. Cette note nous laisse, comme vous le savez, l'entière liberté de n'opérer la séparation du pensionnat que lorsque le nombre des élèves internes permettra aux Frères de faire leurs frais.
Je vous remercie de nouveau, Monsieur le Curé, du bienveillant intérêt que vous portez à nos Frères et de toutes les démarches que vous avez faites pour amener l'heureuse conclusion de l'affaire du Pensionnat.
Veuillez agréer, etc. ...

Frère Théophane, Supérieur Général


7 août 1891

Monsieur le Curé,

Je viens de prendre connaissance de votre honorée lettre du 21 juillet, arrivée ici pendant mon voyage en Angleterre et en Belgique.
Je ne m'oppose pas à ce que l'on fasse, dans l'école de nos Frères, la séparation des élèves pensionnaires d'avec les externes. Il est nécessaire néanmoins que cette séparation n'ait lieu que lorsque le nombre des internes permettra d'avoir des ressources suffisantes pour le traitement des Frères employés au pensionnat.
Cette condition me paraît d'autant plus nécessaire qu'il faudra augmenter le personnel des Frères de votre école et que les ressources devront être en rapport.
Je ne vois aucun inconvénient à ce que les Frères sonnent chez eux l'angélus en même temps qu'à la paroisse. Je les autorise même à sonner quelques-uns des exercices qui se font dans la maison, comme le lever, le coucher, les classes.
Je ne veux pas cependant leur en faire une obligation.
En vous remerciant de nouveau du paternel intérêt que vous portez à nos Fr je vous prie d'agréer l'hommage des sentiments respectueux etc. ...

Frère Théophane, Supérieur Général.